Nantes – 35ème festival des 3 continents

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Du 19 au 26 novembre 2013 avait lieu la 35ème édition du Festival des 3 continents à Nantes. Critique-Film était présent et vous livre un compte rendu complet de cette édition, à commencer par son ouverture…sur le monde !

Georges Cavalié, président des Trois Continents, Jérôme Baron, délégué général et directeur artistique, Emmanuelle Jacq, chargée de l’administration et bien d’autres ont pris la parole pour présenter le festival et son programme.
Les discours se mêlent, les voix se font écho pour défendre une même volonté : celle de se débarrasser de toutes tendances européocentristes, celle de s’ouvrir pleinement aux cultures de tous les horizons. Plaçant Les trois continents sous le signe du cinéphile voyageur, on cite Serge Daney, honoré l’an passé. On affirme : le festival n’est pas élitiste, c’est un être vivant.
Après les déboires connus il y a quatre ans, cette 35ème festival semble désormais promis à un bel avenir, des tas de projets fourmillant dans les têtes pour les années suivantes. Cette reprise est teintée d’un fort militantisme, accentuant plus encore l’aspiration à croiser des regards singuliers et reconnaître une place à chacun. La toile comme fenêtre ouverte sur le monde, l’écran comme multitude de lectures, le cinéma semble un formidable point de rencontre entre les civilisations et les regards, véritable passerelle de compréhension.

Cette année le Festival propose un portrait de l’Afrique du Sud nuancé, sans se plier à des opinions trop répandues et en secouant les représentations étriquées.
La rétrospective consacrée au Brésil est la plus contemporaine. Après une vague d’intérêt ces dernières années pour le Chili et l’Argentine qui a mis quelque peu le Brésil en retrait, le festival a voulu le mettre en valeur.
L’affectionné cinéma indien fête ses 100 ans, le festival ne pouvait passer à côté ! Bien entendu, face à une production si riche, il est impossible d’établir une programmation exhaustive et dix films ont été choisis. L’hommage est souligné par la venue du musicien Wasifuddin Dagar et par le choix de films indiens pour ouvrir et clôturer le festival.
Le lien étroit entre la Chine et Nantes – nourri notamment grâce à un jumelage entre la ville française et la ville Qingdao de la province chinoise de Shandong, est représenté cette année par des films rares ou plus connus mais peu montrés des années 30 au années 50. Les archives s’ouvrent et nous permettent de compléter nos connaissances sur cette page chinoise. Une occasion d’honorer l’actrice Ruan Lingyu, la Greta Garbo locale, dont le destin tragique épouse celui de ses personnages.
Ces volets reviennent sur différentes Histoires, différents contextes et témoignent de multiples voix et regards singuliers.

(c) Jean-Gabriel Aubert et Claire Emmanuelle Blot
(c) Jean-Gabriel Aubert et Claire Emmanuelle Blot

Au-delà de l’aspect spectatoriel, le festival anime « L’atelier Produire au Sud » qui soutient des jeunes professionnels afin de leur permettre de mener à bien leurs projets. Cette année six couples de réalisateurs-producteurs venus d’Afrique du sud, du Bangladesh, du Chili et de Haïti avec leurs films à fabriquer vont rencontrer des experts pour les accompagner, les aiguiller, les conseiller pour monter et produire leur film depuis leur pays. Au-delà de la volonté de transmettre à des jeunes le savoir-faire nécessaire pour intégrer les marchés internationaux, cet atelier a pour ambition d’être un tremplin au sein de pays dont l’émergence du cinéma est récente. Il est prévu que édition était comme un défi. Le soient essaimés des ateliers en Thaïlande, au Brésil, au Venezuela et en Israël grâce à des partenariats avec des festivals internationaux.
De plus trois réalisateurs sud-africains sont accueillis dans le cadre d’une branche de l’atelier « Produire au Sud Script Studio » , résidence qui leur permet de développer leur scénario de long-métrage.

L’engagement du festival s’inscrit dans la diffusion d’un patrimoine et d’une production contemporaine cinématographiques mis de côté sur les écrans français et dans l’écriture occidentale de l’histoire du cinéma. Mais son engagement se traduit aussi dans l’action et l’actuel par la promesse d’un possible, celui de soutenir un cinéma naissant.

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