Critique : Un jour mon Prince

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Un jour mon Prince

Fance, Canada : 2016
Titre original :
Réalisation : Flavia Coste
Scénario : Flavia Coste, Gabor Rassov
Acteurs :  Sarah-Jeanne Labrosse, Mylène Saint-Sauveur, Pierre-François Martin-Laval
Distribution : Paradis Films
Durée : 1h22
Genre : Comédie
Date de sortie : 11 janvier 2017

1.5/5

Après un début de carrière consacré surtout au théâtre en tant que comédienne, Flavia Coste a tourné cinq court-métrages avant de s’attaquer à la réalisation de Un jour mon prince, son premier long métrage. On lui avait donné de nombreux conseils à cette occasion : ne surtout pas commencer par une comédie, pas de costumes, pas d’effets spéciaux, un nombre limité d’acteurs. Elle n’en a suivi aucun ! Peut-être a-t-elle eu tort.

Synopsis : Il y a presque cent ans que La Belle au Bois dormant est plongée dans un profond sommeil. Or jusqu’ici, aucun prince n’a réussi à la réveiller d’un baiser. Et le temps presse : si aucun candidat sérieux ne se présente, le royaume des fées risque de disparaître à jamais. La Reine Titiana envoie donc deux fées à Paris, Blondine et Mélusine, avec une mission spéciale : trouver l’homme idéal. Mais nos deux fées, propulsées au 21ème siècle, vont vite se rendre compte que la tâche est plus compliquée qu’elle n’y paraît…

 

Il faut réveiller la Belle au bois dormant

Branle-bas de combat au pays des fées : cela va faire 100 ans que la Belle au bois dormant a été endormie et elle n’a toujours pas été réveillée par le Prince charmant. Si, à l’échéance précise de ces 100 ans, elle n’a toujours pas été réveillée, non seulement elle disparaîtra à jamais, mais tout le monde des contes disparaîtra avec elle. Une décision importante doit être prise. C’est le rôle de la Reine Titiana de prendre cette décision et son choix va se porter sur l’envoi de deux fées à Paris afin d’y trouver le Prince charmant et de le ramener. Des fées qui, devant être francophones, vont être québécoises, choix qui tombait bien puisque le producteur Antoine de Clermont-Tonnerre souhaitait monter une coproduction avec le Canada ! Quelques mises en garde avant leur départ : pas d’utilisation non nécessaire de la baguette magique et perte de leur immortalité en cas de perte de leur virginité. Et voilà Blondine, blonde et délurée, et Mélusine, brune et raisonnable, qui débarquent à Paris et qui vont loger en plein 18ème arrondissement chez Puck, le représentant du monde des fées dans cette ville.

Répétitif et souvent ennuyeux

A la lecture de ce qui précède, on ne peut manquer de saliver à l’avance : « chouette, voilà un film a priori sympathique, qui va pouvoir jouer sur un tas de décalages, qui va se moquer gentiment des contes de fée, des hommes, des parisiens, des canadiens, etc. etc. ». Ça aurait pu, ça aurait dû, mais malheureusement, ça n’a pas vraiment ! Certes, il y a dans ce film un certain nombre de bonnes idées mais rares sont celles qui sont vraiment bien exploitées. Parmi ces dernières, la rencontre avec 3 jeunes, experts en « parler jeune des banlieues ». A force d’énerver nos deux fées, l’une d’entre elle en arrive à utiliser sa baguette magique et voilà un des importuns qui se met à parler dans une langue digne de Molière et qui devient la risée de ses deux acolytes. Bonne idée, bonne exploitation. Par contre, bonne idée, pas exploitée du tout : Blondine et Mélusine découvrent qu’à Paris, il y a un lieu qui s’appelle le Parc des Princes. Super, dans ce contexte de recherche d’un Prince (charmant), la réalisatrice va pouvoir s’en donner à cœur joie. Sauf que, l’idée à peine présentée, on passe à autre chose ! Mais peut-être, après tout, est-le le PSG qui n’a pas souhaité mettre ses joueurs en scène. En tout cas, au final, ce qui aurait pu être un feu d’artifice de moments savoureux s’avère très répétitif et passablement ennuyeux.

Une distribution inégale

Dans cette comédie qui est loin d’atteindre le niveau qu’on espérait, il y a quand même quelques bons points : Sarah-Jeanne Labrosse et Mylène Saint-Sauveur, les deux comédiennes québécoises qui interprètent Blondine et de Mélusine, font tout ce qu’elles peuvent pour faire croire qu’elles croient à leur rôle et elles y arrivent plutôt bien. Quant à Flavia Coste, elle s’avère plus inspirée comme actrice que comme scénariste/réalisatrice en interprétant le rôle de Pauline, la voisine de Puck avec qui nos deux fées ont vite fait de sympathiser. On sera par contre plus sévère avec Pierre-François Martin-Laval et, surtout, avec Catherine Jacob (la Reine Titiana) qui, depuis 30 ans, film après film, nous ressort toujours le même jeu, les mêmes mimiques, les mêmes minauderies. A force, on sature !

Conclusion

Un jour mon prince est typiquement le genre de film qui fait enrager le spectateur : comment est-il possible d’aboutir à un film qui donne l’impression de se répéter, de tourner en rond, alors qu’on disposait d’une bonne idée de départ ne demandant qu’à être finement développée, comment est-il possible de si mal exploiter la plupart des bonnes idées qui apparaissent à intervalle régulier dans le film ? Tout cela donne une impression de gâchis et, franchement, c’est dommage !

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