Test Blu-ray 4K Ultra HD : Y a-t-il un flic pour sauver le monde

Un seul homme possède des compétences… disons uniques… pour diriger la prestigieuse Brigade Spéciale et… sauver le monde, tout simplement ! Cet homme, c’est le lieutenant Frank Drebin Jr. ? oui, vous avez bien lu : c’est lui qui suit les traces de son illustre père dans Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?

Le film

[3,5/5]

Si susciter le rire est un Art, il est indéniable que la comédie est une mécanique compliquée, à laquelle bien des auteurs se frottent sans le moindre succès. Depuis la séparation des Monty Python, puis des ZAZ, le spectateur s’est malheureusement régulièrement frotté à cette trempe de scénaristes malheureux n’ayant rien compris à la dynamique d’un gag réussi, au timing précis de la vanne qui tue. Le reboot de la franchise Y a-t-il un flic… en l’absence du trio David Zucker / Jim Abrahams / Jerry Zucker avait donc à priori de quoi donner des sueurs froides à l’amateur de comédie non-sensique.

Heureusement, Paramount Pictures et les producteurs Erica Huggins et Seth MacFarlane ont décidé d’aller chercher Akiva Schaffer, coscénariste et réalisateur de l’une des comédies les plus réussies de la décennie 2010, à savoir Popstar – Célèbre à tout prix (2016), qui s’était imposé comme l’un des fils spirituels des ZAZ et avait peu à peu gagné ses galons de film-culte à travers le monde. Par ailleurs, Schaffer fait partie du groupe humoristique The Lonely Island, avec Jorma Taccone et Andy Samberg, associé au Saturday Night Live. L’arrivée d’Akiva Schaffer aux commandes du projet Y a-t-il un flic pour sauver le monde était donc une bonne nouvelle.

Dans Y a-t-il un flic pour sauver le monde, l’absurde est traité comme une matière première, une sorte de pétrole comique qu’on raffine pour en tirer des gags visuels, des dialogues improbables et des situations qui défient la logique. Le film reprend l’héritage de Leslie Nielsen en confiant le rôle de Frank Drebin Jr. à Liam Neeson : un choix improbable mais terriblement efficace. Sa présence, mélange de gravité shakespearienne et de maladresse volontaire, donne au film une saveur unique : le sérieux absolu au service du ridicule. Mais comment reprendre une franchise culte sans la trahir, comment incarner un personnage burlesque sans tomber dans la caricature ?

Y a-t-il un flic pour sauver le monde répond à ces questions en jouant sur la mise en abyme : les gags ne se contentent pas de faire rire, ils interrogent la mémoire collective du spectateur – le rire comme vecteur de mémoire. Et si les couleurs saturées et les cadrages semblent parfois sortis d’une pub des années 80, c’est pour mieux renforcer l’idée que la comédie est une machine à recycler les codes, à détourner les images convenues pour en faire des armes de dérision. Les clins d’yeux au film original sont nombreux, et souvent émouvant. L’ombre de Leslie Nielsen plane au-dessus du film telle celle d’un grand hibou majestueux, et on ne pourra louper ni l’apparition de Priscilla Presley, ni celle de ‘Weird Al’ Yankovic, qui faisait déjà une apparition dans le premier film.

Mais dans l’ensemble, Y a-t-il un flic pour sauver le monde parvient tout de même à dépasser l’hommage et à se trouver une identité réelle. Et pour le coup, Akiva Schaffer et ses coscénaristes ne manquent ni de créativité, ni d’énergie afin de nous faire rire ou sourire, notamment avec une séquence de bonhomme de neige assez énorme, ainsi qu’à une grosse poignée de séquences réussies et à un « héritage » globalement respecté. Alors voilà, même si ça ne vaut pas les ZAZ, le pari est tenu !

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

L’édition Blu-ray 4K Ultra HD de Y a-t-il un flic pour sauver le monde, éditée par Paramount Pictures, se présente dans un boîtier simple avec fourreau, avec un visuel qui met en avant l’héritage de la franchise tout en affirmant la modernité du reboot. La galette Katka nous propose une image en Dolby Vision et HDR10, qui sublime les couleurs saturées et les contrastes volontairement kitsch du film. Les séquences d’action, souvent absurdes, gagnent en lisibilité et en éclat : les ralentis ridicules deviennent des tableaux lumineux, les cascades improbables prennent une dimension presque chorégraphique. Quelques plans paraissent volontairement artificiels, mais ce choix esthétique est cohérent avec l’esprit du film. Le grain est maîtrisé, et l’ensemble offre une expérience visuelle réjouissante. Côté son, le Blu-ray 4K Ultra HD de Y a-t-il un flic pour sauver le monde nous propose une VO en Dolby Atmos et une VF en Dolby Digital 5.1. La version originale nous permet une véritable immersion au cœur du film : les gags sonores fusent de toutes parts, les explosions absurdes secouent le salon, et la musique, volontairement grandiloquente, enveloppe l’espace avec une ampleur spectaculaire. La version française reste honorable, mais naturellement moins immersive.

Du côté des suppléments, on trouvera d’abord une featurette qui fera office de making of (9 minutes) en revenant sur l’histoire de la franchise et sur la manière dont l’équipe a cherché à prolonger l’esprit des ZAZ. Ensuite, on aura droit à un sujet sur le personnage de Frank Drebin Jr. (6 minutes), qui mettra en avant Liam Neeson et son interprétation, mélange improbable de gravité et de burlesque. On enchaînera ensuite avec un focus sur le personnage de Beth Davenport (4 minutes) par le biais d’un court entretien avec Pamela Anderson. La featurette suivante sera centrée sur les seconds-rôles (4 minutes), et présentera les acteurs et leurs personnages, en insistant sur le jeu sérieux qui rend les gags encore plus efficaces. Le module intitulé « Coulisses d’un plateau de en coulisses » (4 minutes) se concentre sur la scène de l’hôpital, avec ses effets pratiques et ses faux raccords savoureux. La featurette intitulée « Lâcher de boules » (3 minutes) explorera quant à elle la scène finale et ses cascades improbables. À cela s’ajoutent des scènes supprimées et/ou étendues (16 minutes), qui offrent quelques moments supplémentaires de comédie absurde. Enfin, on terminera avec deux compils de bêtisiers / prises alternatives (12 minutes), qui révéleront la complicité des acteurs et l’énergie joyeuse qui a animé le tournage.