Critique : Eyjafjallajökull (le volcan)

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EAEyjafjallajökull

France : 2012
Titre original : Eyjafjallajökull
Réalisateur : Alexandre Coffre
Scénario : Laurent Zeitoun, Yoann Gromb, Alexandre Coffre
Acteurs : Dany Boon, Valérie Bonneton, Denis Ménochet, Albert Delpy
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h32
Genre : Comédie
Date de sortie : 2 octobre 2013

Globale : [rating:3/5][five-star-rating]

Eyjafja… quoi ? Avec un nom à coucher dehors qui fait songer à une insulte en serbo-croate, la nouvelle comédie signée Alexandre Coffre et servie par un duo d’acteurs confirmés, laissait présager une réussite totale. Les vents de la bonne grosse farce à la française ne semblaient pas pousser le film hors des sentiers battus. Qu’en est-il ? Entre gags à gogo et plaisanteries grivoises, cette fausse histoire inspirée par un fait réel, puise dans une indéniable dynamique, tristement altérée par un déséquilibre général.

SynopsisAlain et Valérie sont divorcés depuis de nombreuses années mais continuent de se détester. Aussi, lorsqu’ils se croisent par hasard dans l’avion qui les mène en Grèce pour le mariage de leur fille, ils pensent que leur plus grosse angoisse ne durera que le temps du voyage. Malheureusement pour eux, les fumées du volcan islandais oblige leur avion à atterrir. Ils sont alors forcés de prendre la route en voiture et ensemble…  

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De l’anecdote au film

Au départ, une anecdote au journal télévisé : la calotte glacière Eyjafjallajökull dont l’un des volcans couvert par la zone est entré en éruption, paralyse une grande partie du trafic aérien. Puis, vient la comédie : un couple divorcé qui se déteste se rend en avion au mariage de leur fille en Grèce. Contraint d’atterrir d’urgence, leur avion se pose, les laissant seuls à quelques jours du mariage et face à leurs responsabilités de parents. Le premier acte de cette comédie attendue, met en place les éléments indispensables au succès du long-métrage. Malheureusement, les scènes s’enchainent avec une incohérence progressive, mêlant le brouhaha incessant des insultes avec des situations rocambolesques prévisibles. Ces séquences plaquées les unes sur les autres n’offrent pas le fil conducteur nécessaire et très vite, les diverses anecdotes du voyage, souvent stéréotypées, manifestent la trop faible maîtrise du scénario. Entre la fuite en avion et l’aigle albanais fusillé par Dany Boon, le film s’enlise dans une succession de clichés qui donnent naissance à un imbroglio de blagues et de cascades parfois amusantes mais souvent d’une grossière facilité. Eyjafjallajökull tire aisément sur les ficelles du road movie, un genre surexploité par les comédies américaines, sans lui donner une véritable consistance ni même le dépasser. À l’arrivée, le déséquilibre du film se confond avec les incohérences, affichant un constat inévitable : une idée intéressante mais des péripéties bancales.

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Du bon au mauvais et du mauvais au bon

Si ce déséquilibre ne saurait faire fi de l’intrigue, il est d’autant plus marqué dans le jeu des acteurs. L’incroyable Valérie Bonneton (Fais pas ci fait pas ça, Les petits mouchoirs), aux multiples talents, se traine dans le film un air de bourgeoise moralisatrice et machiavélique, auquel il est difficile de rester insensible. Face à elle, le frêle Dany Boon ne dépasse pas le cadre de ses comédies habituelles et offre sans grand enthousiasme une prestation maladroite. L’inévitable réunion de ces acteurs populaires n’est pas une grande réussite mais laisse espérer des jours meilleurs, grâce au va et viens qu’opère le film. Malgré la maladresse de certaines blagues et un faux suspens, il faut tout de même reconnaître au film une puissante dynamique qui étouffe l’ennui et pousse la comédie un peu plus loin que les autres. Il reste au film quelques plans astucieux qui jouent sur les codes classiques de la farce, comme Valérie Bonneton désespérée, courant en robe de mariée ou encore Danny Boon enfermé dans le coffre de la voiture. Le comique n’aborde pas non plus un seul registre et parodie allègrement les films d’horreur à travers la rencontre avec le criminel faussement repenti. De détournement il est question, notamment à travers le sublime décor des pays traversés par les deux protagonistes. De l’Autriche à la Grèce, les différents plans promènent le spectateur au sein d’une nature vierge et parfois inquiétante, qui jouent curieusement sur les ressorts de la farce. Une originalité notoire qui permet au film de trouver une structure plus solide.  

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Résumé

Bien loin de constituer une comédie à succès, Eyjafjallajökull répond aux attentes globales du spectateur et offre quelques blagues amusantes. Avec une certaine ironie, il confirme l’adage : ce qui compte ce n’est pas la destination mais le voyage. 

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