Hola Frida
France, Canada : 2024
Titre original : –
Réalisation : André Kadi, Karine Vézina
Scénario : André Kadi, Sophie Faucher, Anne Bryan, Anne Bryan
Interprètes : Olivia Ruiz, Emma Rodriguez, Rebecca Gonzalez
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h19
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 12 février 2025
Date de sortie DVD : 17 juin 2025
C’est l’histoire d’une petite fille différente. Son monde, c’est Coyoacan au Mexique. Pétillante, vibrante, tout l’intéresse. Et lorsque les épreuves se présentent, elle leur fait face grâce à un imaginaire débordant. Cette petite fille s’appelle Frida Kahlo !
Le film
[3.5/5]
C’est en découvrant les albums jeunesse consacrés à Frida Kahlo, écrits par Sophie Faucher et illustrés par Cara Carmina, que Karine Vézina et André Kadi qui, depuis longtemps, avaient en tête la réalisation d’un film d’animation consacré à Cara Carmina, ont enfin trouvé l’angle d’attaque à utiliser dans ce projet : se focaliser sur les premières années de son existence. C’est dans un monde merveilleusement coloré, plein de fleurs dans les cheveux, plein d’animaux, singes, chats, chiens, oiseaux, que l’on arrive dans Hola Frida. Frida Kahlo est adulte. Peut-être a-t-elle l’âge, 43 ans, où elle a révélé « je devais avoir 6 ans lorsque j’ai vécu intensément une amitié imaginaire avec une petite fille, à peu près de mon âge ». Alors qu’elle était en train de peindre, elle est amenée à poursuivre en fauteuil roulant son ami le singe Kokoloco qui va finir par faire tomber le carnet à dessin de son enfance. C’est ainsi qu’un flash-back nous permet de retrouver Frida lorsqu’elle était une fillette enjouée âgée de 6ans qui traverse Coyoacán, là où elle est née, dans la partie sud de la ville de Mexico, en saluant ses nombreuses connaissances. Dès lors, le film va nous plonger dans l’existence de Frida. Une existence faite de hauts et de bas, mais au cours de laquelle Frida va toujours faire preuve de force, de résilience et, bien sûr, de créativité.
Elle vit à Coyoacán au sein d’une famille aimante, avec un père, Guillermo, d’origine allemande, photographe de profession, une mère, Matilde, dont le père avait une origine zapotèque, et Cristina, une petite sœur qui a un an de moins qu’elle. La poliomyélite, qu’elle contracte à l’âge de 6 ans, va lui valoir des moqueries de la part de quelques camarades d’école, et tout particulièrement de Rafael qui la surnomme « Patte de poulet ». Mais Frida a la chance d’avoir une mère qui va lui dire « certaines personnes sont si tristes qu’ils ne supportent pas de voir les autres heureux » et un père qui lui propose de devenir son entraineur afin qu’elle puisse participer à la course locale de patins à roulette. Cette maladie, Frida va la vaincre, ainsi que la bêtise de Rafael. Le ruban rouge des zapotèques, le peuple des nuages, que lui donne sa maman y est-il pour quelque chose, ce ruban étant censé transformer les énergies négatives en énergies positives ? Alors qu’elle est très souvent accompagnée de son copain Tonito et de sa chienne Chiquita, on voit naitre chez la jeune Frida des idées progressistes, annonçant son adhésion future au Parti Communiste Mexicain, et féministes, elle qui ne cesse d’affirmer qu’elle compte bien suivre le parcours de Matilde Montoya Lafragua, celle qui fut en 1887 la première femme à obtenir son diplôme de médecin au Mexique. Le film nous parle aussi de façon poétique des rencontres de Frida avec la mort, la Muerte, une femme au grand chapeau qui vient lui rendre visite avec l’objectif, jamais satisfait, que Frida reparte avec elle. La rencontre la plus sérieuse avec la mort, c’est celle qui eut lieu le 17 septembre 1925, lorsque l’autobus dans lequel se trouvait Frida a percuté un tramway, accident qui fit de nombreuses victimes et la blessa grièvement. Adieu l’objectif de devenir médecin, bonjour sa nouvelle vocation, celle de devenir un peintre de grand talent, vocation encouragée par ses parents qui, pour sa convalescence, lui ont préparé un lit lui permettant de peindre en position couchée. C’est avec cet évènement que se termine le film, un film visuellement magnifique avec des images s’inspirant de l’œuvre de Frida Kahlo, un film qui donne une place de choix à Olivia Ruiz qui, en plus d’interpréter quelques chansons, prête sa voix à Frida Kahlo adolescente et adulte, un film visible dès l’âge de 6 ans mais qui intéressera tout autant les adultes. Les derniers mots qu’on entend sont « Viva la vida », à quelque chose près le titre du documentaire Frida Viva la vida que le photographe et réalisateur italien Giovanni Troilo avait consacré à Frida Kahlo et qui permet, après avoir vu Hola Frida, de compléter sa connaissance de cette très grande artiste.
Le DVD
[3.5/5]
On ne peut que se réjouir de constater que ce DVD arrive à si bien respecter la beauté des images, les couleurs éclatantes de ce film d’animation de Sophie Faucher et Cara Carmina. On peut choisir un son en stéréo ou en 5.1, avec ou sans un sous-titrage pour sourds et malentendants. Le film peut également être vu accompagné d’une audiodescription.