Critique : La femme de mon frère

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La femme de mon frère

Canada : 2019
Titre original : –
Réalisation : Monia Chokri
Scénario : Monia Chokri
Interprètes : Anne-Elisabeth Bossé, Patrick Hivon, Sasson Gabai, Evelyne Brochu
Distribution : Memento Films Distribution
Durée : 1H57
Genre : Comédie
Date de sortie : 26 juin 2019

2/5

C’est comme comédienne que la québécoise Monia Chokri est surtout connue, avec, entre autres, des rôles importants dans Les amours imaginaires, Laurence anyways, Gare du Nord et Réparer les vivants. Toutefois, il y a déjà 6 ans, elle s’était lancée dans la réalisation avec un court-métrage de 30 minutes, Quelqu’un d’extraordinaire. La femme de mon frère est son premier long métrage en tant que réalisatrice, un film qui a été perçu comme le coup de cœur du jury dans la sélection Un Certain Regard de Cannes 2019.

Synopsis : Montréal. Sophia, jeune et brillante diplômée sans emploi, vit chez son frère Karim. Leur relation fusionnelle est mise à l’épreuve lorsque Karim, séducteur invétéré, tombe éperdument amoureux d’Eloïse, la gynécologue de Sophia…

La jalousie d’une sœur

Pas vraiment rose la vie de Sophia, une jeune femme qui, bien que très diplômée, n’arrive pas à trouver de travail. Il faut dire que ce fameux diplôme, c’est un Doctorat en philosophie politique obtenu suite à un travail sur Antonio Gramsci, ce qui n’ouvre pas forcément en grand les portes du monde du travail. Heureusement pour elle, elle a un frère, Karim, qui l’héberge. Malheureusement pour elle, Karim est un dragueur invétéré, ce que Sophia supporte en général assez mal. Ne serait-elle pas un peu jalouse ? Et ce qu’elle va supporter encore moins bien, c’est lorsque Karim va tomber amoureux d’Eloïse, la gynécologue qui vient de lui pratiquer un avortement.

Une comédie inégale

Film canadien francophone, cela signifie accent québécois. Le film sera-t-il sous-titré lors de sa sortie en salles ? On le souhaite vivement, tellement les dialogues sont difficiles à suivre. Dans cette comédie sur les relations familiales, comédie inégale dans laquelle, c’est vrai, on rit souvent grâce à (ou à cause) des situations le plus souvent (trop) exagérées, on arrive quand même à bien comprendre quelques pépites savoureuses. On doit celle-ci à Sophia : « On passe la moitié de sa vie à se trouver grosse et l’autre moitié à se trouver vieille et grosse ». A côté de ce volet comique, il y a aussi un peu de Xavier Dolan dans le travail de Monia Chokri, dans la peinture des névroses de ses personnages ainsi que dans la manière de filmer, toujours un peu « too much ». Pas vraiment étonnant, Monia Chokri ayant été l’interprète de Dolan dans Les amours imaginaires et dans Laurence anyways.

Une distribution solide

Avec son abattage et sa faconde, Anne-Elisabeth Bossé, l’interprète de Sophia, peut donner l’impression d’être une découverte pour le public français. En fait, quiconque fréquente un tant soit peu le cinéma québécois l’a déjà rencontrée à de nombreuses reprises : elle tenait un rôle majeur dans La passion d’Augustine de Léa Pool ainsi que  dans Félix et Meira de Maxime Giroux et des rôles moins importants chez Xavier Dolan, dans Les amours imaginaires et Laurence anyways. Patrick Hivon, l’interprète de Karim, lui, c’est Le fils de Jean, de Philippe Lioret, qui a le plus contribué à le faire connaître du public français. Quant à Evelyne Brochu, Eloïse dans le film, elle-aussi a tourné pour Xavier Dolan (Tom à la ferme) et elle était l’interprète principale de Inch’Allah de Anaïs Barbeau-Lavalette.

Conclusion

La femme de mon frère fait partie de ces comédies qui, sur le moment, font passer un moment plutôt agréable mais qui ne restent pas vraiment imprimées dans le long terme dans le cortex cérébral. Ici, en plus des dialogues en québécois, difficiles à comprendre, ce sont principalement des situations trop souvent exagérées qui nuisent au film. En fait cette comédie souffre de ce défaut trop souvent remarqué : l’absence d’un choix clair et net entre comédie qu’on qualifiera de réaliste et comédie franchement déjantée dans laquelle l’exagération serait l’atout principal du film et, de ce fait, parfaitement acceptable.

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