
Après la fin des festivités à Cannes le week-end dernier, les cinéphiles ayant suivi de près ou de loin le festival doivent avoir besoin de repos. Comment expliquer sinon cette semaine de cinéma, la dernière du mois de mai 2025, bonifiée en plus par le pont de l’Ascension, qui ne nous donne guère envie de nous rendre dans la salle obscure la plus proche ? En effet, à peine une dizaine de nouveaux films sont à l’affiche depuis ce jour, avec un seul d’entre eux issu de la sélection officielle du Festival de Cannes. Car plutôt que de profiter de l’élan venu de la Croisette, les distributeurs nous sortent une flopée d’œuvres cinématographiques certes atypiques, mais dans l’ensemble pas trop alléchantes. Par conséquent, nos trois recommandations hebdomadaires seraient presque à prendre ou à laisser.
Même s’il serait dommage de singer l’avis du jury présidé par Juliette Binoche et de passer à côté du nouveau film de Wes Anderson, le douzième à sortir en France depuis Rushmore en 1999, qui répond au titre aussi poétique que compliqué à prononcer The Phoenician Scheme. L’univers du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa est infiniment moins mignon que celui de Wes Anderson, bien qu’il ait bénéficié d’une exposition encore plus ample sur les écrans de cinéma français sur une durée quasiment identique. Le moyen-métrage fort étrange Chime est ainsi déjà le vingtième film du réalisateur à sortir chez nous, avec deux autres longs-métrages à venir d’ici la fin de l’été. Enfin, le spectacle de la migration des oiseaux dans Le Peuple migrateur de Jacques Perrin n’a rien perdu de sa fascination, près d’un quart de siècle après sa sortie initiale !
Et puis ? Vous aurez l’embarras ou plutôt l’ennui du choix entre deux contes fantastiques plus ou moins farfelus, entre le français Else de Thibault Emin et l’italien Another End de Piero Messina, découvert il y a un an et demi au Festival de Berlin dans une version plus longue. Ou bien entre des escapades improbables de Reda Kateb en mode gangster au Danemark et de Vicky Krieps en mode séductrice en Grèce. Sans oublier en ressortie un avant-goût de la grande rétrospective des films de Rainer Werner Fassbinder prévue le mois prochain, sous forme du passablement surchargé Lili Marleen avec l’implacable Hanna Schygulla.

Les Productions de La Guéville / Pandora Film / Wanda Vision / Eyescreen / Tamasa Distribution Tous droits réservés
Another End de Piero Messina (Italie, Fantastique, 1h58, distribué sur 74 copies) avec Gael Garcia Bernal, Renate Reinsve et Bérénice Bejo (critique)
Chime de Kiyoshi Kurosawa (Japon, Horreur, 0h45) avec Mutsuo Yoshioka, Seiichi Kohinata et Hana Amano
Diplodocus de Wojtek Wawszczyk (République Tchèque, Animation, 1h33)
Else de Thibault Emin (France, Fantastique, 1h40, distribué sur 40 copies) avec Matthieu Sampeur, Edith Proust et Lika Minamoto
Hot Milk de Rebecca Lenkiewicz (Australie, Drame, 1h32, distribué sur 99 copies) avec Emma Mackey, Vicky Krieps et Fiona Shaw
La Mitad de Ana de Marta Nieto (Espagne, Drame, 1h29, distribué sur 1 copie) avec Marta Nieto, Nahuel Pérez Biscayart et Gerard Oms
The Phoenician Scheme de Wes Anderson (États-Unis, Comédie dramatique, 1h41, distribué sur 244 copies) avec Benicio Del Toro, Mia Threapleton et Michael Cera
L’Ultime braquage de Frederik Louis Hviid (Danemark, Gangster, 1h50, distribué sur 260 copies) avec Gustav Dyekjaer Giese, Reda Kateb et Amanda Collin
Reprises
Lili Marleen (1981) de Rainer Werner Fassbinder (Allemagne, Drame historique, 2h01) avec Hanna Schygulla, Giancarlo Giannini et Mel Ferrer
Monsieur Constant (2023) de Alan Simon (France, Comédie dramatique, 1h48) avec Jean-Claude Drouot, Cali et Mikhail Zhigalov
Le Peuple migrateur (2001) de Jacques Perrin (France, Documentaire animalier, 1h38)