Fallout – Saison 1
États-Unis : 2024
Titre original : –
Création : Geneva Robertson-Dworet, Graham Wagner
Acteurs : Ella Purnell, Aaron Moten, Walton Goggins
Éditeur : MGM / United Artists
Durée : 7h30 environ
Genre : Série TV, Science-Fiction
Date de sortie BR/4K : 9 juillet 2025
Adapté d’une des plus grandes franchises de l’histoire des jeux vidéo, Fallout suit le destin des nantis et des démunis vivant dans un monde où il ne reste presque rien à posséder. 200 ans après l’apocalypse, une paisible habitante d’un abri antiatomique est forcée d’aller s’aventurer à la surface… mais elle n’est pas prête pour ce que les Terres désolées lui réservent !
La saison
[4,5/5]
Pour ceux qui l’ignoreraient encore, Fallout est une série TV post-apocalyptique adaptée de la franchise de jeux vidéo du même nom, créée par Interplay Entertainment en 1997. Les deux premiers jeux appartenaient au genre très codifié du RPG ; après la faillite d’Interplay, la licence Fallout a été reprise par la société Bethesda Softworks, qui l’a réorientée vers le genre Action-RPG, et lui a permis d’atteindre une immense popularité auprès des gamers. En 2007, Fallout 3 a ainsi représenté un véritable tournant dans la franchise : avec 4,7 millions d’exemplaires vendus, les ventes de ce nouvel opus ont surpassé celles des deux premiers volets cumulés. Et ce n’est pas fini puisqu’en 2015, Fallout 4 casserait littéralement la baraque, avec 12 millions d’exemplaires vendus à travers le monde. De ce fait, le monde du cinéma commencerait à s’intéresser de près à Fallout, et en 2020, Amazon Studios annonçait que le jeu vidéo allait être adapté pour la télévision, et développé par Jonathan Nolan et Lisa Joy, le couple derrière la série Westworld.
Si on trouve bel et bien Jonathan Nolan et Lisa Joy à la production, la création de la série Fallout est attribuée à Geneva Robertson-Dworet et Graham Wagner. Sa diffusion a commencé en avril 2024 sur Prime Video, le service de SVOD d’Amazon. Pour la petite histoire, on notera que les ventes du jeu Fallout 4 ont augmenté de 7500% courant avril 2024, suite à la diffusion du show. Mais après avoir découvert la série, comment ne pas comprendre ce subit regain d’intérêt des joueurs ? Car en effet, Fallout est bien plus qu’une simple série post-apocalyptique : il s’agit d’un élégant mélange de western steampunk, d’humour noir et de survivalisme brutal, le tout enveloppé dans une enveloppe rétro-futuriste rafraîchissante évoquant l’Amérique des années 50/60. Dès la tétanisante scène d’ouverture du show, qui pose les bases de l’univers qui nous sera présenté dans les huit épisodes qui suivront, on comprendra que la série n’a pas peur de l’étrange, de la violence ou de s’éloigner radicalement de ce à quoi le public néophyte pouvait s’attendre. Croyez-nous, même si vous n’avez jamais joué aux jeux vidéo de la franchise, vous serez tout de suite dans le bain.
Et quid des habitués du jeu, ayant passé des heures et des heures à arpenter les ruines de New Vegas, de Sanctuary Hills ou de Concord ? Hé bien, en faisant le choix de ne pas « adapter » l’intrigue d’un des jeux, mais en nous en proposant au contraire un prolongement, cette première saison de Fallout de l’une des adaptations les plus intelligentes et paradoxalement les plus fidèles jamais réalisées. Alors, on vous le demande : comment ne pas tomber sous le charme ? L’univers qui nous est donné à voir est dense : comme dans les jeux, l’intrigue commence à l’intérieure d’un abri antiatomique, et on fera rapidement connaissance avec les charognards de la surface, les mutants, les ghoules, l’Enclave et la Confrérie de l’acier. On fera donc rapidement connaissance avec Lucy (Ella Purnell), qui fera le choix de fuir la sécurité – toute relative – de l’Abri 33 afin de retrouver son père (Kyle MacLachlan), qui a été enlevé par la pillarde Lee Moldaver (Sarita Choudhury). Parallèlement, Maximus (Aaron Moten), un jeune écuyer de la Confrérie de l’Acier, et Cooper Howard, ancien acteur Hollywoodien devenu chasseur de primes sous la forme d’un « Ghoule » (Walton Goggins), se mettront à la recherche du Dr Siggi Wilzig (Michael Emerson), qui s’est échappé de l’Enclave avec son compagnon le chien CX404, aussi appelé Quatre ou Canigou.
