La Colline aux Coquelicots

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La Colline aux Coquelicots photo du film

La Colline aux CoquelicotsLa Colline aux Coquelicots

Japon : 2011
Titre original : Kokuriko-zaka kara
Réalisateur : Goro Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Acteurs : Masami Nagasawa, Junichi Okada, Keiko Takeshita
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 1h31
Genre : Animation
Date de sortie : 11 janvier 2012

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Le studio Ghibli est à l’orient ce que Pixar est à l’occident : un studio d’animation réalisant dans 99% des cas des films inoubliables, tant par leur qualité artistique/technique irréprochable que par leur approche subtile et intelligente de l’histoire qu’ils racontent. C’est la 2e réalisation de Goro Miyazaki (fils de son père) après Les contes de Terremer. Et contrairement aux habitudes du studio le film préfère le réalisme à l’imaginaire. Malheureusement, le résultat n’est pas des plus probant.

Synopsis : Umi est une jeune lycéenne qui vit dans une vieille bâtisse perchée au sommet d’une colline surplombant le port de Yokohama. Chaque matin, depuis que son père a disparu en mer, elle hisse face à la baie deux pavillons, comme un message lancé à l’horizon. Au lycée, quelqu’un a même écrit un article sur cet émouvant signal dans le journal du campus. C’est peut-être l’intrépide Shun, le séduisant jeune homme qu’Umi n’a pas manqué de remarquer…
Attirés l’un par l’autre, les deux jeunes gens vont partager de plus en plus d’activités, de la sauvegarde du vieux foyer jusqu’à la rédaction du journal. Pourtant, leur relation va prendre un tour inattendu avec la découverte d’un secret qui entoure leur naissance et semble les lier…
Dans un Japon des années 60, entre tradition et modernité, à l’aube d’une nouvelle ère, Umi et Shun vont se découvrir et partager une émouvante histoire d’amitié, d’amour et d’espoir.

La Colline aux Coquelicots photo du film

Un Ghibli en mode mineur

Le film commence par une chansonnette type Disney mais totalement désuète. D’ailleurs arrêtons nous deux petites secondes sur la musique. De gros accords au piano, des flonflons (à la française) sur fond d’accordéon: on se croirait sorti d’un cabaret ou d’un bal musette. Si ce type de musique est approprié à la période présentée, les années 1960, il ne l’est en revanche pas du tout concernant la culture. On suit le quotidien d’Umi, cette jeune lycéenne, et force est de reconnaître qu’on a beaucoup de mal à s’identifier aux personnages. Une autre époque certes mais également une toute autre culture. Et cette maudite musique qui déséquilibre totalement le fond de la forme. Le compositeur a peut-être fait ce choix car le foyer que les élèves veulent sauver s’appelle le quartier latin, n’ayant de latin que le nom, décision maladroite. Concernant notre manque de proximité aux personnages cela tient compte bien entendu de la culture qui est très différente de la notre, mais le film aurait été fantaisiste comme les précédents Ghibli cela n’aurait pas été un mal, dans un film réaliste c’est plus compliqué.

Concernant l’histoire, le métrage raconte donc le combat des élèves contre la construction d’un nouveau foyer qui doit remplacer le fameux quartier latin, leur foyer historique. Au-delà de ça c’est surtout une histoire d’amour compliquée par le fait que nos deux personnages vont découvrir un secret sur leur naissance. L’histoire n’est qu’un prétexte à cette romance comme on s’en doute. Au final on s’ennui un peu malheureusement devant le manque d’enjeux d’un scénario relativement plat.

Le public risque de bouder le film devant ce manque de repères. Les enfants ne seront pas passionnés par cette histoire d’amour/amitié sur fond de Japon sortant de la guerre de Corée et entrant dans le progrès des années 1960. Non pas qu’un tel contexte historique ne soit pas intéressant, il est juste prétexte à cette mignonne bluette sentimentale. Quand au public adulte et habituel de Ghibli, il restera pantois devant cette histoire qui ne titille guère l’imaginaire, trop terre à terre pour amener du rêve.

La Colline aux Coquelicots photo du film

La VO japonaise est à réserver à un public averti. Sans prendre les enfants pour des imbéciles il est toujours surprenant de constater que le plus grand cinéma d’Europe situé au cœur de Paris programme ses films d’animation (comme l’intégralité de son catalogue) en VO, ce détail risque d’en laisser plus d’un sur le carreau.

Un Ghibli mineur donc, après l’excellent Arrietty le petit monde des chapardeurs, qui nous montre que même les grands sont capables de faux-pas (après Pixar avec Cars 2). Relativisons tout de même car le film demeure distrayant, avec une grande sensibilité et une grande pudeur comme toujours. Dommage que tout ce qui fait le charme scénaristique de Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoké, Le Château Ambulant… à savoir l’aspect philosophique lié à la nature et tout l’aspect spirituel est totalement absent. Reste une certaine poésie et les images gentiment naïves qui font la patte du studio.

Résumé

Un divertissement malheureusement oubliable, plombé par un scénario trop lisse et sans émerveillement aucun pour le spectateur. Reste le plaisir de retrouver la patte du studio et une certaine poésie devant cette histoire gentillette.

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