50 trésors cachés du cinéma chapitre 2/5

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Tu t’ennuies durant cette torpeur estivale ? Les blockbusters à venir te laissent totalement indifférents ? Tu as déjà vu 4 fois Les Indestructibles 2 et revu 12 fois Ready Player One ? Les news concernant Marvel te donnent envie de fracasser ton smartphone de rage contre un mur ? Calme-toi, l’ami ! Pour combler ton impatience et ta monotonie, ton site favori te suggère 50 œuvres méconnues de ton Art préféré, 50 petites pépites à déterrer pour les plus curieux et téméraires des cinéphages de France et de Navarre, dans tous les genres et époques. Bonnes découvertes !

Our Mother’s House, de Jack Clayton (1967)

Après cet immense chef d’oeuvre du fantastique gothique qu’est The Innocents, Jack Clayton nous a livré un autre très grand film avec cette œuvre complètement méconnue dans la carrière du réalisateur britannique, presque invisible et pourtant à réhabiliter d’urgence. Vous n’oublierez jamais ces sept jeunes enfants décidés à cacher le décès de leur mère malade et vivre à l’écart de la société, se rendant chaque soir à 21 heures précises au chevet de leur mère. Un semblant de paradis, jusqu’à l’apparition du diable… Constamment sur le fil entre gothique dérangeant (la maison, personnage à part entière du film) et drame bouleversant, un magnifique film porté par une partition inoubliable de Georges Delerue. Cherchez ce film, vraiment, vous ne le regretterez pas.

Addio Zio Tom, de Gualtiero Jacopetti & Franco Prosperi (1971)

En 2011, Nicolas Winding Refn, avec son film culte Drive, rend un hommage à ce film dont il est fou amoureux en incluant le thème principal de Riz Ortolani dans la scène célèbre de l’ascenseur. Belle manière de remettre sur le devant de la scène ce vrai film maudit du duo Jacopetti-Prosperi, initiateur d’un sous-genre du cinéma d’exploitation, le « mondo » avec Mondo Cane, soit le documentaire racoleur à base d’images choquantes des quatre coins du monde. Ici, ils réalisent leur premier docu-fiction, une description de l’Amérique esclavagiste du XIXème siècle, un long-métrage entre dégoût et poésie, cruauté et scènes oniriques, une vision entre film d’horreur et comédie noire, porté par une réalisation grandiloquente et une partition mythique de Riz Ortolani. Bien évidemment, de part son sujet polémique et son approche sur le fil du rasoir, le long-métrage sera immédiatement conspué, interdit, mis sous scellé, avant d’être réhabilité par les cinéphages des années 2000.

Punishment Park, de Peter Watkins (1971)

Film maudit, deuxième ! Peter Watkins, l’un des cinéastes les plus malmenés par la censure de l’histoire du cinéma. Après un docu-fiction sur une attaque nucléaire en Angleterre refusé de diffusion sur la BBC, il jette un nouveau pavé dans la mare avec ce nouveau docu-fiction, imaginant une Amérique où le président Richard Nixon décrète l’état d’urgence face à la contestation de plus en plus importe du conflit du Vietnam ; les prisonniers politiques sont alors jugés par un tribunal populaire et condamnés soit à une peine de prison lourde, soit à marcher dans le désert pendant 3 jours, sans eau ni nourriture, poursuivis par des policiers, jusqu’à atteindre un drapeau américain. Classique des milieux altermondialistes, interdite de diffusion sur les écrans américains au bout de 4 jours, une œuvre à mi-chemin entre uchronie et survival, impressionnante de réalisme.

Autostop Rosso Sangue, de Pasquale Festa Campanile (1977)

Amateurs de cinéma bis et d’exploitation, bienvenue ! En même temps, vous vous êtes doutés que vous seriez en terrain connu, rien qu’en lisant le casting : à ma gauche, Franco Nero, icône du western spaghetti, inoubliable interprète du Django de Sergio Corbucci ; à droite, David Hess, gueule de psychopathe au jeu outrancier découvert dans Last house on the left de Wes Craven. Tous deux vont se disputer dans un road-movie étouffant et hyper sexué la divine Corinne Clery, célèbre pour le film érotique Histoire d’O de Just Jaeckin, lassée des poussées de machisme du premier. Un ménage à trois forcé tendu et excessif, porté par la musique haletante de Ennio Morricone.

