Test Blu-ray : Inferno 3D – Les soldats du feu

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Inferno 3D – Les soldats du feu


Chine, Hong-Kong : 2013
Titre original : Out of Inferno
Réalisateur : Oxide Pang, Danny Pang
Scénario : Oxide Pang, Danny Pang, Tang Lik-Kei, Szeto Kam-Yuen…
Acteurs : Ching Wan Lau, Louis Koo, Angelica Lee, Chen Sicheng
Éditeur : Condor Entertainment
Durée : 1h47
Genre : Thriller, Catastrophe
Date de sortie DVD/BR : 10 mars 2015

 

 

Un building de 50 étages. Une simple négligence. Des milliers de personnes prises aux piège par l’incendie le plus dévastateur de la décennie. Seul rempart contre les flammes, une escouade de soldats du feu surentrainée et prête à tout pour intervenir. Objectif : sauver le maximum de vies…

 

 

Le film

[3/5]

La grande particularité des frères Pang, en treize ans de cinéma (2000-2013) et rien de moins que seize films, c’est d’avoir réussi l’exploit, en tournant à la fois à Hong Kong et aux États-Unis, de ne pas signer un seul « vrai » bon film, convaincant sur toute la durée, de toute leur carrière. Tout au plus, on dénotera des intentions louables, les prémisses de belles choses, mais jamais un seul film qui ne frustre pas le spectateur ou se révèle bon de A à Z. C’est très surprenant, surtout à Hong Kong, archipel où même un réalisateur peu doué tel que Dante Lam, qui possède à peu de choses près la même frénésie boulimique de tournages que les frangins Pang, arrive quand même à nous placer, occasionnellement, quelques perles entre les nanars. Cela dit, le communiqué de presse que nous a gentiment envoyé Condor Entertainment pour annoncer Inferno 3D nous fournit peut-être une explication à l’inconstance de leur cinéma : les frères Pang ne travaillent en fait pas ensemble, mais à tour de rôle, l’un bossant pendant que l’autre se repose, et inversement ; de fait, ils transforment l’exercice passionnant de la création collective en espèce de travail de relais.

Si bancal soit-il, Inferno 3D fait tout de même partie des semi-réussites qui émaillent la carrière des jumeaux asiatiques. Abordons d’abord les points positifs : premièrement, le rythme est plutôt bon. On ne s’embarrasse pas d’une intrigue compliquée, en dix minutes, nous sommes dans la tour, les personnages sont exposés tour à tour, au bout de vingt minutes, ça commence à cramer, et ça ne s’arrêtera plus de brûler jusqu’à la fin, la cadence est soutenue, impossible de s’ennuyer. La présence d’un casting de luxe est aussi indéniablement à mettre à l’avantage du film : de Lau Ching Wan (qui reprend le rôle de pompier qu’il tenait déjà dans le Lifeline en 1997) à Louis Koo en passant par Cheung Siu-Fai, on croise beaucoup d’habitués charismatiques des films de Johnnie To. Le troisième élément positif ressenti au visionnage d’Inferno 3D est en fait lié à la façon très excessive dont écrivent les frères Pang et leur batterie de scénaristes : tout est vraiment « too much », la façon solennelle dont sont décrits et mis en images les pompiers (ils rentrent dans la tour au ralenti façon Armageddon), les pétages de plomb hauts en couleur des occupants de la tour, en encore les personnages féminins, toutes aussi chiantes les unes que les autres… Tout le monde sur-réagit, tout semble lourdement surligné ou « bigger than life »… Et le résultat, s’il en agacera beaucoup, peut aussi se révéler finalement assez drôle au second degré.

Malheureusement, il ne s’agit pas là du seul défaut d’Inferno 3D. Le principal problème du film réside en fait dans ses effets spéciaux numériques, parfois corrects, mais le plus souvent ratés voire carrément grotesques. Malheureusement, ils occupent une place très importante, pour ne pas dire capitale, dans le film. Dommage. L’autre malaise vient du fait que le film des jumeaux Pang en rappelle beaucoup d’autres, autrement plus efficaces et marquants que lui. Impossible par exemple de ne pas le comparer à son modèle, La tour infernale. Bien sûr, le film de Guillermin remporte haut la main la comparaison, plus humain, plus tendu, plus immersif. Se focalisant sur les pompiers proprement dits, le film rappelle également des films comme Backdraft, ou la très belle série australienne Les conquérants du feu (diffusée en France en 1997).

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Condor Entertainment est sans doute un des éditeurs français ayant le catalogue le plus hétéroclite que l’on puisse imaginer, faisant se côtoyer les films indépendants les plus pointus et les purs nanars DTV. Côté Blu-ray, si Condor est longtemps resté le dernier résistant à refuser obstinément et systématiquement d’encoder ses films en 1080p (par méconnaissance du produit sans doute), l’éditeur a aujourd’hui changé son fusil d’épaule, et Inferno 3D est bel et bien proposé en 1080p, sur une galette Blu-ray 3D, également lisible en 2D. L’image est d’une précision remarquable, la profondeur de champs a été soignée (3D oblige), les couleurs sont (forcément) très chaudes, les contrastes sont très accentués, tendant à vaguement boucher les noirs par moments. Côté son, le spectacle est assuré à 100%, avec deux encodages DTS-HD Master Audio 5.1 ultra expressifs et dynamiques, en français ou en mandarin.

Du côté des suppléments, Condor Entertainment nous propose de découvrir un making of d’un peu plus d’un quart d’heure (superficiel mais traitant de plusieurs aspects de la production), également re-décliné sous la forme de cinq featurettes thématiques, et forcément très redondantes si vous avez déjà regardé le making of auparavant.

 

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