Critique : Like Crazy

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Like Crazy avec Anton Yelchin, Felicity Jones, Jennifer Lawrence

L'affiche de Like Crazy avec Anton Yelchin, Felicity Jones, Jennifer Lawrence Like Crazy

USA : 2011
Titre original : Like Crazy
Réalisateur : Like Crazy
Scénario : Drake Doremus
Acteurs : Anton Yelchin, Felicity Jones, Jennifer Lawrence
Distribution : Paramount Pictures France
Durée : 1h29
Genre : Drame
Date de sortie : Inconnue

2,5/5

Lauréat du grand prix du jury au festival de Sundance 2011 qui a également récompensé la jeune actrice Felicity Jones, Like Crazy est le genre de film que l’on s’attend à voir devenir un classique des soirées St Valentin , une douce histoire d’amour made in contes de fées et cie avec happy ending et tout le toutim. En fait, non.

Synopsis : L’histoire d’amour de deux jeunes étudiants. Elle est britannique, lui est américain : amenés à être séparés lorsqu’elle est interdite de séjour aux Etats-Unis après l’expiration de son visa, leur amour est mis à mal.

Like Crazy avec Anton Yelchin, Felicity Jones, Jennifer Lawrence

Comme une impression de déjà vu…

Avant de franchir la porte du cinéma, on a déjà été convaincu par la bande-annonce qui intrigue, avec son charme suranné qui rappelle les étés d’insouciance. Les jeux de lumière offrent à cette histoire un cadre doux et lumineux, qui laisse entrevoir une histoire légère mais plus profonde qu’un film avec Hugh Grant et on sait que les acteurs ne nous décevront pas. Rien que de voir en tête d’affiche Anton Yelchin, Felicity Jones et Jennifer Lawrence, on se dit qu’on peut se diriger vers le cinéma les yeux fermés. Heureusement que cette bande annonce est convainquante, car les trente premières minutes du film ne sont ni plus ni moins que l’intégrale de la bande annonce, laissant au spectateur un goût amer de frustration dans la bouche.

Cet arrière goût de trahison s’amplifie à mesure que l’on regarde leur histoire d’amour prendre forme mais que l’émotion ne dépasse pas l’écran pour atteindre le spectateur jusque dans la salle. On ne sait d’où cela provient car les acteurs sont parfois plein de justesse, offrant un jeu tellement naturel que parfois on se demande s’il est improvisé, mais aussi parfois assez superficiel. La faute incombe peut-être au choix de réalisation pourtant original et lourd en signification : Le film se compose d’une succession de séquences très courtes et plutôt décousues, comme une dizaine de morceaux de vies montés les uns à la suite des autres comme dans un album photo. Cette impression d’instabilité déconcerte et fait perdre toute notion de temps, au point où tout semble passer très vite. Cette histoire semble insaisissable, le spectateur ne parvient pas à apprivoiser les personnages ni à s’acclimater à leur histoire, à ressentir le lien qui lie ces deux êtres malgré quelques magnifiques séquences où à contrario le choix de réalisation attire l’oeil -comme lors du premier rendez-vous de nos deux amants.

photo de Like Crazy avec Anton Yelchin, Felicity Jones, Jennifer Lawrence

Défaut ou génie?

Les premières minutes sont certes décevantes et déroutantes mais peu à peu on commence à se questionner sur le but intrinsèque de ces coupures, et ce qui semblait être en fait une faiblesse devient l’une des forces du film. Au détour de la simplicité de ces moments volés on commence à entrevoir de la profondeur dans cette histoire, et l’instabilité du montage fait soudain écho à l’histoire de nos personnages, offrant une morale d’une amertume qui laisse mélancolique. Les séquences s’enchaînent et changent comme les sentiments de Jacob et Anna se métamorphosent, l’agacement se substituant à la passion et la résignation à l’acharnement. Drake Doremus crée une ambiance en dents de scie, jouant au yoyo avec nos émotions au rythme des hauts et des bas de la relation de Jacob et Anna. Soudain, leur histoire, comme chaque séquence apparaît terriblement éphémère, chaque situation ne durant que le temps d’un clin d’oeil, mais un mouvement perpetuel s’instaure comme si une malédiction s’abattait sur eux et les moments de joie euphorique sont suivis par des moments de doutes et de découragement, permettant à certaines scènes de se faire échos, l’une illustrant un bonheur idylique, l’autre mettant en scène le revers de la médaille.

L’éloignement et les retrouvailles intensifient chaque moment de bonheur puis peu à peu les symboles de leur amour s’étiolent comme leurs sentiments se trouvent mis à mal mais la fin reste énigmatique et ouverte à toute forme d’interprétation.

Résumé

Passé les premières minutes décevantes, le film offre de beaux moments et la fausse simplicité de la réalisation démontre en fait une grande maîtrise et donne un goût doux-amer à cette chronique mélancolique à laquelle on ne peut s’empêcher de penser comme on se remémore une ancienne histoire d’amour. Un coup d’œil peut valoir le détour.

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