Hausu, de Nobuhiko Obayashi (1977)

Un film culte, un vrai de vrai celui-là ! Véritable transfuge des folles années 1970 japonaises, une œuvre redécouverte depuis par les internautes et aujourd’hui objet d’une véritable fascination chez les cinéphages du monde entier adeptes de bizarreries sur pellicule. Gros sujet au box-office nippon à l’époque, générateur de vocations dans le 7ème Art japonais, un véritable film d’horreur psychédélique, mettant en scène des jeunes adolescentes enfermés dans une maison hantée, mêlant séquences surréalistes proches du jamais vu et humour burlesque. Une vraie expérience, où l’on sort partagé entre rire et stupéfaction d’avoir visionné un film-trip, aux effets de montage et de mise en scène défiant toutes lois de la normalité cinématographique.

Buio Omega, de Joe D’Amato (1979)

Non, Joe D’Amato n’est pas que le réalisateur du culte mais bien moyen Anthropophagous et de nanars faisant le bonheur des amateurs du genre. Au beau milieu d’une carrière toute entière vouée au cinéma d’exploitation italien, surfant sur toutes les modes par opportunisme, le réalisateur transalpin semble ici habité par son sujet, tant ce film est aussi vénéneux dans son ambiance que réussi techniquement et ne sombrant pas dans le ridicule. Avec cette histoire de taxidermiste voulant empailler et garder le corps de sa jeune fiancée disparue, mêlant cannibalisme, nécrophilie et satire acerbe de la bourgeoisie, D’Amato nous livre une œuvre macabre et dérangeante, à ne pas mettre sous tous les yeux.

Le Prix Du Danger, d’Yves Boisset (1983)

3 ans après Cannibal Holocaust, neuf ans avant C’est arrivé près de chez vous, Yves Boisset, auteur de brûlots engagés dans les années 1970 (R.A.S., Dupont Lajoie) et d’un polar campagnard over the top avec Lee Marvin, Victor Lanoux et Jean Carmet (Canicule) nous propose sa vision de ce que va devenir (ou de ce qu’est déjà ?) le petit écran cathodique, via ce film d’action mâtiné d’anticipation où un jeune chômeur, interprété par Gérard Lanvin, participe à un jeu télévisé contre des mecs aussi avides d’argent que lui et prêts à le tuer par n’importe quel moyen, tous les coups étant permis. Un survival urbain à la française tout aussi bien qu’une dénonciation de l’argent roi et de la surenchère vers la violence à la télévision, avec un Michel Piccoli absolument énorme de cynisme en présentateur de cette chasse à l’homme.

Threads, de Mick Jackson (1984)

En 1965, en pleine Guerre Froide, la BBC demande au jeune Peter Watkins un programme simulant les conséquences d’une attaque nucléaire en Angleterre. Effrayée par le réalisme du film, elle refuse de le diffuser, mais il sort tout de même en salles. Mick Jackson en propose une version plus proche de la fiction vingt ans plus tard, mais sans atténuer le réalisme, jusqu’à proposer la plus belle et plus horrible description de l’hiver nucléaire. Entre description d’une société revenue à l’époque médiévale et intertitres présentant à froid des statistiques sur les conséquences de cette catastrophe, un téléfilm qui traumatisera toute une génération de téléspectateurs britanniques, et dont la VHS rapidement introuvable dans le commerce deviendra le Graal de tous les cinéphiles anglais des années 1990. Aujourd’hui, l’oeuvre a été remasterisée en HD, l’occasion idéale de découvrir l’un des plus grands films d’horreur de tous les temps.

Fast Film, de Virgil Widrich (2003)

Le héros. La femme. Le méchant. Un postulat archi-classique, mythologique, l’archétype numéro un de toutes les histoires, qu’elles soient écrites ou filmées. Mais la forme, elle, est totalement inhabituelle. 13 minutes entre hommage au 7ème Art et totale expérimentation, mêlant personnages en origami et extraits de films, illustrant une course-poursuite sur les rails, à pied, en avion. Un tour de force technique, et un court-métrage d’animation totalement atypique, d’une dinguerie jamais vue, hypnotique au point de le voir plusieurs fois d’affilée pour repérer toutes les images emmagasinées dans notre inconscient cinéphile.

Symbol, de Hitoshi Matsumoto (2009)

Quel est le point commun entre un catcheur mexicain prêt pour son nouveau combat et un quidam japonais se réveillant prisonnier d’une salle d’un blanc immaculé ? A mi-chemin entre épisode de la Quatrième Dimension et comédie non-sensique absolument délirante et incassable, le comique Hitoshi Matsumoto, ici devant et derrière la caméra, nous propose un véritable OFNI (Objet Filmique Non Identifié) ; fou, bizarre, hilarant, étrange, comme si Lynch s’était mis à consommer les substances hallucinogènes les plus folles de la planète, comme si les Monty Python donnaient réellement le sens de la vie.

https://www.youtube.com/watch?v=5dsCz_YQa4E

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