Critique : Sollers Point – Baltimore

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Sollers Point – Baltimore

Etats Unis : 2017
Titre original : Sollers Point
Réalisation : Matthew Porterfield
Scénario :  Matthew Porterfield
Interprètes : McCaul Lombardi, James Belushi, Zazie Beetz
Distribution : JHR Films
Durée : 1h41
Genre : drame
Date de sortie : 29 août 2018

2.5/5

Sollers Point – Baltimore est le 4ème long métrage de Matthew Porterfield. Originaire de Baltimore, c’est dans cette ville qu’il a tourné ces 4 films. C’est là aussi, à l’Université John Hopkins de la ville, qu’il donne des cours de scénario, de théorie du cinéma et de production. Sollers Point – Baltimore a obtenu le Prix du Jury long métrage indépendant américain lors du très récent Champs Elysées Film festival.

 Synopsis : Sollers Point, Baltimore. Aujourd’hui.
Après une absence forcée, Keith, 24 ans, retourne habiter chez son père, il retrouve Sollers Point, son quartier de Baltimore de plus en plus marqué par le chômage, la violence et la ségrégation. Il y retrouve aussi ses démons.

Enfin libre !

Lorsque le spectateur de Sollers Point – Baltimore fait connaissance avec Keith, la première chose qu’il voit, c’est le bracelet électronique que celui qui va être le personnage principal du film porte à la cheville. A 24 ans, Keith sort d’une période de prison et d’assignation à résidence. Le motif : le trafic de drogue, sans doute, on ne fera que le deviner. En tout cas, il lui est désormais possible de sortir de la maison de son père, chez qui il vit et avec qui il s’entend très mal. Cela lui permet de se mettre à la recherche d’un travail mais il a beaucoup de mal à se couler dans le moule du gars sérieux qui arrive à l’heure aux séances de formation qu’il lui faudrait suivre, d’où des problèmes avec le juge d’application des peines. Cela l’amène aussi à faire de nombreuses rencontres avec des gens de son quartier, que ce soit des anciennes connaissances telle son ancienne petite amie, ou de nouvelles connaissances, telle une femme droguée qui avoue être battue par l’homme avec qui elle vit si elle ne ramène pas assez d’argent des passes qu’elle pratique.

Une galerie de personnages

C’est une image peu flatteuse que Matthew Porterfield nous donne de Baltimore et, plus généralement, des Etats-Unis. Il faut dire que Sollers-Point, situé au sud-est de Baltimore, est, au même titre que des villes comme Flint ou Detroit, un quartier qui a prospéré dans la période industrielle de la première moitié du XXème siècle mais qui a sombré dans la pauvreté lorsque l’économie américaine s’est désintéressée de la production industrielle et que les emplois ont disparu. C’est dans cette peinture d’un quartier dont les habitants sont majoritairement afro-américains que Sollers Point – Baltimore trouve son intérêt. Plus précisément dans celle des différents personnages qu’on rencontre : Keith, bien sûr, un jeune blanc qui apparait comme étant plutôt « bon gars », mais qui a été mêlé en prison à un gang de suprématistes blancs et qui pète facilement les plombs s’il a l’impression qu’on lui cherche des noises ; Courtney, son ancienne petite amie, une métisse qui ne veut plus de lui ; Mom, le chef des suprématistes blancs du quartier ; Wasp, un ancien taulard, comme Keith ; Carol, le père de Keith, et Ladybug, sa grand-mère, et Kate, sa sœur, et d’autres encore.

Malheureusement, la réalisation de ce film bien documenté et très riche en caractères pleins d’intérêt s’avère très brouillonne, et il arrive parfois qu’on en arrive à perde le fil de l’histoire, ce qui ne manque pas de générer une forme d’ennui chez le spectateur.

Un excellent casting

Si Sollers Point – Baltimore arrive parfois à décevoir par sa réalisation et son montage, il n’en est pas de même en ce qui concerne le casting, particulièrement réussi. James Belushi, qui joue le rôle de Carol, le père de Keith, on connait la qualité de son jeu depuis longtemps, pas de surprise. Il n’en est pas de même concernant McCaul Lombardi, l’interprète de Keith, le rôle principal, un comédien qu’on n’avait vu jusqu’alors que dans des rôles secondaires, dans American Honey et Patti Cake$ : ici, il est présent dans presque toutes les scènes et il est magistral dans ce rôle d’un jeune homme dont le principal problème est de ne pas arriver à s’aimer. On ne citera pas dans le détail l’ensemble de la distribution, mais il est difficile de ne pas dire quelques mots sur Zazie Beetz, l’interprète de Court, l’ancienne petite amie de Keith : père allemand, mère afro-américaine, présente dans Deadpool 2 dans le rôle de la mutante Domino, elle a joué dans 5 films actuellement en post-production, elle joue en ce moment aux côtés de Natalie Portman et son nom est évoqué pour incarner prochainement le principal rôle féminin de Joker de Todd Philips, auprès de Joachim Phoenix et de Robert De Niro. En résumé, elle est la nouvelle coqueluche de Hollywood !

Conclusion

La vision de Sollers Point – Baltimore laisse un sentiment de regret : celui que peut laisser un film qui traite de sujets très forts et pleins d’intérêt mais qui pâtit par moment de maladresses flagrantes au niveau de la réalisation et du montage. Par contre, on ne dira que du bien du casting, particulièrement réussi.

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