Critique : Meurtre d’un bookmaker chinois

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meurtre bookmaker afficheMeurtre d’un bookmaker chinois

1976 : Etats-Unis
Titre original : Death of a Chinese Bookie
Réalisateur : John Cassavetes
Scénario : John Cassavetes
Acteurs : Ben Gazzara, Seymour Cassel, Timothy Carey
Distribution : Orly Films
Durée : 2h15
Genre : Thriller
Date de sortie BR : 26 novembre 2013

5/5

Les mésaventures de Cosmo Vitelli, le personnage mythique créé par John Cassavetes avec les traits de son complice Ben Gazzara.

Synopsis : Cosmo Vitelli est un patron de boite de nuit, le Crazy Horse West. En perpétuelle représentation, il met en scène sa vie avec la même vacuité dont il fait preuve lorsqu’il dirige les petits spectacles vieillots de sa scène pathétique, en compagnie d’un Monsieur Loyal fatigué et de filles tristement dénudées. Représentant d’un monde qui n’existe plus, il est lessivé, fini, mais ne parvient pas à affronter ce déclin. Joueur invétéré, il perd une somme énorme au poker et la mafia va le mettre sous pression pour le pousser à exécuter un bookmaker chinois qui gêne leur bon commerce. Vétéran de la guerre de Corée qui cache son traumatisme par un léger sourire en coin, il refuse dans un premier temps, mais il est difficile de résister à une organisation criminelle décidée à se faire obéir.

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Un faux film noir

John Cassavetes nous emporte dans l’émouvant voyage sentimental d’un homme faussement sûr de lui interprété par le magnifique Ben Gazzara qui est ici comme le prince d’un royaume vidé de sa substance. Ce Meurtre d’un bookmaker chinois est si particulier qu’il pourrait très bien se passer de la présence d’un bookmaker chinois sans que l’on s’en offusque. Le film a quelques éléments typiques du film noir, avec vilains gangsters et héros désabusé, mais il s’affranchit des codes du genre avec une grande liberté. Le réalisateur surprend et entend bien ne pas raconter cette histoire comme d’autres l’auraient fait. Mais si Cassavetes entend mener sa partition librement, il n’oublie pas de nous livrer un récit haletant, simplement ce ne sera jamais tout à fait comme on aurait pu l’attendre. La mise en scène s’adapte en effet à ce drôle de bonhomme, terriblement attachant par son refus de se justifier et s’affranchit de toute règle en nous faisant pénétrer dans cet univers plus minable que réellement glauque.

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Le style, pas la classe

L’humour existe en filigrane mais ne se limite pas au registre de la blague facile. La partie de poker commence comme par exemple comme une séquence comique avec Cosmo qui va chercher ses ‘ filles ‘ comme s’il les accompagnait à leur bal de promo avec limousine et fleur accrochée sur la robe, rencontres policées avec les parents. C’est pourtant cette même soirée qui va sceller son destin et forcer Cosmo à perdre de sa superbe de façade. ‘ Cosmo est génial, incroyable ‘ et possède ‘ le style, pas la classe ‘ (comme Aldo ! – voir Le Voyou de Claude Lelouch), c’est lui-même qui le dit. Est-ce pour s’en convaincre ou pour partager cette magnifique connaissance de son génie à son auditoire qui n’en demande pas tant ? Malgré son attitude de coq face à sa cour, Cosmo reste attachant, un sale gosse plutôt qu’un sale type, au contraire de ces mafieux menés par Seymour Cassel, qui n’a jamais été aussi terrifiant.

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Résumé

L’influence de Cosmo Vitelli, figure désormais mythique, se retrouvera dans d’autres films, l’hommage le plus manifeste étant le héros de Tournée, écrit, réalisé et interprété par Mathieu Amalric dont le personnage se comporte comme s’il avait vu un peu trop souvent ce film incroyable, fou, original. Une oeuvre unique qui conserve sa force iconoclaste et dérisoire, et s’achève sur un point d’interrogation suivi d’un nombre infini de points de suspension…….. etc,etc…

[youtube]http://youtu.be/GRrj60C24Y0[/youtube]

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