Comics : Halo – Dommages collatéraux

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Halo – Dommages collatéraux
États-Unis : 2018
Titre original : Halo – Collateral damage
Auteurs : Alex Irvine (scénario), Dave Crosland (dessins), Leonard O’Grady (couleurs)
Genre : Comics, Science-Fiction
Éditeur : Mana Books
Traduction : Benjamin Viette (Studio Makma)
Date de sortie : 21 janvier 2021
Nombre de pages : 80

Note : 4/5

La planète Alpha Corvi II fait l’objet d’un assaut à grande échelle par le nouvel ennemi de l’humanité, l’Alliance Covenante. Alors que la plupart des forces de l’UNSC ont reçu l’ordre de défendre la ville principale de la colonie, une équipe d’attaque Covenante s’est infiltrée dans une petite station minière. Avec des ressources limitées, l’UNSC envoie les Spartans – le Master Chief et l’Équipe Bleue – afin de neutraliser la menace extraterrestre et découvrir ce que l’Alliance cherche à exhumer. Les quatre membres de l’escouade réalisent rapidement qu’ils ne pourront compter que les uns sur les autres, ainsi que sur un petit groupe de rebelles humains, afin de survivre et atteindre leur objectifr…

La franchise Halo est bien connue des gamers, mais également d’une façon un peu plus large de nombreux amateurs de science-fiction et de cinéma. En effet, la franchise créée par Bungie puis reprise par 343 Industries / détenue par Microsoft Studios a largement dépassé les frontières du « simple » univers du jeu vidéo, et la guerre entre Spartans et Covenants a peu à peu envahi la littérature, l’animation et les comics. Bientôt, Halo deviendra également une série TV produite par Steven Spielberg.

Mais pour l’heure, place donc à Halo : Dommages collatéraux, dixième comic-book dérivé de la saga vidéoludique. Les comics de la série Halo ont été publiés chez Marvel Comics de 2006 à 2013, puis repris par Dark Horse Comics depuis 2013. Celui qui nous intéresse aujourd’hui fait partie d’une série intitulée « A Master Chief story », composée de divers romans et comics pouvant être lus indépendamment les uns des autres, mais centrés sur le personnage du Spartan John-117, également connu sous le nom de Master Chief, un super-soldat génétiquement modifié.

Mini-série imaginée par Alex Irvine et Dave Crosland, Halo : Dommages collatéraux nous propose donc, comme la plupart des jeux de la saga, de suivre les aventures de Master Chief. L’originalité ici est que le récit se déroule en 2525, au début de la « Grande Guerre » entre humains et Covenants, soit 27 années avant les événements relatés dans le premier jeu vidéo Halo. Une façon de découvrir qu’avant de devenir les personnages que l’on connait, ils étaient des soldats en première ligne…

Le scénario d’Alex Irvine, direct et sans fioritures, est indéniablement le gros point fort de Halo : Dommages collatéraux. Auteur d’une poignée de romans de science-fiction, Irvine est également scénariste de plusieurs comic-books depuis un peu plus de dix ans – on lui doit notamment l’excellent Daredevil Noir, signé avec Tomm Coker en 2009. Du haut de cette petite expérience, Alex Irvine semble pertinemment savoir ce qui fonctionne ou pas en matière de comics, et cette plongée dans l’univers d’Halo en est une preuve manifeste.

S’appropriant les codes de la série de jeux avec aisance, le scénariste décide donc de plonger le lecteur d’entrée de jeu dans l’action, en mode tactique et fps. Les pages de Halo : Dommages collatéraux s’enchainent sur un rythme rapide, et le lecteur suivra avec intérêt l’avancée des soldats « Spartan » sur le champ de bataille, dont le destin est proposé en parallèle avec celui d’un petit groupe de rebelles luttant pour sa survie.

Le dessin de Dave Crosland donne au récit toute sa fougue et sa vivacité. Si le dessinateur semble parfois un peu fâché avec la perspective (voire même avec l’anatomie), son trait n’en demeure pas moins plein de punch. Les nombreux aplats de noir dont il garnit ses planches donnent immédiatement une belle intensité à son œuvre. Cette énergie permet sans conteste à Halo : Dommages collatéraux de trouver son style, le côté brut de décoffrage du trait de Crosland s’accordant d’ailleurs tout à fait avec la sécheresse et l’intensité de l’histoire.

Les couleurs, signées Leonard O’Grady, sont littéralement explosives, et donnent vraiment à Halo : Dommages collatéraux une gueule assez étonnante, et des planches de toute beauté, tout à fait dans l’esprit de la franchise vidéoludique. Pour autant, les amateurs éclairés ne pourront s’empêcher de penser que le style volontiers surchargé de Crosland prend vraiment une toute autre dimension en noir et blanc, comme le montrent certains morceaux choisis que le dessinateur a décidé de mettre en avant sur son site Internet.

Cela dit, même si Halo : Dommages collatéraux enchaine les passages d’action, entrecoupés par les décisions militaires prises en haut lieu, il n’en propose pas moins un récit assez passionnant, s’ouvrant sur un enterrement et se terminant par des événements nous proposant un écho assez troublant à ceux prenant place dans les premières pages… Un final qui donne au titre de l’histoire une coloration finalement assez sombre, et s’avère bien éloigné du happy-end attendu.

Côté fan-service, les afficionados seront ravis de retrouver la Blue Team, commandée par John-117 et composée de Frederic-104, Linda-058 et Kelly-087, ou encore la scientifique Catherine Halsey. Cela dit, le néophyte ne sera aucunement gêné par les noms et/ou références à d’autres histoires, qui ne sont jamais réellement envahissantes.

Premier comic-book de la saga Halo apparaissant au catalogue de Mana Books, Halo : Dommages collatéraux s’offre une belle édition cartonnée au format comics (186 x 281). En plus des trois volumes de la mini-série en elle-même, l’éditeur français nous propose également des reproductions des superbes couvertures signées Zak Hartong dans son style grandiose mêlant la classe et le mouvement, ainsi que huit pages de croquis et d’ébauches consacrées à la « réimagination » du Spartan, des armes et des véhicules.

Un mot sur l’éditeur : Depuis 2017, Mana Books célèbre le jeu vidéo sous toutes ses formes, au travers de ses licences les plus importantes. Beaux-livres, bandes dessinés, romans, essais, guides : en partenariat avec des acteurs incontournables du marché tels que Square Enix, Konami ou Blizzard, Mana Books propose un catalogue éclectique dédié à des univers vidéoludiques salués par la critique et plébiscités par les fans.

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