Festival de Gardanne 2016 : soirée d’ouverture

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Dernières nouvelles du Cosmos

Les grosses pluies de la journée ? Le sujet du film ? Toujours est-il que, pour une fois, les salles du cinéma 3 Casino n’étaient pas totalement pleines pour la soirée d’ouverture du Festival Cinématographique d’automne de Gardanne. Mais qu’importe après tout puisque la (quand même !) nombreuse assistance a manifesté à l’issue de la projection puis à l’issue du débat avec la réalisatrice tout l’intérêt qu’il avait porté à Dernières nouvelles du Cosmos de Julie Bertuccelli. Ce documentaire est consacré à une jeune femme de 30 ans, Hélène Nicolas, une autiste qui ne parle pas, qui n’a jamais appris à lire ni à écrire, mais qui, grâce à Véronique, sa mère, et à un travail de tous les jours, a pu commencer sous le pseudonyme de Babouillec Sp (Sp pour sans parole, trait d’humour d’Hélène) une nouvelle vie consacrée à l’écriture. C’est par l’intermédiaire du metteur en scène Pierre Meunier que la réalisatrice a rencontré Hélène et son intérêt pour la difficulté à communiquer l’a poussée à suivre la jeune femme sur une période de deux ans, seule derrière la caméra, sans cadreur, sans ingénieur du son. C’est ainsi que, petit à petit, un véritable film est né.

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Un film qui, du début à la fin, situe Hélène dans sa vie de tous les jours, dans ses rapports avec les enfants, avec les chevaux, dans sa rencontre avec un mathématicien, dans sa façon de travailler, dans sa façon d’écrire. Après un court séjour dans une école maternelle, Hélène a été placée dans une institution en principe spécialisée, et elle en est sortie à 14 ans. 5 à 6 ans ont été nécessaires pour que Véronique et Hélène se reconnaissent vraiment comme mère et fille. C’est presque par hasard, qu’un jour, Véronique s’est aperçue que sa fille, qui jamais ne parlait, était capable d’écrire en assemblant des mots et des phrases sur des pages A4 à l’aide d’une boîte remplie de lettres en carton. Tous ces moments, le film ne les montre pas, mais on assiste au résultat obtenu au bout de ces 10 années de connivence entre Hélène et sa mère. Julie Bertuccelli se garde bien de prendre partie dans les querelles qui empoisonnent le champ de l’autisme, elle ne fait intervenir aucun spécialiste, aucune voix off, elle fait bien plus, elle montre, elle témoigne. Ce qu’elle montre est parfois dur à « supporter » pour le spectateur, en particulier au tout début du film. Là se situe, d’ailleurs, une autre force du film : mettre le spectateur face à sa capacité à appréhender la différence. Une capacité que les jeunes enfants possèdent bien plus que les adultes. Des textes d’une grande force poétique issus  des mots et de ces phrases jetés à la volée par Hélène, sont nés plusieurs recueils signés Babouillec, des chansons et des représentations théâtrales, dont Forbidden di sporgersi, d’après les textes du recueil algorithme éponyme, un spectacle de Pierre Meunier et Marguerite Bordat présenté l’an dernier à Avignon. Le film se termine sur la première de ce spectacle, le 16 juillet 2015. Pour le futur, on parle d’un livret d’opéra.

Ce film va sortir le 9 novembre prochain.

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