Critique Express : Meteors

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Meteors  

France : 2025
Titre original : –
Réalisation : Hubert Charuel, Claude Le Pape
Scénario : Hubert Charuel, Claude Le Pape
Interprètes : Paul Kircher, Idir Azougli, Salif Cissé
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 1h48
Genre : Drame
Date de sortie : 8 octobre 2025

2.5/5

Synopsis : Diagonale du vide. Trois amis inséparables. Tony est devenu le roi du BTP, Mika et Dan les rois de rien du tout. Ils ont beaucoup de rêves et pas beaucoup de chance. Après un nouveau plan raté, Mika et Dan doivent se sauver d’ici, et même se sauver tout court. Ils se retrouvent à bosser pour Tony dans une poubelle nucléaire. Est-ce le début d’une nouvelle vie ou la fin de tout ?

7 ans après Petit paysan et son demi million d’entrées dans les salles de cinéma hexagonales, Hubert Charuel propose un deuxième long métrage, Météors, qu’il a écrit et réalisé en collaboration avec la scénariste  Claude Le Pape. Deux films très différents : le premier, au scénario écrit par Hubert Charuel et Claude Le Pape, était tout à la fois une chronique paysanne et un thriller psychologique alors que Météors, présenté dans la sélection Un Certain regard à Cannes 2025, fait dans le drame social et le « buddy movie ». On y retrouve Tony, Mika et Dan, 3 amis d’enfance dont l’amitié est renforcée par leur solitude et le film nous parle de dépendances, la dépendance à l’alcool de Dan, la dépendance économique au traitement des déchets nucléaires d’un territoire situé dans ce qu’on appelle la diagonale du vide, celui de la Haute-Marne. Parmi ces 3 amis, un seul, Tony, est inséré dans la société : il a fondé une petite entreprise qui travaille dans la construction d’une poubelle nucléaire du côté de Saint-Dizier. Mika et Dan, eux, sont plutôt du genre paumés, ils n’ont qu’un rêve en tête, un rêve un peu tordu, partir à la Réunion pour s’occuper de chiens dans un chenil, et le dernier coup qu’ils ont monté, le vol d’un chat de race très cher, un coup qui s’est terminé piteusement par un embourbement de leur véhicule suivi par une comparution immédiate, leur fait risquer la prison s’ils n’arrivent pas à « s’améliorer » dans les 6 mois à venir. Une amélioration envisageable pour Mika, beaucoup moins pour Dan, tellement dépendant à l’alcool que lorsqu’il a une crise d’épilepsie, un docteur lui dit qu’elle est due au fait qu’il est en manque d’alcool et qu’il peut s’attendre à mourir dans les 3 ans s’il ne fait rien pour enrayer sa dépendance. Dans leur processus d’amélioration, il y a l’obligation de trouver un emploi, un emploi qu’ils vont trouver dans l’entreprise de leur ami Tony.

Pour ce nouveau long métrage, Hubert Charuel a voulu retrouver l’univers de ses premiers court-métrages, La diagonale du vide et K-nada, des films tournés à Saint-Dizier et dans ses environs, là où il a grandi, là où il connait les histoires de personnages dont on ne parle jamais, ou presque. Au départ, le film devait raconter la chute d’une météorite sur Saint-Dizier. La météorite a fini par disparaitre du scénario, la force de l’amitié, celle, incroyablement forte entre Mika et Dan, la disparition d’un personnage, la dépendance à l’alcool et les poubelles nucléaires sont restées. Avec ses nombreuses ellipses et sa fin énigmatique, le film laisse une paire de questions sans réponse : le duo Charuel/Le Pape a-t-il voulu montrer que le système social et le système judiciaire de notre pays préfèrent envoyer les paumés de la société à la poubelle, qu’elle soit nucléaire ou pas, plutôt que de leur apporter de l’aide ? Ce duo a-t-il conscience qu’il y a une certaine facilité et beaucoup de mépris à se moquer sans pitié de personnages marginaux, à la fois alcoolisés et stupides ? Ce film qui laisse donc, malheureusement, une impression de malaise est par contre bien servi par un bon trio de comédiens : Paul Kircher dans le rôle de Mika, Idir Azougli dans le rôle de Dan, Salif Cissé dans celui de Tony.

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