Tobias Dunschen

Après les extrêmes des deux dernières semaines en termes de sorties cinéma, celle-ci n’est ni trop pauvre, ni trop riche en films dignes d’intérêt. Au fil d’une dizaine de titres, elle vous présente un peu de tout.

Et c’est parti pour plus de vingt semaines de nominations, de cérémonies préliminaires et de retournements en tout genre jusqu’aux 98èmes Oscars, qui se tiendront le dimanche 15 mars 2026 à Los Angeles ! Comme le veut la tradition, le coup d’envoi de cette saison de prix de cinéma 2025/26 a été donné hier avec l’annonce des nominations aux Gotham Awards.

Qu’il n’en déplaise à l’actuel occupant et démolisseur en chef de la Maison Blanche, qui rêve depuis des mois à imposer des taxes sur des films étrangers entrant aux États-Unis, le cinéma français s’exporte toujours aussi bien. Sa plus grande vitrine outre-Atlantique reste l’American French Film Festival dont la 29ème édition s’ouvrira ce soir à Los Angeles.

Le Brady, le mythique cinéma du Xème arrondissement de Paris, n’existe plus tel qu’il est décrit dans cet ouvrage passionnant paru il y a dix ans, en 2015. Même à l’époque, les grands jours bordéliques de la période Mocky étaient d’ores et déjà loin derrière lui.

Après quasiment dix ans d’existence, on espère que les nombreuses qualités de LaCinetek ne sont plus un secret pour personne ! D’ailleurs, la plateforme dédiée au cinéma de patrimoine et fondée en 2016 par Pascale Ferran, Cédric Klapisch et Laurent Cantet fêtera cet anniversaire en grand dans trois semaines, du 14 au 16 novembre, au Cinéma Le Méliès à Montreuil, près de Paris.

Entre la semaine dernière et celle-ci, c’est le jour et la nuit en termes de films qui nous donnent irrésistiblement envie d’aller au cinéma ! Tandis que les sorties du 15 octobre n’avaient rien d’exceptionnel, celles de ce mercredi-ci sont d’une richesse et d’une variété fort appréciables.

A l’image du continent qu’ils représentent, les European Film Awards varient les plaisirs et ne sont jamais tout à fait là où on les attend. Ainsi, l’annonce des films éligibles au 38ème prix suprême du cinéma européen s’est faite en une seule fois mardi dernier, le 14 octobre, contrairement aux vagues successives des présélections les années passées.

Quelle ironie que le film que nous attendions le plus pendant notre séjour au 16ème Festival de La Roche-sur-Yon a finalement été notre plus grosse déception ! Nous nous étions précipités sur les réservations en ligne, afin d’être sûrs d’avoir une place pour la seule séance compatible avec notre emploi du temps.

Il fut un temps où, à l’approche des vacances scolaires dans toute la France, les distributeurs sortaient les films porteurs en grand nombre. Pour l’édition 2025 des vacances de la Toussaint, ce n’est hélas guère le cas. Malgré une douzaine de films à l’affiche depuis hier, rares sont ceux pour lesquels on serait prêt à s’enthousiasmer.

On avait failli se résoudre au triste constat que les meilleurs jours créatifs de Werner Herzog étaient derrière lui. Son dernier documentaire Au cœur des volcans était essentiellement une œuvre de montage d’images pas prises par le réalisateur allemand, sur fond d’une musique quelque peu pompeuse.

Être invité si généreusement en festival représente de nombreux avantages. D’abord, le fait de voir des films un peu avant tout le monde et donc sans les idées qui peuvent s’établir à leur sujet, une fois qu’ils auront eu leur sortie commerciale. Puis, l’exclusivité de découvrir des titres en quête d’un distributeur français et qui n’en trouvent parfois jamais.

Ça y est, le grand jour est enfin arrivé, où nous aurions vu notre premier film de Lav Diaz. Mieux vaut tard que jamais ! Et quel meilleur cadre pour franchir le pas qu’une séance matinale au Festival de La Roche-sur-Yon, qui met en avant depuis de nombreuses années le travail hors des sentiers battus du cinéaste philippin ?