Les personnages ainsi que les sous-intrigues de cette première saison de Fallout ne cesseront de se croiser, voire même de se télescoper, la tonalité générale oscillant toujours entre l’humour absurde et les enjeux plus personnels et dramatiques : c’était là un équilibre vraiment délicat à trouver, mais les deux showrunners y parviennent avec une précision digne de Vault-Tec. Des fausses pubs satiriques à la Robocop aux révélations progressives sur les personnages et leurs motivations, cette saison de Fallout est parvenue à capturer l’esprit de la franchise d’une manière inattendue, tout en offrant une poignée de nouveautés aux fans de longue date autant qu’aux nouveaux venus. Chaque personnage important du récit possède son propre arc narratif, et tous s’avèrent intéressants et menés à leur terme de façon satisfaisante. Mais n’oublions pas que la série évolue dans un univers uchronique rétrofuturiste, et que la forme a donc également son importance. Et sans surprise, en termes de production et de mise en scène, Fallout est également très impressionnante, avec des décors et plus largement un « production design » absolument remarquables, tissant régulièrement des liens avec la série de jeux vidéo préexistante.
Avant de terminer, un petit mot sur les acteurs : ils sont excellents. Même si elle avait pu être remarquée dans des films tels que Kick-Ass 2 (2013), Maléfique (2014) ou Miss Peregrine et les Enfants particuliers (2016), le pari de choisir Ella Purnell comme personnage central était risqué, mais s’avère payant. Même constat pour Aaron Moten, qui nous livre une prestation très intéressante dans la peau de Maximus. Et au-delà des personnages principaux, on notera la présence de quelques têtes connues, nous gratifiant ici ou là d’une petite apparition remarquée : on pense par exemple à Matt Berry, impayable interprète de Laszlo dans la série What We Do in the Shadows, à Michael Rapaport (Maudite Aphrodite, Copland…) ou encore à Erik Estrada, qui prêtait ses traits au mythique motard Frank Poncherello dans CHiPs. Mais bien sûr, c’est surtout l’excellentissime Walton Goggins qui volera la vedette à tous ses camarades dans presque toutes les scènes où apparait le Ghoule : il nous offre ici une performance extraordinaire, à la fois menaçante et tragique.
Le coffret Blu-ray 4K Ultra HD
[4,5/5]
Après un peu moins d’un an et demi d’exclusivité sur Prime Video, la première saison de Fallout sort aujourd’hui au format Blu-ray 4K Ultra HD, sous les couleurs de MGM / United Artists. Globalement, l’image qui nous est aujourd’hui proposée par l’éditeur est à tomber par terre, et s’impose d’une façon d’autant plus singulière à l’écran que Fallout est une des rares séries contemporaines à être tournées en pellicule. Le format Cinemascope et la légère granulation de l’ensemble ont été respectées, ce qui nous délivre une image très organique. Les contrastes sont solides, et la palette chromatique est littéralement explosive – on notera d’ailleurs que son impact est encore renforcé par l’apport des technologies HDR10 + Dolby Vision. Le piqué est d’une précision absolue, le niveau de détails excellent, bref c’est un sans-faute absolu côté image, comme du côté des pistes son d’ailleurs, puisque la série s’offre en VO une piste Dolby Atmos qui nous proposera, dès le premier épisode de la série, une sacrée démonstration de sa puissance. Qu’il s’agisse des passages les plus calmes ou des séquences d’action, l’ampleur de l’ensemble est redoutable : les basses grondent, les éléments se déchaînent, la spatialisation jaillit littéralement de chaque haut-parleur, et le caisson de basse ne connaît pas le repos : qu’il s’agisse des ambiances, des scènes d’action, des explosions fracassantes ou encore de la musique de Ramin Djawadi qui vient se greffer par-dessus, on est vraiment en présence d’un Blu-ray 4K Ultra HD de démonstration, à l’ampleur époustouflante. Du grand Art… Avec lequel la VF proposée en Dolby Digital 5.1 ne pourra pas véritablement rivaliser, même si le mixage s’avère fin et cohérent, et nous propose également une puissance acoustique non négligeable tout au long du show.
