Critique : Tótem

2
687

Tótem

Mexique : 2023
Réalisatrice: Lila Avilés
Scénario : Lila Avilés
Acteurs : Naíma Sentíes, Montserrat Marañon, Marisol Gasé
Distributeur : Rezo Films
Genre : Drame
Durée : 1h35
Date de sortie : inconnue

4/5

C’est à l’occasion de sa nomination aux oscars du meilleur film étranger que l’on a réussi à agripper Totem en salles alors que le film était malheureusement passé un peu sous les radars. Malheureusement dis-je, d’abord parce que le film est une belle proposition douce amère aux personnages puissants ; ensuite parce qu’il prend à contre pied certains des poncifs du “drame social”.

Synopsis : Sol, sept ans, passe la journée dans la grande maison de famille où se prépare une fête pour son père. Alors que les invités arrivent, une atmosphère étrange et chaotique s’installe, brisant les liens qui unissent chacun. Sol comprend peu à peu que son monde est sur le point de changer radicalement.

Si le synopsis de Totem, annonçant un drame familial, nous préparait déjà à un projet larmoyant qu’on aurait pu craindre un peu convenu, quel soulagement ! En effet, si le drame arrive, c’est bien aux dépens des personnages qui ne le cherchent absolument pas et font même tout pour l’éviter ; tant la fête qu’on prépare pour ce soir doit être joyeuse, à tout prix !

A l’image de Sol, notre jeune héroïne, que l’on fait attendre pour voir son père malade, de peur de le fatiguer trop, le film sait également éloigner une émotion trop voyeuse, trop voyante pour nous donner à voir le vrai lien familial. C’est-à-dire ce souci, où tout le monde s’occupe un peu de tout le monde, pour s’échapper d’eux-mêmes ; pour se sauver eux-mêmes.

Le film se construit ainsi un peu à contre-temps. Si quelqu’un lâche prise, se recentre soudainement sur lui-même, sur la terrible réalité, voilà que l’orchestre familial vient aspirer l’âme perdue pour la réintégrer dans la symphonie collective. Cette symphonie qui va tant bien que mal se maintenir jusqu’au bout explosera finalement en un véritable concert dans la soirée.

Qu’est ce qu’il est agréable de voir ainsi ressusciter l’émotion sans se sentir pris en otage par le mécanisme d’un film. Totem avance sans complaisance, tout en beauté simple et moments dans cette “maison” rendue immense par la perception d’une enfant, retenue du spectacle dramatique qu’est son père, par la bienveillance de sa grande famille.

Conclusion

En nous cachant la destruction physique, ce drame pudique célèbre les souvenirs et réussit à créer un père mythique, merveilleux, le temps d’un digestif avant que la nuit ne s’achève. Nous vous conseillons chaudement cette petite respiration, le mot tendre d’un film qui prend soin de vous !

2 Commentaires

  1. A ma connaissance, « Totem » n’est pas encore sorti en salle dans notre pays et Rezo Distribution n’a pas encore donné de date de sortie.

    • C’est juste! Je vous écris depuis bruxelles et on a, à ce sujet, des infos contradictoires parfois. C’est une erreur; j’espère du coup que le film sortira bien chez vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici