Silent House

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Silent House

Etats-Unis : 2012
Titre original : Silent House
Réalisateur : Chris Kentis
Scénario : Laura Lau, Gustavo Hernandez (La Casa Muda)
Acteurs : Elisabeth Olsen, Adam Trese, Eric Sheffer
Distribution : LD Entertainment
Durée : 1h28
Genre : Horreur, Epouvante
Date de sortie : Prochainement

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Silent House du réalisateur américain Chris Kentis (Open Water ; 2004) reprend La Casa Muda de Gustavo Hernandez (2011). Verdict ? Excellent. Silent House  vous convie aux côtés de l’époustouflante Elisabeth Olsen en un seul plan séquence, dans une sombre maison où à chacun de ses pas on retient son souffle.

Synopsis : Laura et son père Wilson s’installent dans une maison isolée qu’ils doivent remettre en état avant sa prochaine mise en vente. La nuit tombée, Laura perçoit un bruit venant de l’extérieur, qui se rapproche et gagne l’étage de la maison. Wilson décide de monter, tandis que Laura reste seule au rez-de-chaussée. Mais son père ne revient pas…

Un huit clos infernal

Silent House fonctionne brillamment en instaurant une atmosphère suffocante et dérangeante. L’immense maison en est le pilier. Lorsque Sarah (Elisabeth Olsen), son père et son oncle y pénètrent, un aléa électrique les plonge dans la pénombre. La demeure de trois étages sans compter la cave et de multiples recoins, les confine dans un espace où désormais il leur faudra tâtonner et réinventer des repères. Comme cadenassée, la sinistre maison mute en un cadre labyrinthique inextricable. Les lampes de poches, chandelles ou flash photos peineront bien à gripper la vertigineuse sensation de choir dans ce lieu aussi noir qu’anxiogène. Le spectateur aussi.

En un seul plan séquence continu

Le huit clos se consolide par l’exploit de la réalisation : un seul plan séquence sans coupure. La caméra à portée ne quittera pas Elisabeth Olsen dont l’interprétation magistrale confirme un talent rare et exceptionnel depuis Martha Marcy May Marlene (Sean Durkin ; 2011). Comme collé et scellé à son personnage, ce « one-shot » instaure une grande proximité qui s’avère très éprouvante. Cette relation de situation forcée, par le choix technique du plan séquence est démultipliée. Le travail très méticuleux sur le bruitage et l’éclairage accompagne ce processus d’adhésion très perturbant par l’intensité émotionnelle que l’actrice dégage à chaque instant. Pas à pas, le sol et les murs parfois craquèlent. Cramponnée à la rampe des escaliers sa respiration devient pure tachycardie. Sa lampe lui échappe dans un bruit sourd. Puis, soudain, une main surgit dans un gémissement: « qu’est-ce qu’il-t-on fait papa ? »

A la porte de l’imaginaire, une seule clé

L’aspect purement scénaristique de Silent House apparaît moins impactant, face à la force du climat de claustrophobie, l’interprétation et la maîtrise technique. Mais l’histoire est bien plus subtile qu’elle n’y paraît. Que veut cette camarade de classe qui vient se présenter? Qui est cet homme dont Sarah ressent la présence dans cette maison? Est-ce dans ce sous-sol humide qu’il faudra aller pour y trouver un sens? Ces questions semblent se cumuler au fur et à mesure. Le souci de préserver le final est indéniable. Mais Silent House incorpore dans son déroulement des interrogations comme une modalité de fonctionnement: semer des doutes pour alimenter l’imaginaire en s’écartant des règles implacables du thriller. Toutes les clés ne sont alors pas nécessaire, sauf une pour trouver au moins une sortie et la lumière.

Résumé

Silent House de Chris Kentis se déleste facilement du statut bien trop réducteur de remake. Envoûtant, glaçant et très étouffant, ce film est de plus très soigné et brillamment joué. Un très bon moment garanti pour un large public tenté par l’obscurité horrifique.

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