Critique Express : Los Tigres

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Los tigres

Espagne : 2025
Titre original : –
Réalisation : Alberto Rodriguez, Rafael Cobos
Scénario : Alberto Rodriguez
Interprètes : Antonio de la Torre, Bárbara Lennie, Joaquín Nuñez
Distribution : Le Pacte
Durée : 1h49
Genre : Policier
Date de sortie : 31 décembre 2025

2/5

Synopsis : Frère et sœur, Antonio et Estrella travaillent depuis toujours comme scaphandriers dans un port espagnol sur les navires marchands de passage. En découvrant une cargaison de drogue dissimulée sous un cargo qui stationne au port toutes les trois semaines, Antonio pense avoir trouvé la solution pour résoudre ses soucis financiers : voler une partie de la marchandise et la revendre.

Fils et fille d’un scaphandrier qui leur a transmis la passion du milieu aquatique, Antonio et Estrella ont suivi, chacun(e) à sa façon, le chemin tracé par leur père. Antonio est devenu scaphandrier. Surnommé Le Tigre, il est même le plongeur le plus réputé, le plus expérimenté, le plus efficace de tous les professionnels du port andalou de Huelva, ces scaphandriers chargés de l’inspection et de l’entretien des coques des pétroliers qui viennent alimenter le secteur pétrolier de la ville. Un métier usant, un métier dangereux, mais qu’Antonio ne se voit pas abandonner malgré des signes très inquiétants montrant que, pour lui, la date de péremption se rapproche. Estrella est également une excellent plongeuse, mais elle a fait des études pour devenir biologiste marine et elle est sur le point d’obtenir un poste dans ce domaine à Vigo, loin, très loin de Huelva. Même si leur père ne s’était pas privé de les mettre en compétition dans leur jeunesse, Antonio et Estrella ont des liens très forts, Estrella étant dans l’ombre de son frère tout en lui prêtant main forte dans son travail et en le soutenant dans sa vie de tous les jours face aux problèmes liés à son divorce, Cinta, son ex, le menaçant de lancer une procédure contre lui  pour non paiement de la pension alimentaire. Une procédure qui pourrait aboutir à ce que Antonio ne puisse plus voir ses enfants, ce qu’il ne supporterait pas. Parmi les pétroliers qui viennent régulièrement dans le port de Huelva, il y en a un, un pétrolier chypriote, qui passe toutes les 3 semaines et dont Antonio connait par cœur tous les recoins de la coque.  Quand il s’aperçoit qu’il y a très régulièrement de la cocaïne, de la coke, dissimulée dans la coque du navire, il entrevoit la possibilité de régler ses problèmes financiers, de rembourser Cinta, de revoir ses enfants. Le scénario prend réellement forme lorsque Estrella, qui anticipe les risques encourus de la part des organisateurs du trafic si toute une livraison était récupérée d’un seul coup par Antonio, lui suggère d’étaler la récupération sur le long terme en faisant de petits prélèvements sur plusieurs livraisons et lui propose une procédure lui permettant de faire sous l’eau de tels prélèvements.  Cette précaution sera-t-elle suffisante ?

Le cadre du film étant posé, se pose la question : le réalisateur, Alberto Rodriguez, que va-t-il faire de cette histoire, lui qui, en 2014 en Espagne, en 2015 en France, avait réuni un grand nombre de laudateurs à la sortie de La Isla mínima et n’avait plus rencontré le même enthousiasme pour les films qui avaient suivi ? Ces nombreux laudateurs, que vont ils penser de Los Tigres ? Et les contempteurs, moins nombreux mais forts de leurs arguments pour voir dans La Isla mínima un film particulièrement surévalué, vont ils admettre une progression dans les qualités cinématographiques du réalisateur espagnol ?  Il est parfois difficile de se cacher derrière son petit doigt et l’honnêteté exige d’avouer qu’on avait fait partie de celles et ceux qui n’avaient pas bien compris cette pluie d’éloges tombant sur un film vraiment très moyen. Eh bien, c’est de nouveau face à un film vraiment très moyen qu’on se retrouve avec Los tigres, un seul des 4 volets que le réalisateur s’efforce avec plus ou moins de succès à faire cohabiter dans son film s’avérant  pleinement satisfaisant. Passons rapidement sur le volet polar/thriller : il est souvent répétitif et guère passionnant. Le volet social du film, c’est-à-dire tout ce qui se passe hors de l’eau entre ces ouvriers très particuliers que sont les scaphandriers, n’est guère plus réussi car l’étude n’a pas la … profondeur qu’on pouvait espérer. Le volet des rapports entre le frère et la sœur est plus réussi, mais, là aussi, il reste quand même un peu trop à la surface des choses malgré la qualité de jeu d’Antonio de la Torre et de Bárbara Lennie, les interprètes d’Antonio et d’Estrella.  Finalement, c’est sans doute le volet documentaire sur le métier de scaphandrier qui est le plus réussi. Avouons que c’est quand même bien peu !

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