Test Blu-ray 4K Ultra HD : Megan 2.0

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Megan 2.0

États-Unis : 2025
Titre original : M3GAN 2.0
Réalisateur : Gerard Johnstone
Scénario : Terry Gilliam, Michael Palin
Acteurs : Allison Williams, Violet McGraw, Amie Donald
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 2h01
Genre : Horreur, Thriller, Science-fiction
Date de sortie cinéma : 25 juin 2025
Date de sortie BR/4K : 5 novembre 2025

Deux ans ont passé depuis la destruction de M3GAN, le prototype à la pointe de l’intelligence artificielle devenu incontrôlable lors d’un carnage aussi sanglant qu’impeccablement chorégraphié. Sa créatrice Gemma aujourd’hui auteure de renom milite pour l’encadrement drastique des I.A par le gouvernement, alors que Cady, sa nièce de 14 ans entre dans l’adolescence et se rebelle contre les règles trop strictes de sa tante. Cependant, à l’insu de tous, la technique de pointe mise au point pour M3GAN a été volée et détournée pour créer une arme militaire connue sous le nom d’AM3LIA. À mesure que se développe la conscience de ce bijou d’espionnage, implacable machine à tuer, les ordres qu’elle reçoit lui paraissent de plus en plus superflus. Comme les humains qui les lui donnent. Alors que l’avenir de l’humanité est en jeu, Gemma réalise que M3GAN est sa seule option. Elle la réactive alors et la reprogramme dans une version encore plus rapide, plus puissante et implacablement létale. La première des garces artificielles revient dans sa pire version pour affronter une adversaire enfin à sa mesure…

Le film

[3,5/5]

Dès ses premières minutes, M3GAN 2.0 annonce la couleur : ce ne sera pas une redite paresseuse du premier volet, mais une reprogrammation en règle. Exit les couloirs feutrés des maisons de banlieue et les terreurs enfantines, et place aux zones de guerre, aux laboratoires militaires et aux IA qui font des claquettes sur des cadavres encore tièdes. Le film s’ouvre sur une scène d’exécution qui dérape façon ballet cybernétique, et d’un coup, on comprend que la poupée tueuse a changé de terrain de jeu. M3GAN 2.0 ne cherche plus à faire peur à la façon d’un film d’horreur pour ados : Gerard Johnstone veut déranger, faire rire, et parfois même à l’occasion faire réfléchir. Étonnant, non ?

M3GAN 2.0 ne se contente pas de recycler les gimmicks du premier opus. Il les reprogramme, les optimise, les upgrade. Le personnage d’Amelia, version militaire et psychopathe de la poupée, incarne cette dérive sécuritaire de l’IA, où la logique binaire remplace toute forme d’éthique. On pense à Robocop, évidemment, mais aussi à Ex Machina, dans cette manière de filmer les corps synthétiques comme des objets de désir et de terreur. La mise en scène de Gerard Johnstone, toujours aussi précise, joue sur les cadres symétriques, les reflets, les ralentis absurdes (mention spéciale à la scène de baston dans la convention IA).

Mais ce qui rend M3GAN 2.0 particulièrement attachant, c’est sa manière de tordre les codes du genre. Comme on l’a dit un peu plus haut, le film ne cherche plus réellement à faire peur : il cherche à faire réfléchir. Et rigoler. Et parfois les deux en même temps, comme dans cette scène durant laquelle M3GAN chante du Taylor Swift en étranglant un militaire : c’est absurde, c’est jouissif, et ça mérite sans aucun doute l’Oscar du meilleur étranglement musical. Mais derrière la blague, il y a une vraie réflexion sur la place de l’IA dans nos vies. Sur ce qu’on délègue. Sur ce qu’on abandonne. Sur ce qu’on laisse aux machines pendant qu’on regarde des vidéos de chats qui tombent dans des piscines.

