Critique express : Des preuves d’amour

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Des preuves d’amour 

France : 2025
Titre original : –
Réalisation : Alice Douard
Scénario : Alice Douard
Interprètes : Ella Rumpf, Monia Chokri, Noémie Lvovsky
Distribution : Tandem
Durée : 1h37
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 19 novembre 2025

4/5

Synopsis : Céline attend l’arrivée de son premier enfant. Mais elle n’est pas enceinte. Dans trois mois, c’est Nadia, sa femme, qui donnera naissance à leur fille. Sous le regard de ses amis, de sa mère, et aux yeux de la loi, elle cherche sa place et sa légitimité.

Le 23 avril 2013 a vu l’adoption par l’assemblée nationale de la loi Taubira, suivie le 17 mai 2013 par sa promulgation par le Président de la République, loi autorisant le mariage entre personnes du même sexe ainsi que l’adoption aux couples du même sexe. Qu’une loi cherchant à autoriser le droit au bonheur parental de deux hommes ou de deux femmes soit votée est une excellente chose, mais le but recherché est-il pour autant facile à obtenir ? Prenons la cas d’un couple formé par deux femmes qui attendent ensemble un enfant, l’une d’elle étant enceinte, l’autre attendant cet enfant sans le porter. La réalisatrice Alice Douard a connu ce cas de figure: c’est sa compagne, la productrice Marie Boitard, qui était enceinte et c’était elle qui attendait l’enfant sans le porter. Elle sait combien peut s’avérer très compliqué.le parcours d’adoption que doit effectuer le couple pour que les 2 femmes soient toutes les 2 reconnues comme mères. Elle qui, jusque là, n’avait réalisé que des court-métrages (l’un d’entre eux, L’attente, a obtenu le César du meilleur court-métrage de fiction en 2024) et un long métrage pour Netflix, a décidé de faire sur ce sujet son premier long métrage de cinéma.

Nous voilà donc un an après la promulgation de la loi Taubira auprès de Nadia, dentiste, enceinte et qui va accoucher dans 3 mois, et de Céline, DJ, future mère mais pas enceinte. Pour Céline, face à une bureaucratie qui n’a pas encore eu le temps de s’adapter à cette nouvelle loi, c’est le parcours de la combattante : pour qu’elle puisse adopter légalement le bébé, il lui faut réunir un maximum de témoignages en provenance de parents ou d’amis prouvant le plus vite possible combien elle est attachée à ce bébé. Il serait bon, si possible, que ces témoignages sortent le plus possible du cercle de leurs amies lesbiennes. Et puis, il y a le problème de Marguerite, la mère de Céline, une pianiste célèbre dont le témoignage pourrait être déterminant mais dont la vie d’artiste internationale a fait qu’elle n’a jamais été une véritable mère pour sa fille, au point que cette dernière n’arrive pas à lui demander ce fameux témoignage. Regrettant l’absence d’humour et de joie dans la plupart des films LGBTQI+, Alice Douard a choisi de prendre le contrepied de cette tendance en réalisant « un film qui rende les gens heureux, porteur d’espoir, sur la construction d’une vie ». Au final, Des preuves d’amour est un film réjouissant qui, certes, s’attache à montrer les difficultés rencontrées dans leur parcours par Céline et Nadia mais qui le fait avec beaucoup d’humour et même, parfois, avec des scènes franchement drôles comme celle où un anesthésiste ne sait plus très bien laquelle de Céline et Nadia sera celle qui va accoucher ou celle ou Céline, s’entrainant à son rôle de mère en faisant la baby-sitter pour un couple d’amis, se trouve confrontée à un problème bien particulier au moment du bain du bébé. Le duo de comédiennes formé par l’actrice et réalisatrice canadienne Monia Chokri (Céline) et Ella Rumpf (Nadia) est tout à fait convaincant et on s’étonne même à trouver une grande qualité au jeu de Noémie Lvovsky, pour une fois d’une grande sobriété dans le rôle de Marguerite.

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