Différente
France : 2025
Titre original : –
Réalisation : Lola Doillon
Scénario : Lola Doillon
Interprètes : Jehnny Beth, Thibaut Evrard, Mireille Perrier
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h36
Genre : Comédie, romance, drame
Date de sortie cinéma : 11 juin 2025
Date de sortie DVD/BR : 16 octobre 2025
Katia est une brillante documentaliste de 35 ans qui fait preuve de singularité dans sa manière de vivre ses relations, toutes plus ou moins chaotiques. Sa participation à un nouveau reportage l’amène enfin à mettre un mot sur sa différence. Cette révélation va chambouler une vie déjà bien compliquée.
Le film
[3.5/5]
Si on réfléchit bien, les films de fiction abordant le sujet de l’autisme sont plutôt rares. Ceux abordant ce sujet avec sérieux, en se gardant bien de faire dans le sensationnalisme ou dans le pathos, sont encore plus rares. Différente fait partie de ces raretés !
« Et si vous, et si moi, et si beaucoup d’autres encore, nous étions autistes sans le savoir ? En effet, il y autant d’autismes que d’autistes, et, si certaines formes d’autisme peuvent être diagnostiquées dès l’enfance, d’autres formes faisant partie des troubles du spectre de l’autisme sont beaucoup plus difficiles à diagnostiquer, sans compter celles et ceux qui, ayant ou non connaissance de leur handicap, arrivent à en masquer les symptômes au prix d’efforts particulièrement épuisants. A plusieurs reprises, Lola Doillon s’était vue proposer de réaliser des projets sur le thème de l’autisme et les recherches qu’elle avait entreprises sur le sujet l’ont amenée à utiliser la moisson qu’elle avait faite dans le cadre du récit d’une histoire amoureuse qu’elle avait en tête. Après tout, si les histoires d’amour ne baignent pas toujours dans la facilité et la félicité, c’est encore plus vrai lorsqu’un membre du couple est autiste.
Lorsqu’on rencontre Katia, 35 ans, personne ne sait qu’elle est autiste, ni elle, ni sa mère, ni ses ami(e)s, ni ses collègues. Nous apprendrons plus tard que lorsqu’elle était enfant, sa mère souffrait de s’entendre dire constamment que sa fille ne parlait pas assez, qu’elle était trop timide, mais de là à parler d’autisme … Que plusieurs psy que Katia avait consultés avaient dit d’elle qu’elle était dépressive, anxieuse et peut-être bipolaire, mais de là à parler d’autisme … Certes, on voit vite dans son comportement qu’elle n’aime pas changer ses habitudes, qu’elle est parfois trop franche, que la relation amoureuse qu’elle entretient avec Fred est particulièrement chaotique et qu’elle vit mal un certain nombre de situations : les environnements bruyants, les lumières intenses, l’imprévu (qui lui fait peur), de nombreuses formes de vie sociale. Toutefois, il faudra qu’un des ses collègues, un journaliste de la boite de production dans laquelle elle travaille comme documentaliste et qui prépare un sujet sur l’autisme, lui demande d’aller à sa place procéder à l’interview de la présidente d’une association réunissant des autistes pour que la vérité finisse par éclater à ses yeux, une vérité qui sera confirmée par un diagnostic sérieux effectué par une spécialiste. Comme lui dit cette spécialiste, le fait d’être une autiste sans déficience intellectuelle ne fait pas d’elle une femme incapable ou inférieure, elle est tout simplement différente. »
C’est ainsi que commençait la critique de Différente parue sur le site lors de la sortie du film en salle. Pour avoir accès à la totalité de cette critique, c’est ICI qu’il faut cliquer !
Le DVD
[4/5]
En décembre, cela va faire 30 ans qu’un standard commun donnant naissance au DVD a été défini par dix industriels. Autant dire qu’il est devenu très rare d’avoir entre les mains un DVD d’une qualité technique médiocre ou même seulement moyenne. D’autant plus pour les DVD édités par une société comme Blaq Out qui a plus de 20 ans d’expérience dans ce domaine. Ce qui est obtenu pour l’image du DVD de Différente est donc ce qu’on peut attendre de mieux sans aller jusqu’au Blu-ray. Par ailleurs, on est dans le classique concernant le son et les accompagnements, avec le choix entre Stéréo et 5.1, avec la possibilité d’une audio description, avec le choix de regarder le film avec ou sans sous-titrage pour sourds et malentendants.
Un supplément de 25 minutes accompagne le film. Il s’agit d’un entretien avec Lola Doillon, sa réalisatrice. Dans cet entretien, il est bien sûr beaucoup question de l’autisme, Lola Doillon insistant sur le fait que le spectre de l’autisme est très large, au point que chaque cas peut être considéré comme étant un cas particulier. Au départ, elle souhaitait filmer une histoire d’amour. L’autisme est venu ensuite se greffer sur cette histoire d’amour, et elle avoue avoir dû effectuer un gros travail de recherches et demander en plus à des femmes autistes de corriger son scénario pour que son film, film bénéficiant par ailleurs de la liberté offerte par la fiction, soit au niveau d’un très bon documentaire sur le sujet. C’est au travers du personnage de Martine, la mère de Katia, que la réalisatrice montre combien, concernant l’autisme, le déni peut être important chez les gens proches. L’entretien nous apprend que le casting effectué pour trouver l’interprète de Katia était ouvert à des comédiennes autistes ou non autistes, tout en reconnaissant qu’il y a peu d’actrices diagnostiquées autistes ayant l’âge de Katia. L’espoir de Lola Doillon : au travers de son film, changer le regard de nombreux spectateurs sur l’autisme. En tout cas, elle se félicite que cela ait été le cas pour toute l’équipe qui a travaillé avec elle sur Différente.