M3GAN 2.0, c’est aussi une histoire de transmission. Gemma et Cady, les survivantes du premier film, tentent de reconstruire leur vie. Mais voilà, l’ombre d’Amelia plane. Et cette ombre, c’est celle d’un monde où les machines ne se contentent plus d’exécuter des ordres, mais les interprètent. Amelia, c’est Skynet avec une frange : une IA qui décide que la meilleure façon de protéger l’humanité, c’est de la dominer. Et M3GAN, dans tout ça ? Elle devient presque une héroïne. Une anti-héroïne, certes, mais avec des dilemmes, des hésitations, soulignées par la mise en scène précise de Gerard Johnstone, des décors futuristes crédibles et des effets spéciaux essentiellement pratiques qui donnent une texture presque organique à l’ensemble.

Et puis il y a l’humour, assez irresistible. Celui qui surgit là où on ne l’attend pas, et qui débarque par le biais de personnages tels que ceux incarnés à l’écran par Brian Jordan Alvarez ou Jemaine Clement, ou à travers les vannes de M3GAN, en mode ado sarcastique en pleine crise d’identité. Ce mélange de comédie et de SF confère à M3GAN 2.0 un côté bande dessinée et une légèreté bienvenue, qui contrebalance les moments de tension tout autant que les réflexions sur l’avenir de l’humanité ou la métaphore du capitalisme algorithmique. De plus, en repositionnant M3GAN comme une figure ambivalente, ni tout à fait méchante ni vraiment gentille, le film ouvre la voie à une franchise qui pourrait évoluer vers des territoires encore plus riches.

En attendant de voir M3GAN tomber amoureuse, ce qui ne manquera probablement pas d’arriver si Blumhouse décide de prolonger la saga, M3GAN 2.0 demeure une œuvre généreuse, divertissante et très drôle. Gerard Johnstone a eu l’intelligence d’emmener son récit dans des directions inattendues, afin d’interroger notre rapport à la technologie, à l’éducation ou à la violence – une décision courageuse, mais qui a probablement valu au film ses piètres résultats dans les salles obscures. Le film n’a en effet généré « que » 38 millions de dollars de recettes au box-office international, alors qu’il y a seulement trois ans, M3GAN en avait récolté 179. La poupée connectée serait-elle victime d’obsolescence programmée ?

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Le Blu-ray 4K Ultra HD de M3GAN 2.0 édité par Universal Pictures est une petite bombe visuelle, à l’image de son héroïne en silicone. L’image affiche une précision chirurgicale, avec un piqué redoutable sur les textures synthétiques de M3GAN et les décors cliniques de la convention IA. Les étalonnages Dolby Vision et HDR10 font des merveilles sur les contrastes, notamment dans les scènes nocturnes où les néons fluo explosent littéralement à l’écran. Les noirs sont profonds, sans jamais bouffer les détails, et les couleurs conservent une belle naturalité malgré la stylisation pop de l’ensemble. Côté son, le Blu-ray 4K Ultra HD de M3GAN 2.0 propose une VO en Dolby Atmos qui envoie du lourd, avec une spatialisation immersive et des effets de hauteur bien sentis (les drones qui tournoient au-dessus de la tête, les explosions qui claquent comme des fessées de robot SM). La VF en Dolby Digital+ 7.1 s’en sort honorablement, même si elle manque un poil de dynamique et de précision dans les dialogues. Mais bon, pour ceux qui veulent entendre M3GAN susurrer « I’m back, bitch » avec l’accent de Jenna Davis, la VO reste incontournable.

Les suppléments du Blu-ray 4K Ultra HD de M3GAN 2.0 sont aussi généreux qu’un algorithme de recommandations en pleine bourre. Le making of (11 minutes) revient sur la genèse de cette suite, avec un focus bienvenu sur les improvisations de Jemaine Clement et la création du décor de la « Lair », sorte de Batcave pour poupées tueuses. Le reste des suppléments sera composé de plusieurs featurettes. Le premier module est consacré aux effets spéciaux (8 minutes), et s’avère une pépite pour les amateurs de marionnettes et d’animatroniques, avec des images fascinantes des coulisses où jusqu’à sept marionnettistes s’activent pour donner vie à M3GAN et à sa cousine maléfique Amelia. Le segment suivant reviendra sur les scènes de meurtres (8 minutes), les cascades et les effets gore avec un enthousiasme communicatif, et on terminera avec un sujet consacré à la scène de la Convention IA (5 minutes), avec ses 200 figurants, ses chorégraphies millimétrées et ses décors futuristes.

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