Critique Express : Soutien de famille

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Soutien de famille

France : 2022
Titre original : –
Réalisation : Maxime Berthou, Mark Pozlep
Distribution : La vingt-cinquième heure
Durée : 1h15
Genre : Documentaire
Date de sortie : 7 décembre 2022

3/5

Synopsis : À bord de “ Soutien de Famille “ qu’ils viennent tout juste de faire restaurer, Max et Mark, deux apprentis marins en quête d’aventure et de poésie, naviguent de la Bretagne à l’Écosse. À leur arrivée, une promesse à tenir : celle de transformer la coque de leur vieux voilier en fûts de whisky… Un pari aux airs de performance artistique qui devra composer avec les caprices de la mer. Jusqu’où les deux amis seront-ils prêts à aller pour atteindre leur liberté ?

Entre la voile et le whisky

Mais que leur est-il passé par la tête ? Pourquoi Max et Mark se sont-ils lancés à la recherche d’un vieux bateau, si possible construit en chêne blanc venant de la forêt de Tronçais, dont on dit qu’elle est la plus belle forêt de chênes d’Europe ? Pourquoi ont-ils envisagé de faire retaper un tel rafiot par un artisan pour parcourir 1244 kilomètres d’une mer mer loin d’être calme pour aller de Trébeurden, en Bretagne, à l’île d’Islay, en Ecosse ? Sont-ils des marins confirmés ? La réponse à cette dernière interrogation est négative. En fait, Max et Mark, tous les deux nés en 1981, font partie de la famille des artistes contemporains spécialisés dans la réalisation de performances artistiques et leurs domaines d’activité sont très proches : réaliser des essais cinématographiques à partir de l’expérience vécue lors de gestes performatifs pour Max, et, pour Mark, entreprendre de grands voyages, se traduisant par la réalisation de vidéo. Max, le français originaire de la Catalogne, et Mark, le slovène, étaient faits pour se rencontrer ! Max organisant des rencontres artistiques entre la France et la Slovénie, la rencontre a eu lieu. En partant de l’idée de Max de réaliser une action entre la voile et le whisky, ils ont voulu rendre hommage au travail manuel des charpentiers et des tonneliers, deux métiers finalement très proches l’un de l’autre. D’où leur volonté de trouver un vieux bateau, de le faire décontaminer et retaper, de lui adjoindre un petit moteur hors-bord d’appoint afin d’éviter de donner une odeur de carburant au bois décontaminé et de se lancer dans cette traversée vers l’île d’Islay, afin que, dans une des 9 distilleries de cette île aux whiskys réputés dans le monde entier, le bateau soit démantelé et que sa coque soit utilisée pour la fabrication de barriques qui seraient ultérieurement remplies de whisky « single malt » que Max et Mark iraient vendre aux Etats-Unis. Le nom de leur projet qui, dès le départ, prenait en compte l’idée de réaliser un film : Hogshead 733, un hogshead étant un grand tonneau de liquide d’une contenance proche de 300 litres. D’ailleurs, au commencement du projet, le film avait pour titre Hogshead 733, mais il est apparu ensuite plus judicieux de lui donner le nom du vieux bateau de pêcheur construit en 1941 que leur avait trouvé Jean-Marc, le seul artisan ayant accepté de travailler pour eux : Soutien de famille.

Lorsqu’on aborde le film, on est en droit de se demander ce qu’on va bien y trouver, quels éléments vont nous permettre de maintenir à flot notre intérêt pour ce qui s’apparente à un pari stupide lancé par deux hurluberlus. La vérité est que, très vite, on s’attache à l’histoire qu’on nous raconte, une histoire qui passe par la recherche d’un artisan acceptant de travailler pour eux, tant pour la recherche du « bon » bateau que pour sa remise en état, par la préparation de l’équipement nécessaire, par le retard pris dans la mise à disponibilité du bateau qui rapproche la période de la traversée de l’équinoxe d’automne, avec ses conditions météo dangereuses, et par la traversée pleine d’imprévus, avec, du 23 août au 21 septembre 2015, la nécessité de faire 20 stops dans des ports britanniques : le bateau est une véritable coque de noix, pas du tout fait pour affronter de mauvaises conditions maritimes. D’ailleurs, Jean-Marc, avait pris la précaution de leur faire signer, avant leur départ, un papier le déchargeant de toute responsabilité.

On est donc bien face à un véritable film de cinéma, avec une belle qualité de l’image, une image dont le format est variable passant du scope au format 1.85 et même au format dit carré (1.33) pour quelques bribes de films familiaux de Max et de Mark. On a droit également à quelques illustrations en noir et blanc, oeuvres de Mark Pozlep. Le côté film d’aventure est renforcé par une narration en voix off, celle du comédien britannique Davis Freeman.

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