Test Blu-ray 4K Ultra HD : Erin Brockovich, seule contre tous

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Erin Brockovich, seule contre tous

États-Unis : 2000
Titre original : Erin Brockovich
Réalisation : Steven Soderbergh
Scénario : Susannah Grant
Acteurs : Julia Roberts, Albert Finney, Aaron Eckhart
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 2h11
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 26 avril 2000
Date de sortie 4K : 10 septembre 2025

Mère élevant seule ses trois enfants, Erin Brockovich n’avait vraiment pas besoin d’un accident de voiture. D’autant que le responsable sort du tribunal financièrement indemne. Obligée de trouver rapidement un travail pour couvrir tous ses frais médicaux et de justice, Erin obtient de son avocat de l’employer comme archiviste dans son cabinet. Son allure et son franc-parler ne lui valent pas des débuts faciles mais elle apprend vite. En classant des documents, Erin déterre une affaire louche d’empoisonnement et décide de se jeter dans la bataille…

Le film

[5/5]

Quand Erin Brockovich, seule contre tous est sorti dans les salles en 2000, le film s’est imposé comme un joli succès commercial, engrangeant plus de 250 millions de dollars de recettes au box-office international (pour un budget de 52 millions) et dépassant les 2,5 millions de spectateurs en France. Si bien sûr une partie du succès du film est à mettre au crédit de Julia Roberts, qui sortait tout juste du carton au box-office de Coup de foudre à Notting Hill l’année précédente, on peut néanmoins également penser que la réussite d’Erin Brockovich, seule contre tous est en grande partie liée au talent de Steven Soderbergh, qui nous livrait un « film-dossier » évitant brillamment tous les écueils habituels du film de procès.

Rythmé, drôle, passionnant et immersif, Erin Brockovich, seule contre tous est tiré d’un fait réel relatant une affaire de pollution des eaux potables à Hinkley en Californie, et opposant des habitants du petit patelin à la Pacific Gas and Electric Company (PG&E). Si l’enquête menée par l’impétueuse Erin dans le film s’avère habilement menée par Steven Soderbergh, le film est tout de même globalement centré sur ses personnages, et en particulier sur celui de la jeune femme, qui semble répéter à l’écran le combat classique de David contre Goliath (ou de « David contre machin-chouette », comme elle le dit dans le film). Le film tout entier est d’ailleurs construit comme un récit d’underdog à la Rocky – elle est l’outsider que personne n’a vu venir, se lançant dans un combat contre une multinationale, et que l’on ne s’attend pas à voir gagner.

L’identification pour le spectateur n’en sera que plus grande : Erin Brockovich fait en effet partie des « petits », des « sans noms » qui tentent de lutter contre les abus d’un système corrompu. Tout au long du film, elle développera une défiance naturelle vis-à-vis de l’autorité, et en particulier des avocats (« Je déteste les avocats, je travaille pour eux, c’est tout. »). Sa trajectoire est très comparable à celle de Rocky : endettée et sautant des repas afin de permettre à ses enfants de vivre décemment, elle finira par triompher de Goliath et par être respectée, et ce en aidant les autres. Mais Erin Brockovich nous montre à quel point cette femme semble constamment obligée de lutter : dans le travail, en amour… Le sous-titre français du film, « seule contre tous » est d’ailleurs particulièrement bien vu, dans le sens où Erin ne doit pas seulement faire face à la PG&E, mais au monde entier, aux idées reçues et aux tentatives visant à la discréditer en raison de ses tenues ou de son passé.

Erin Brockovich, seule contre tous ne fait pas non plus de cette femme une sainte : le film de Steven Soderbergh insiste également sur le coût personnel de l’engagement d’Erin pour la cause et des longues heures qu’elle consacre à collecter des informations et à recueillir des témoignages. La victime collatérale la plus évidente de son engagement est la relation qu’Erin entretient avec son petit ami George (Aaron Eckhart), mais son absence se ressent également du côté de ses enfants, comme en témoigne le fait que le fils d’Erin demande pourquoi sa mère doit s’occuper d’un enfant de Hinkley. Le scénario de Susannah Grant parvient avec une grande habileté à réduire à l’essentiel la complexité des litiges collectifs à l’encontre de la PG&E pour s’attarder sur le véritable cœur du film : la détermination d’Erin à défendre les personnes impuissantes et malmenées. Elle parviendra d’ailleurs même à reconnecter son patron Ed Masry (excellent Albert Finney) avec les idéaux qui l’ont poussés à devenir avocat.

Au-delà de toutes les controverses que le film a suscité aux États-Unis (où certains considèrent que la PG&E n’aurait pas du dédommager les habitants de Hinkley), Erin Brockovich, seule contre tous demeure, vingt-cinq ans après sa sortie, un film toujours aussi captivant, et probablement un des films les plus marquants et mémorable de la (foisonnante) carrière de Steven Soderbergh. Même s’il s’agit d’un film de commande, et qu’il est arrivé sur le projet bien après Julia Roberts, c’est l’alchimie du travail du cinéaste et de sa tête d’affiche qui a permis au film d’atteindre de véritables sommets. Absolument époustouflante, Julia Roberts a remporté l’Oscar, le BAFTA et le Golden Globe de la meilleure actrice en 2001, grâce à sa prestation dans la peau d’Erin Brockovich. Des récompenses ô combien méritées pour un actrice ayant été capable de casser son image pour interpréter une femme volontiers grossière et d’une audace à toute épreuve.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Erin Brockovich, seule contre tous vient tout juste de sortir au format Blu-ray 4K Ultra HD, sous les couleurs de Sony Pictures. Et si l’on excepte les plans comportant des mentions écrites (générique de début), la présentation 4K du film de Steven Soderbergh est tout simplement éblouissante. Le piqué est accru, le grain cinéma scrupuleusement respecté, et les couleurs – rehaussées par la technologie HDR10 – sont absolument magnifique. Le recours à la lumière naturelle de Californie ajoute à la chaleur de l’image. La palette de couleurs est certes assez douce, mais elles sont parfaitement saturées. Un bel upgrade par rapport au Blu-ray de 2008. Côté son, la VF et la VO nous sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1, et bien entendu, les deux pistes sont essentiellement centrées sur les dialogues. Chaque punchline est parfaitement mise en avant, et l’immersion est bien maîtrisée, avec des Surrounds d’ambiance utilisés avec subtilité et des basses harmonieuses.

Du côté des suppléments, tous les bonus que l’on connaît depuis l’édition DVD d’Erin Brockovich, seule contre tous sont repris dans cette édition Katka. On commencera avec un intéressant making of (15 minutes), qui donnera notamment la parole à la véritable Erin Brockovich ainsi qu’au véritable Ed Masry (qui ressemblait davantage à un mélange d’Henri Guybet et de Michel Galabru qu’à Albert Finney). Julia Roberts et Steven Soderbergh reviendront également sur leur attachement au projet, ainsi que sur leur volonté de coller le plus possible à la réalité. On continuera ensuite avec un sujet consacré à la véritable Erin Brockovich (4 minutes), et on terminera avec une longue série de scènes coupées (30 minutes), pour la plupart écartées du montage pour des questions de rythme, mais que l’on rêverait de voir un jour remasterisées et intégrées à une « version longue » du film. Les scènes coupées sont proposées avec un commentaire audio optionnel de Steven Soderbergh. On terminera enfin avec la traditionnelle bande-annonce.

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