Critique : A Serious Man

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A Serious Man

A Serious Man, l'afficheA Serious Man

USA : 2009
Titre original : A Serious Man
Réalisateur : Joel Coen, Ethan Coen
Scénario : Joel Coen, Ethan Coen
Acteurs : Michael Stuhlbarg, Sari Lennick, Richard Kind
Distribution : StudioCanal
Durée : 1h 45min
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 20 janvier 2010

4/5

Après un étrange prélude qui nous reste obscur au 19 ème siècle un couple rencontre un probable « dibbouk » (esprit malin), A Serious man s’ouvre sur une chronique provinciale dans l’univers propret et guindé d’une banlieue américaine.

Synopsis : 1967. Larry Gopnik, professeur de physique dans une petite université du Midwest, vient d’apprendre que sa femme Judith allait le quitter. Elle est tombée amoureuse d’une de ses connaissances, le pontifiant Sy Ableman. Arthur, le frère de Larry, est incapable de travailler et dort sur le canapé. Danny, son fils, a des problèmes de discipline à l’école hébraïque, et sa fille Sarah vole dans son portefeuille car elle a l’intention de se faire refaire le nez. Pendant ce temps, Larry reçoit à la fac des lettres anonymes visant à empêcher sa titularisation, et un étudiant veut le soudoyer pour obtenir son diplôme. Luttant désespérément pour trouver un équilibre, Larry cherche conseil auprès de trois rabbins. Qui l’aidera à faire face à ses malheurs et à devenir un mensch, un homme bien ?

A Serious Man

Mais derrière la routine le gouffre

Les frères Coen recréent un monde avec des costumes et des décors d’une méticulosité tellement forte qu’elle en provoque le malaise chez le spectateur. Nous sommes plongés dans une Amérique des années 60, étouffante, où tout la vie semble sombre à l’image des papiers peints, figée à l’image de l’alignement tirés au cordeau des maisons et des pelouses.

Et un jour tout vient pourtant se gripper dans la vie de Larry Gopnik . Son voisin mord peu à peu sur sa pelouse, sa femme veut divorcer pour épouser son ami, un de ses étudiants tente d’acheter une meilleure note pour ses partiels, le père du même étudiant le menace ensuite de le faire chanter, son université reçoit des lettres anonymes contre sa titularisation, son frère est arrêté par la police, ses enfants le volent, son médecin lui fait passer des examens médicaux , les rabbins successifs qu’ils consultent le laissent sans réponse …

Larry Gopnik dont la vie « marié – deux enfants » semblait aussi réglé que ses démonstrations de physique quantique sur le tableau noir de l’amphi universitaire s’effondre sous lui. Il perd pied, ne comprend plus, cauchemarde. Il se pensait un « homme bien » . Il se réveille en une incarnation d’un « Job » moderne. Non il « n’a rien fait pour mériter cela », non il ne peut pratiquement rien maîtriser pour mettre fin à cette escalade, non la religion ne lui apporte pas de réponses, et non enfin quand tout semble s’apaiser il n’est pas sorti d’affaires, son médecin l’exhortant à venir parler de ses résultats d’examens…

A Serious Man

Et si l’existence n’avait pas de sens

Jusqu’au bout donc les frères Coen « enfonce » le malheureux Larry sans lui laisser le moindre espace de respiration, le moindre espoir.

Larry en est persuadé et il le dit lui-même : « un acte a des conséquences ». Il va donc passer le film à chercher quels actes il a pu faire pour déclencher ce torrent de malheurs. Il ne trouvera pas la réponse, il n’est pas un « homme méchant » comme il le dit aussi et pourtant tout lui échappe désormais.

Film existentiel baignée des racines juives des frères Coen, film où l’absurde noie les personnages, film sur la religion qui n’apporte pas d’explication à l’homme, A serious man ne livre probablement pas tous ses secrets au spectateur tant il doit receler de références autobiographiques.

C’est cependant une belle variation sur le thème du « fatum », destin, fatalité, ces moments où les cours des événements échappent à la volonté humaine.

Résumé

 Superbement interprété par des acteurs peu connus du grand écran, A serious man n’est cependant pas une souffrance pour le spectateur qui, heureusement, ne s’identifie pas à Larry. L’humour est partout. Le sourire, voire le rire permanent. C’est avant tout une comédie, comédie noire certes et probablement un des films les plus personnels de Joël et d’Ethan Coen.

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