Le rendez-vous de l’été
France : 2025
Titre original : –
Réalisation : Valentine Cadic
Scénario : Valentine Cadic, Mariette Désert
Interprètes : Blandine Madec, India Hair, Arcadi Radeff, Matthias Jacquin
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h14
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie cinéma : 11 juin 2025
Date de sortie DVD/BR : 7 octobre 2025
Au cœur des Jeux olympiques de Paris 2024. Blandine, 30 ans, est venue de Normandie pour assister aux compétitions de natation et retrouver une demi- sœur perdue de vue depuis 10 ans. Habituée au calme et à la solitude, Blandine découvre une ville bouillonnante dont elle n’a pas les codes. Au fil des jours, la jeune femme fait des rencontres, se perd, hésite, tente de (re)tisser des liens et de naviguer au cœur d’un Paris enfiévré par cet événement hors normes…
Le film
[3.5/5]
Pour ce film, sorti juste avant l’été, nous avions commencé notre critique par : « Un peu moins d’un an après le début des Jeux Olympiques de Paris, nous n’avons pas encore été envahis par des films faisant référence à cet évènement. N’en doutons pas, cela viendra. En tout cas, c’est un film de fiction se déroulant dans le contexte de ces jeux que Valentine Cadic, qui souhaitait vouloir comprendre puis montrer comment un tel évènement sportif pouvait influencer la vie de personnes n’étant pas directement concernées, a choisi de réaliser pour son premier long métrage. Elle a choisi de nous intéresser à un personnage atypique auquel on va s’attacher de plus en plus au cours de ce film. Blandine est professeure de piano, elle habite en Normandie, près de Bayeux, et elle a choisi de profiter d’une semaine de vacances pour venir s’immerger dans le Paris des jeux, avec 2 objectifs majeurs : fan de la nageuse Béryl Gastaldello, dont elle apprécie particulièrement la résilience et le courage dans ses prises de parole, elle a un billet pour assister à une épreuve de natation à la piscine de la Défense Arena ; profiter de son séjour pour rencontrer sa demi-sœur Julie qu’elle n’a pas vue depuis 10 ans et faire connaissance avec sa nièce Alma qui va fêter ses 8 ans. Le début de son séjour est loin de se dérouler comme espéré : l’épreuve de natation, elle ne la verra pas, le sac à dos trop volumineux qu’elle ne peut pas abandonner lui interdisant l’entrée dans la piscine olympique ; quant à l’auberge de jeunesse où elle a réservé un lit pour la semaine, elle apprend vite, mais trop tard, que, pendant les Jeux Olympiques, elle est réservée aux jeunes de 18 ans à 30 ans et qu’elle a dépassé la limite d’âge depuis le jour de son arrivée. Qu’à cela ne tienne, Julie va lui proposer le canapé de son salon, ce qui permettra à Blandine d’être au plus près de sa demi-sœur pendant cette semaine olympique ; et de Alma, sa nièce ; et de Paul, le père d’Alma, séparé de Julie sans être vraiment séparé, et qui fait partie d’un groupe d’activistes qui se sont engagés contre les Jeux Olympiques avec le slogan suivant qui évoque le « nettoyage » opéré avant et pendant les Jeux dans la population des SDF : « Ici, pour pouvoir accueillir les caméras, il a fallu faire partir tous ceux que personne ne regarde ». Durant cette semaine à Paris, Blandine ne verra aucune épreuve olympique mais elle va faire un certain nombre de rencontres qui nous permettront de parfaire progressivement la connaissance de ce personnage attachant. Blandine, qu’on ne va pratiquement jamais quitter durant tout le film, n’est peut-être pas totalement « hors-sol » mais on la sent inadaptée à la vie dans une grande ville comme Paris et partagée entre, d’un côté, une certaine timidité, une grande spontanéité, une grande douceur, un côté candide, une énorme gentillesse et, de l’autre côté, une certaine expérience de la vie et la volonté affichée de choisir sa voie, de refuser de faire forcément comme tout le monde ».
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Le DVD
[4/5]
Lorsque Blaq Out sort un DVD, les mauvaises surprises sont rares. Une fois de plus, on a droit avec cette galette de Le rendez-vous de l’été à ce qu’on peut espérer de mieux en restant dans le domaine du DVD : respect des couleurs, beau piqué sont bien au rendez-vous. Concernant le son, on a bien sûr le choix habituel entre stéréo 2.0 et 5.1. Par contre, on regrette qu’il n’y ait ni audio description ni sous-titrage pour sourds et malentendants.
Les suppléments sont au nombre de deux et ils s’avèrent fort intéressants. Tout d’abord, un entretien de 33 minutes avec Valentine Cadic, la réalisatrice. On y apprend qu’elle a commencé dans le cinéma comme comédienne, à l’âge de 17 ans, jouant dans des court-métrages, des séries et des long métrages, mais que c’est plus tard, au cours de ses études à l’Université Paris 8 à Saint-Denis, qu’elle a construit sa culture cinématographique. Sans surprise, elle cite Justine Triet et Guillaume Brac parmi ses influences, mais aussi Agnès Varda et Claire Simon. A ce sujet, La bataille de Solférino de Justine Triet l’a beaucoup marquée et lui a prouvé qu’il était tout à fait envisageable d’introduire une histoire fictionnelle dans la couverture d’un grand évènement de la vie réelle. Bien sûr, cela n’est pas toujours facile et il faut parfois improviser face à des rebondissements que l’on ne maîtrise pas. Dans cet entretien, Valentine Cadic parle aussi longuement de Blandine Madec, l’interprète de Blandine, avec qui elle avait joué dans un court-métrage et qu’elle avait déjà choisie comme interprète principale de Les grandes vacances, un court-métrage qu’elle a réalisé il y a 3 ans. Sont évoqué(e)s aussi India Hair, l’interprète de Julie, Naomi Amarger, la Directrice de la photographie de son film, ainsi que Aurélien Hamm, alias Saint DX, qui en a signé la musique.
Le deuxième supplément n’est autre que Les grandes vacances, ce court-métrage de 25 minutes dont le rôle principal est interprété par Blandine Madec. Cette fois ci, elle ne vient plus de la Normandie mais de Bretagne et elle arrive au Châtelard, au cœur du Massif des Bauges, dans le but de passer au calme une semaine de vacances. Sauf que, dans le camping où elle s’installe, elle retrouve le même environnement sonore et la même promiscuité que ce qu’elle connait d’habitude, au point de devoir acheter un casque anti-bruit dans la quincaillerie locale. Pas de doute : ce court-métrage a servi de brouillon pour Le rendez-vous de l’été, avec ce côté sympathiquement décalé dans la conduite du récit, avec le jeu perturbant, tout en hésitations, de Blandine Madec.