Intégrale Barbet Schroeder au Centre Pompidou au printemps 2017

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Demain débutera au Centre Pompidou à Paris une grande rétrospective dédiée au réalisateur suisse Barbet Schroeder, qui s’étendra sur huit semaines jusqu’au 11 juin. Barbet Schroeder, encore lui, me direz-vous. En effet, le cinéaste n’est nullement en manque d’hommages, puisque feu le festival de Bobigny lui en avait rendu un en 2012, dont nous chérissons jusqu’à ce jour la somptueuse monographie, et qu’il s’était rendu au festival de La Rochelle l’année dernière où une partie importante de ses films avait également été projetée. Même si nous apprécions globalement la filmographie de Barbet Schroeder, un tel engouement nous paraît pour le moins étonnant, puisqu’il le place presque sur un pied d’égalité avec des maîtres surexposés tels que Hitchcock, Kurosawa, Kubrick ou Allen. En parallèle de ce cycle abondant, Carlotta éditera de surcroît fin avril un coffret collector de cinq films de Barbet Schroeder dont en exclusivité mondiale la restauration numérique de La Vierge des tueurs, qui fera également l’ouverture du cycle demain soir, lors d’une séance semi-publique en présence du réalisateur.

Barbet Schroeder (*1941) sera en effet très investi dans cette rétrospective, puisqu’il présentera pas moins de quinze de ses films et sera donc présent à Beaubourg au moins une fois par semaine. Une rencontre avec le réalisateur aura lieu le samedi 13 mai à 17h00, animée par le journaliste Philippe Azoury. Bon nombre de ses collaborateurs et admirateurs participeront de même activement à l’hommage rendu par le Centre Pompidou, puisque son actrice fétiche et compagne Bulle Ogier, le réalisateur Benoît Delépine, la monteuse Nelly Quettier, ainsi que les (anciens) critiques Axelle Ropert, Cédric Anger, Damien Bertrand et Michel Ciment viendront également présenter ses films. Enfin, l’infatigable Jean Douchet procédera à l’analyse de deux films : le policier Kiss of Death de Barbet Schroeder le jeudi 18 mai et La Collectionneuse de Eric Rohmer produit par Schroeder le samedi 20 mai.

Les films de la première partie de l’œuvre de Barbet Schroeder (More, La Vallée, Général Idi Amin Dada Autoportrait, Maîtresse, Koko Le Gorille qui parle et Tricheurs) seront tous projetés dans des versions numériques, restaurées il y a quelques années. Ils seront accompagnés de l’enregistrement d’entretiens avec l’écrivain Charles Bukowski, The Charles Bukowski Tapes, ainsi que de trois courts-métrages documentaires tournés en 1971 par Schroeder en Nouvelle-Guinée australienne pour préparer son deuxième long-métrage La Vallée. Les sept productions hollywoodiennes du réalisateur (Barfly, Le Mystère von Bülow – Oscar du Meilleur acteur pour Jeremy Irons et nomination à l’Oscar du Meilleur réalisateur en 1991 –, J.F. partagerait appartement, Kiss of Death, Before and after, L’Enjeu et Calculs meurtriers) n’ont malheureusement pas bénéficié jusqu’à présent du même soin de préservation. Contrairement à son drame poignant colombien La Vierge des tueurs, à l’époque, en l’an 2000, l’un des tout premiers films de fiction tournés en numérique. Enfin, la troisième et dernière partie de la filmographie de ce réalisateur pour le moins éclectique comprend le documentaire L’Avocat de la terreur – César du Meilleur documentaire en 2008 –, le thriller Inju La Bête dans l’ombre, un épisode de la troisième saison de la série « Mad men », le drame de vieillesse Amnésia, ainsi que son nouveau film, le documentaire Le Vénérable W. qui sera présenté en avant-première, une semaine avant sa sortie française le 7 juin prochain.

Pas assez de ce corpus de films déjà impressionnant, le Centre Pompidou montre aussi quelques films que Barbet Schroeder a produit dans le cadre de sa société de production et de distribution Les Films du Losange ou dans lesquels il a joué en tant que comédien, tels que le court-métrage La Boulangère de Monceau et La Collectionneuse de Eric Rohmer, le film collectif Paris vu par …, Flocons d’or de Werner Schroeter, Roberte de Pierre Zucca, Le Pont du Nord de Jacques Rivette, Mars attacks ! de Tim Burton et le court-métrage Comme un chien de Benoît Delépine.

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