Test Blu-ray : Komodo

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Komodo

Australie, États-Unis : 1999
Titre original : –
Réalisation : Michael Lantieri
Scénario : Hans Bauer, Craig Mitchell
Acteurs : Jill Hennessy, Billy Burke, Kevin Zegers
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h30
Genre : Thriller, Fantastique
Date de sortie cinéma : 19 juillet 2000
Date de sortie DVD/BR : 3 septembre 2025

Enfant, Patrick a perdu ses parents, alors qu’ils passaient les vacances sur l’Île de l’Émeraude. Unique témoin de leur disparition, le jeune Patrick occulte de sa mémoire ce souvenir traumatisant et se réfugie dans un profond mutisme. Le docteur Victoria Juno, une jeune psychologue, décide de ramener Patrick sur l’île pour y raviver les souvenirs enfouis au plus profond de sa mémoire. Arrivés sur l’île inhabitée, Victoria et Patrick se sentent épiés…

Le film

[3,5/5]

Sorti dans les salles françaises durant l’été 2000, Komodo n’était à l’époque parvenu qu’à attirer un peu plus de 82.000 spectateurs. Cependant, le film serait largement découvert par le public français grâce au DVD édité par M6 Vidéo l’année suivante, qui profiterait de l’immense « boom » du support et inonderait littéralement le marché cette année-là. Encore aujourd’hui, il est difficile de faire le moindre marché aux puces ou d’arpenter les allées de n’importe quel Cash Converters sans se retrouver face à ce DVD : il paraît même assez étonnant que Komodo ait mis près de 25 ans avant de passer le cap de la Haute-Définition, mais grâce à ESC Éditions, l’upgrade technique est aujourd’hui possible (et même recommandé).

Il n’y a rien d’étonnant à vous révéler que Komodo est un film de « monstre », s’inscrivant dans la longue lignée des films de monstres en images de synthèse lancés par Jurassic Park en 1993. Un nombre important de ces films de monstres bon marché nous donnant à voir des créatures en images de synthèse ont été produits pendant plusieurs années, avec plus ou moins de réussite : on pense à des films tels que Anaconda, Bats, Un cri dans l’océan, King Cobra, Relic, Peur bleue, Lake Placid, Octopus, Python, etc, etc. Mais la « légitimité » de Komodo vient du nom de son réalisateur, Michael Lantieri, qui se trouvait être le superviseur des effets spéciaux de Jurassic Park, qui pour se lancer dans le grand bain de la mise en scène, avait choisi un scénario coécrit par Hans Bauer, également coscénariste d’Anaconda en 1997.

Ainsi, la filmographie de Michael Lantieri est assez impressionnante : il a en effet supervisé les effets spéciaux de nombreux films extrêmement prestigieux, dont la plupart des films de Robert Zemeckis depuis Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988) et de nombreux films de Steven Spielberg depuis Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989). Si Komodo reste à ce jour sa seule expérience derrière la caméra, le film permet d’ajouter Michael Lantieri à la longue liste d’artistes venant des effets spéciaux ayant eu l’opportunité de réaliser des films : on pense bien entendu entre autres à John Carl Buechler (Troll, Vendredi 13 chapitre VII : Un nouveau défi…), Stan Winston (Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween), Chris Walas (La Mouche 2), Tom Savini (La Nuit des morts-vivants), Screaming Mad George (Mutronics), Robert Kurtzman (Wishmaster, The Rage), Bob Keen (Proteus) Kevin Yagher (Hellraiser 4) ou Gary J. Tunnicliffe (Hellraiser 10).

Le point commun des techniciens en effets spéciaux passés à la réalisation est leur attachement à la série B. Komodo est également une série B évidemment, mais il s’agit d’un film qui pourra surprendre par son classicisme : en dépit de l’extrême linéarité du scénario, le film prend en effet son temps afin de poser son intrigue et ses personnages. Ainsi, plutôt que de faire ce qu’on aurait attendu d’un spécialiste des effets spéciaux, c’est à dire faire péter les monstres de façon décomplexée dès la première bobine du film, Michael Lantieri fait le choix de laisser ses créatures hors champ pendant près de 35 minutes. Au début du film, la menace est volontairement cachée, et la première moitié du film s’échinera à accorder plus d’attention aux personnages qu’aux créatures dissimulées dans les hautes herbes.

Par conséquent, quand Komodo nous donne enfin à voir ses créatures, Michael Lantieri ne déçoit pas : la première apparition des komodos s’avère assez brutale et inattendue, et reste encore aujourd’hui « LA » scène-choc du film, qui s’avère d’ailleurs d’autant plus remarquable que les effets spéciaux du film tiennent encore très bien la route 25 ans plus tard. D’autres scènes sympathiques suivront, mais l’aspirant-cinéaste ne parviendra par à maintenir la montée en puissance qu’il était parvenu à orchestrer tout au long de la première heure du film. Si bien sûr l’ensemble demeure toujours tout à fait fréquentable, le dernier acte du film s’avère un peu trop prévisible pour conserver la tension, et ne réservera malheureusement pas la moindre surprise au spectateur. Dommage !

Le Blu-ray

[4/5]

C’est donc ESC Éditions qui vient d’avoir l’excellente idée de ressortir Komodo en Blu-ray, afin de fêter comme il se doit les 25 ans du film. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat comble toutes nos attentes, surtout en comparaison avec le DVD édité par M6 Vidéo en 2001 : le master est assez propre, et nous propose une belle stabilité. De plus, on ne pourra que se féliciter du fait que la patine argentique et la granulation d’origine du film aient été préservées. Le tout s’avère de plus naturellement encodé en 1080p. En deux mots, l’image est très belle et satisfaisante, le piqué d’une belle précision, et les couleurs sont fidèles à la photo du film signée David Burr – c’est du très beau travail. Côté son, VO et VF d’époque nous sont offertes dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1. Si le film n’invite pas forcément à la démonstration ostentatoire en termes de grand spectacle sonore, les scènes d’action et d’attaques de varans bénéficient en revanche d’une solide spatialisation. Durant les scènes de dialogues, les voix sont claires et intelligibles et respectent parfaitement le rendu acoustique d’origine.

Rayon bonus, on trouvera un commentaire audio de Michael Lantieri (VOST), sérieux et informatif, qui s’accompagnera d’un commentaire audio par l’équipe du podcast Jump Scare, beaucoup plus dissipé et désordonné. On terminera le tour des suppléments par une featurette sur le tournage du film (11 minutes) ainsi que par la traditionnelle bande-annonce.

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