
A la rentrée, la vie reprend. Avec tout ce que cela implique en termes d’accélération du rythme après la torpeur estivale. Sauf que dans cette profusion d’activités et de responsabilités, le cinéma pourrait avoir tendance à être mis en retrait. C’est uniquement dans cette optique-là que le programme des sorties de ce premier mercredi du mois de septembre 2025 paraît cohérent. Car les distributeurs n’ont vraiment pas cherché bien loin pour vous inciter à vous déplacer au cinéma. A peine une dizaine de nouveaux films à l’affiche dès ce mercredi dont un nombre conséquent de titres qui auraient peut-être mieux fait de ne jamais sortir …
Néanmoins, nous sommes plutôt satisfaits de nos recommandations hebdomadaires, comme (presque) toujours au nombre de trois. Il y a une histoire de gens du voyage espagnols qui avait ému les sélectionneurs et le public de la Semaine de la Critique à Cannes cette année (Ciudad sin sueño de Guillermo Galoe). Ou bien un film à concept japonais qui réinvente au moins un peu le cinéma de genre et qui a, lui aussi, été sélectionné à Cannes, en séance de minuit (Exit 8 de Genki Kawamura). Et enfin, un documentaire français qui entreprend la tâche titanesque de nous faire comprendre que, oui, la religion dans son état brut peut certainement être anticonformiste, voire révolutionnaire (L’Évangile de la révolution de François-Xavier Drouet).
Puis, toujours à peu près dignes d’intérêt, vous aurez le choix entre une satire politique, tellement nécessaire en cette rentrée qui sent plus que jamais l’instabilité en France avec Fils de de Carlos Abascal Peiro. Ainsi qu’un documentaire sur de jeunes créateurs de mode français en quête d’une deuxième chance dans La casa de Caroline Benarrosh. Et pour finir le conte d’un amour impossible en terre sainte que sont les Chroniques d’Haïfa Histoires palestiniennes de Scandar Copti. Hélas, nous avons de grosses réserves d’inclure dans ce volet de second choix le nouveau film de Kiyoshi Kurosawa, malgré la présence de deux acteurs que nous apprécions particulièrement : Hidetoshi Nishijima et Grégoire Colin.
Enfin, les productions françaises hautement indépendantes sont au nombre élevé de trois cette semaine. Alors que ces films faits avec très peu de moyens et en général malheureusement aussi peu de talent ne méritent d’habitude guère qu’on s’y attarde, le cas de Ni dieux ni maîtres de Eric Cherrière est quand même étonnant. Il aura en fait fallu six ans à cette aventure médiévale pour sortir, un fait rendu tristement flagrant par la présence de l’actrice Edith Scob, décédée il y a plus de six ans, en juin 2019 !

Adieu Jean-Pat de Cécilia Rouaud (France, Comédie macabre, 1h34) avec Hakim Jemili, Fanny Sidney et Gustave Kervern
La casa de Caroline Benarrosh (France, Documentaire, 1h25)
Chroniques d’Haïfa Histoires palestiniennes de Scandar Copti (Allemagne, Drame, 2h03, distribué sur 102 copies) avec Manar Shehab, Wafaa Aoun et Toufic Danial
Ciudad sin sueño de Guillermo Galoe (Espagne, Drame, 1h37) avec Antonio Fernandez Gabarre, Bilal Sedraoui et Jesus Fernandez Silva
Dans l’ombre de Marlow de Aurélien Harzoune et Bertrand Mineur (France, Drame, 1h18) avec Margaux Pecharman, Bruno Salomone et Thierry Desroses
L’Évangile de la révolution de François-Xavier Drouet (France, Documentaire, 1h55)
Exit 8 de Genki Kawamura (Japon, Thriller, 1h35, distribué sur 204 copies) avec Kazunari Ninomiya, Yamato Kochi et Naru Asanuma
Fils de de Carlos Abascal Peiro (France, Satire politique, 1h45, distribué sur 394 copies) avec Jean Chevalier, François Cluzet et Karin Viard
Nénuphar de Julien Botzanowski (France, Drame, 1h45) avec Thomas Lesserteur, Juline Thibaut et Guerric Nivelon
Ni dieux ni maîtres de Eric Cherrière (France, Drame historique, 1h17) avec Saleh Bakri, Jenna Thiam et Pascal Greggory
La Voie du serpent de Kiyoshi Kurosawa (France, Policier, 1h52) avec Ko Shibasaki, Damien Bonnard et Mathieu Amalric
Reprises
Entre le ciel et l’enfer (1963) de Akira Kurosawa (Japon, Thriller, 2h23) avec Toshiro Mifune, Tatsuya Nakadai et Kyoko Kagawa (critique)
Palombella Rossa (1989) de Nanni Moretti (Italie, Satire politique, 1h29) avec Nanni Moretti, Silvio Orlando et Mariella Valentini