Ange
France : 2025
Titre original : –
Réalisation : Tony Gatlif
Scénario : Tony Gatlif, Patricia Mortagne, Valentin Dahmani
Acteurs : Arthur H., Suzanne Aubert, Mathieu Amalric
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h34
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 23 juillet 2025
Date de sortie DVD : 18 novembre 2025
Ange, voyageur solitaire et ethnologue de profession, doit pour rembourser sa dette, mettre le cap sur les bords de la Méditerranée. Alors qu’il a pris les routes au volant de son vieux van telle n’est pas sa surprise quand il retrouve cachée dans le coffre sa fille de 17 ans dont il vient à peine d’apprendre l’existence.
Le film
[3.5/5]
C’est toujours avec beaucoup d’envie qu’on accueille les films de Tony Gatlif : on sait qu’on sera très loin d’un cinéma formaté et que, au contraire, on y trouvera un grand vent de liberté et de situations poétiques, on lui excusera facilement, de ci, de là, quelques petites maladresses, on est à peu près certain qu’il sera question de musique, que ce soit un peu, beaucoup ou à la folie, et qu’il y a de fortes chances pour qu’on y croise des membres de la communauté des gitans. Et c’est bien ce qui se passe avec Ange, son dernier film, sortie en salles au printemps dernier. Ange est un ethnologue / musicologue sans domicile fixe, un homme qui a toujours aimé faire la bringue et qui se déplace dans un van orange, à la fois domicile sur roues et salon de musique. On le découvre en train de récupérer des billets de 100 euros qui étaient dissimulés dans un livre consacré aux gitans d’Andalousie et qu’il a récupéré à coup de pioches, sous la pluie, au pied d’un petit calvaire. Cet argent, il le destine à son ami Marco auprès de qui il a une dette.
Après une visite à Georgina, une vieille amie, sans doute même un peu plus que cela, dont il espérait qu’elle avait des nouvelles récentes de Marco, mais qui n’en a pas, il prend délibérément la route pour retrouver celui qu’il considère comme étant son créancier, avec en tête des connaissances communes qui, espère-t-il, pourront le renseigner sur l’endroit où il se trouve. Avec toutefois une grosse surprise dès le début de son voyage : il était persuadé de le faire seul et voilà qu’il découvre très vite une jeune fille qui s’était cachée dans son van ; Soléa, dont Georgina vient de lui dire qu’elle avait « déconné » et qu’elle avait arrêté ses études ; Soléa, une des formes du flamenco ; Soléa, la fille d’Ange. Dans ce road-movie musical qui nous fait traverser la France, on ne sera pas surpris, étant dans un film de Tony Gatlif, de rencontrer, au bord des routes empruntées par Ange, en pleine campagne, de petits orchestres ou des circassiens n’ayant manifestement pas besoin d’un public pour exprimer leur art. On pourra sans doute regretter quelques longueurs qui ralentissent le rythme du film mais ces péchés véniels sont largement rattrapés par la splendide bande musicale qui accompagne le voyage. Pour incarner Ange, un homme honnête, intègre, un homme libre, Tony Gatlif a choisi le chanteur Arthur H.. Le rôle de Soléa est (très bien) interprété par Suzanne Aubert, déjà présente dans Tom Medina, le film précédent de Tony Gatlif. Quant au personnage instable qu’est Marco, c’est Mathieu Amalric qui interprète le rôle de ce compagnon de bringue d’Ange. Dans de « petits » rôles, on a plaisir à retrouver Maria de Medeiros et Christine Citti.

Le DVD
[4/5]
Une fois de plus, pas grand chose à dire concernant les propositions de ce DVD en matière d’image et de son. En tout cas, rien de négatif : image de très bonne qualité, son disponible en stéréo et en 5.1, avec possibilité d’ajouter ou pas un sous-titrage pour sourds et malentendants, possibilité d’audio-description.
Deux suppléments accompagnent le film. Tout d’abord un entretien de 27 minutes avec Tony Gatlif. Le réalisateur nous y apprend qu’il lui a fallu plusieurs années et plusieurs versions du scénario pour arriver à maturité. Concernant les comédiens, il préfère faire jouer des comédiens qui n’ont encore rien fait, ou pas grand chose : ils n’ont pas encore de tics. Arthur H., qui interprète le rôle principal, correspondait à ce canon. C’est par l’intermédiaire de Brigitte Fontaine qu’il a pu l’approcher. Pour interpréter le personnage instable qu’est Marco, la recherche du comédien idoine fut plus difficile, aboutissant finalement au choix de Mathieu Amalric. Bien entendu, Tony Gatlif nous parle du peuple gitan, tout le contraire de citoyens esclaves, un peuple qu’on ne peut pas essorer. Se revoyant dans le personnage d’Ange, il nous parle aussi de musique, affirmant entre autre que les musicologues aiment davantage la musique, et la connaissent mieux, que les musiciens. Les conditions de tournage du film sont également évoquées, en particulièrement ce qui se passait dans le van pendant les scènes tournées lors de ses déplacements. Dans le deuxième supplément, plus anecdotique, intitulé « Les objets d’une vie », d’une durée de 8 minutes, Tony Gatlif se livre à un déballage commenté d’objets personnels, cartes postales et instruments de musique.
















