Test Blu-ray : Mon nom est Pécos

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Mon nom est Pécos

Italie : 1966
Titre original : 2 once di piombo
Réalisation : Maurizio Lucidi
Scénario : Adriano Bolzoni
Acteurs : Robert Woods, Pier Paolo Capponi, Lucia Modugno
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h28
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 28 février 1968
Date de sortie Blu-ray : 22 novembre 2022

Pécos Martinez revient à Huston City pour se venger de Clane et de son clan qui tient la ville sous son joug. Mais Clane a d’autres problèmes : un de ses anciens complices lui a volé 80.000 dollars. Pécos, le seul homme a savoir où est l’argent, devient la cible du dangereux gang…

Le film

[3,5/5]

Mon nom est Pécos est un western spaghetti tourné en 1966, et sorti sur les écrans français en 1968 : il s’agit donc d’un contemporain des glorieux débuts de Sergio Leone, et l’influence des premiers westerns de Leone sur le film de Maurizio Lucidi est manifeste, à la fois dans les décors, les personnages et même dans l’intrigue du film. On navigue donc en terrain connu, et si le film ne nous propose aucune réelle originalité, l’ensemble est assemblé avec suffisamment de classe, de professionnalisme et de conviction pour emporter sans peine l’adhésion de l’amateur de spagh’.

Mon nom est Pécos est porté, entre autres, par la prestation de Robert Woods, impeccable dans la peau de Pécos, un personnage d’ange de la vengeance à la Sartana. On notera par ailleurs que son statut de mexicain lui vaudra d’être régulièrement perçu comme « inférieur » à ses interlocuteurs, ce qui donne au film un petit côté sociopolitique intéressant. Malheureusement, certains choix de maquillages pourront néanmoins amoindrir la portée de cette critique sociale déguisée : le fait que la peau de l’acteur ait été artificiellement assombrie et ses paupières scotchées donnent au personnage une allure tellement étrange qu’on en viendrait quasiment à le considérer non pas comme un mexicain, mais surtout comme un véritable extraterrestre.

Malgré cela, le charme de Mon nom est Pécos opère clairement, dès les premières minutes du film. L’intrigue est linéaire, et suivra les efforts de Pécos afin de libérer une petite ville de l’Ouest de l’emprise du méchant Joe Clane (Pier Paolo Capponi), qui tient littéralement les habitants sous sa coupe, ces derniers priant désespérément pour voir débarquer un sauveur. Dans les premières minutes du film, et après la présentation du personnage incarné par Robert Woods, le spectateur fera connaissance avec Clane et sa bande, qui sont à la recherche d’un coffre contenant l’argent d’un vol qu’ils ont commis – et qui, le spectateur le sait, a été caché par un des habitants. Bien entendu, l’arrivée de Pecos et l’enchaînement de meurtres qui s’ensuivra, acolyte après acolyte jusqu’à atteindre Clane, ne seront pas entièrement étrangers à ce vol…

A sa manière, Pécos est le « lone ranger » typique du western spaghetti : un cavalier solitaire et taciturne, dont on découvrira à l’occasion qu’il peut se montrer véritablement impitoyable. La structure narrative de Mon nom est Pécos est extrêmement classique, et le scénario d’Adriano Bolzoni ne quittera les rails de son intrigue extrêmement premier degré que pour nous proposer quelques gags inattendus, qui permettent au film de développer occasionnellement un humour très noir, par exemple à travers le personnage du croque-mort interprété par Umi Raho, ou encore via le passage mettant en scène le phonographe, qui se met en marche après la première confrontation de Pécos avec les hommes de Kline, dans le saloon.

En deux mots comme en cent, Mon nom est Pécos permettra assurément aux amateurs de western spaghetti de passer un excellent moment. On notera cependant que le thème principal de la musique du film, signée Coriolano Gori, évoque énormément – à deux, trois notes près – le morceau des Animals intitulé « The House of the rising sun », fameux titre popularisé en France par Johnny Hallyday sous le titre « Le pénitencier ». Impossible de ne pas repérer ce plagiat éhonté !

Le Blu-ray

[4/5]

Après des années d’attente, Mon nom est Pécos arrive enfin en France au format Blu-ray, sous les couleurs d’Elephant Films, qui s’offre là l’occasion idéale pour créer une collection dédiée au western Spaghetti, appelée la « Vendetta Collezione ». Et côté galette Haute Définition, le film s’offre une belle présentation, à la colorimétrie absolument superbe ; si le piqué s’avère certes un peu doux, on pourra mettre cela sur le compte de la photographie du film signée Franco Villa. Le grain cinéma a été préservé, et l’ensemble nous propose au final un rendu HD assez enthousiasmant. Côté son, VF et VO nous sont proposées par l’éditeur, et les deux mixages DTS-HD Master Audio 2.0 s’avèrent clairs et propres, respectant parfaitement la patine old school du film. Du très beau travail.

Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose tout d’abord d’enchaîner avec la suite de Mon nom est Pécos, tournée en 1967 et intitulée Pécos tire ou meurs. Toujours réalisé par Maurizio Lucidi, ce deuxième épisode des aventures de Pécos est très différent du premier opus : il s’inscrit en effet davantage dans la tradition du « Western Zapata », tout en versant largement et très régulièrement dans la comédie pure. Si le film s’avère nettement moins convaincant que son modèle, le fait de pouvoir découvrir la suite du film, en VF + VOST (1h25, qualité DVD) est un cadeau inestimable de la part d’Elephant Films, que l’on remercie chaleureusement. On continuera ensuite avec une intéressante présentation du film par Nachiketas Wignesan (21 minutes), qui relèvera sans enthousiasme les qualités ainsi que les défauts du film de Maurizio Lucidi, et on terminera avec un entretien avec Robert Woods (21 minutes), qui reviendra sur son parcours professionnel ainsi que sur ses années dans le western spaghetti. Il évoquera ainsi Mon nom est Pécos ainsi que Pécos tire ou meurs sans la moindre langue de bois. Outre la traditionnelle bande-annonce, on notera également la présence au sein du boîtier d’un livret inédit de 12 pages contenant une présentation du film par Alain Petit et une poignée de photos d’exploitation.

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