Dans la section suppléments, une poignée de featurettes et de bonus, répartis sur les trois disques qui composent le coffret, complétera l’expérience de visionnage de façon complète et informative. On commencera avec un commentaire audio du premier épisode par le réalisateur Jonathan Nolan et l’acteur Walton Goggins. S’il ne dispose pas de sous-titres français, il n’en est pas moins intéressant, avec de nombreuses anecdotes. Walton Goggins révèle qu’il était nerveux d’incarner Cooper Howard, et qu’il a acquis davantage d’aisance au fil des tournages. On retrouvera à nouveau ce même commentaire – et cette fois avec des sous-titres – dans un module filmé en Picture in Picture, avec incrustation en bas de l’image. On continuera ensuite avec un court making of (18 minutes), avec des interviews des acteurs et de l’équipe, qui reviennent sur les acteurs, les personnages, l’histoire, les effets spéciaux et, bien sûr, les jeux vidéo. On enchainera avec une poignée de courtes featurettes qui reviendront sur différents aspects de la série (effets spéciaux, costumes, maquillages, décors…). Dans « Devenir le Ghoule » (2 minutes), Walton Goggins revient sur le passé de son personnage et sur le processus de maquillage nécessaire pour l’incarner à l’écran. Dans « La création des terres désolées » (4 minutes), on reviendra sur les lieux de tournage, le production design et les effets spéciaux. Dans « En sûreté » (3 minutes), on évoquera l’importance de la musique et du sound design en général. Dans « Voyage vers 2296 » (2 minutes), on reviendra sur l’aspect post-apocalyptique des décors et des accessoires, et la façon dont l’équipe a souhaité leur conférer un style plus « cinématographique ».
Comme son titre l’indique, dans le module intitulé « Les costumes de Fallout » (3 minutes), on passera en revue les costumes et le style vestimentaire de quelques-uns des différents personnages. Dans « Le scénario d’un désert dangereusement impitoyable » (2 minutes), on reviendra sur l’écriture de la série, et sur le mélange d’action et de comédie. Dans « Rencontre avec le réalisateur (et fanatique) Jonathan Nolan » (3 minutes), le producteur / réalisateur reviendra sur sa passion pour le jeu vidéo d’origine et sa volonté de recréer son univers sans le trahir. Dans « Prothèses et maquillages façon catastrophe nucléaire » (3 minutes), on passera en revue certains des personnages principaux et leurs différentes apparences / styles visuels. Dans « Bienvenue dans le monde de Fallout » (3 minutes), les membres de l’équipe expliqueront avoir souhaité inclure à l’intrigue des personnages auxquels le spectateur pourrait s’identifier, tout en rendant justice au matériel source. Enfin, dans « Du jeu-vidéo au tournage » (3 minutes), l’équipe parle de l’adaptation du jeu vidéo, de leur passion pour l’univers Fallout, et du fait que d’autres avant eux avaient déjà essayé de l’adapter, mais que les projets n’avaient jamais abouti. Enfin, on terminera le tour des suppléments avec une série de sept courts-métrages d’animation (17 minutes), réunis sous la bannière d’un « Guide de survie du représentant de Vault-Tec », et qui composent une espèce de faux documentaire d’entreprise plutôt réjouissant. On notera par ailleurs que le Blu-ray 4K Ultra HD de Fallout – Saison 1 édité par MGM / United Artists nous est proposé dans un superbe SteelBook aux couleurs du show – en édition limitée et numérotée !