
En cette première semaine sur trois des ponts du mois de mai, on aurait pu rêver d’un programme de sorties cinéma plus alléchant. Finalement, la météo estivale qui perdurera encore pendant deux, trois jours sur l’Hexagone aura de toute manière raison sur une éventuelle envolée des entrées en salles. Sauf que les vaillants distributeurs français ne pouvaient pas prévoir à moyen, voire à long terme pareils aléas du beau ou du mauvais temps. Nous restons donc avec une sélection hebdomadaire certes riche en termes de quantité et de variété, la quinzaine de longs-métrages nous provenant des quatre coins du monde et d’une multitude de genres complémentaires. Toutefois, en termes de qualité, nous restons quand même sur notre faim, à l’image de notre critique maison Jean-Jacques, particulièrement sévère à l’égard des deux films qu’il a pu voir en amont de leur sortie.
Par conséquent, il nous a paru plutôt difficile d’arriver à l’habituel trio de recommandations du mercredi. Finalement, on y est parvenu, mais pas sans peine et certainement sans trop d’enthousiasme. Nos conseils à demi-mots se nomment ainsi Ce nouvel an qui n’est jamais arrivé de Bogdan Mureşanu, une satire cinglante sur les derniers jours du règne de Nicolae Ceauşescu en Roumanie, le documentaire mi-écologique, mi-historique L’Arbre de l’authenticité de Sammy Baloji et le conte intimiste sur les bienfaits du théâtre amateur à la campagne américaine Ghostlight de Kelly O’Sullivan et Alex Thompson.

Également à l’affiche en France dès aujourd’hui : deux rescapés tardifs de deux grands festivals européens parmi lesquels on est en droit de préférer l’envoyé berlinois Tu ne mentiras point de Tim Mielants, grâce aux interprétations magistrales de Cillian Murphy et Emily Watson, au retardataire cannois Les Linceuls de David Cronenberg, le dernier des vingt-deux longs-métrages de la compétition 2024 à sortir sur grand écran.
Sinon, l’omniprésente Julia Piaton, tout juste aperçue dans Le Mélange des genres de Michel Leclerc, est déjà doublement de retour en compagnie des beaux gosses du cinéma français d’hier – Melvil Poupaud dans Les Règles de l’art de Dominique Baumard – et d’aujourd’hui – Quentin Dolmaire dans Une pointe d’amour de Maël Piriou. Admettons que l’on trouvait cette histoire sur le handicap plus loufoque quand elle s’appelait encore Hasta la vista sous sa forme belge, sortie en mars 2012 !
Enfin, le cinéma documentaire est fortement représenté cette semaine, même si les thématiques, de l’intégration des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer à la lutte au Canada pour la liberté d’avorter, en passant par le deuil, un feu d’artifices en régions et les ultimes atrocités commises sur la population civile à la fin de la Seconde Guerre mondiale nous semblent infiniment plus passionnantes que leur transposition cinématographique. Heureusement, le classique des classiques en la matière des années 1960 fait son retour cyclique en ce début du mois de mai. De quoi se rendre compte pendant près de trois heures et sur fond de la voix rassurante de Yves Montand à quel point l’état d’esprit et les préoccupations des Français et des Françaises ont changé en soixante ans … ou pas !

Pathé Films Tous droits réservés
L’Arbre de l’authenticité de Sammy Baloji (République Démocratique du Congo, Documentaire, 1h29)
Ascq 44 Les Martyrs du nord de Germain Aguesse et Robin Aguesse (France, Documentaire, 1h13)
Ce nouvel an qui n’est jamais arrivé de Bogdan Mureşanu (Roumanie, Drame historique, 2h18, distribué sur 71 copies) avec Adrian Vancica, Nicoleta Hancu et Emilia Dobrin
Coursier de nuit de Ali Kalthami (Arabie Saoudite, Thriller, 1h52) avec Mohamad Aldokhei, Mohammed Altawyan et Hajar Alshammari
Les Esprits libres de Bertrand Hagenmüller (France, Documentaire, 1h34)
Les Fleurs du silence de Will Seefried (Royaume-Uni, Drame romantique, 1h39) avec Fionn O’Shea, Robert Aramayo et Erin Kellyman
Ghostlight de Kelly O’Sullivan et Alex Thompson (États-Unis, Comédie dramatique, 1h55, distribué sur 87 copies) avec Keith Kupferer, Katherine Mallen Kupferer et Tara Mallen
Les Indomptés de Daniel Minahan (États-Unis, Drame, 1h59, distribué sur 153 copies) avec Daisy Edgar-Jones, Jacob Elordi et Will Poulter
Les Linceuls de David Cronenberg (Canada, Thriller, 1h59, distribué sur 312 copies) avec Vincent Cassel, Diane Kruger et Guy Pearce (critique)
Little Jaffna de Lawrence Valin (France, Thriller, 1h39) avec Lawrence Valin, Puviraj Raveendran et Vela Ramamoorthy (critique)
Les Oiseaux de pluie de Ariel Neo (France, Docu-fiction, 1h34) avec Tiska Louve, Pierre Le Baleur et Ariel Neo
La Peur au ventre de Léa Clermont-Dion (Canada, Documentaire, 1h23)
Les Règles de l’art de Dominique Baumard (France, Comédie, 1h34, distribué sur 194 copies) avec Melvil Poupaud, Sofiane Zermani et Steve Tientcheu
Thunderbolts* de Jake Schreier (États-Unis, Fantastique, 2h06) avec Florence Pugh, Sebastian Stan et Wyatt Russell
Tu ne mentiras point de Tim Mielants (Irlande, Drame social, 1h38) avec Cillian Murphy, Eileen Walsh et Emily Watson (critique)
Un pays en flammes de Mona Convert (France, Documentaire, 1h11)
Une pointe d’amour de Maël Piriou (France, Comédie dramatique, 1h30, distribué sur 358 copies) avec Julia Piaton, Grégory Gadebois et Quentin Dolmaire
Reprises
Le Joli mai (1963) de Chris Marker et Pierre Lhomme (France, Documentaire, 2h45)
Le Pape François (2015) de Beda Docampo Feijoo (Espagne, Biographie filmique, 1h44) avec Dario Grandinetti, Silvia Abascal et Anabella Agostini