Test DVD : Aux jours qui viennent

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Aux jours qui viennent

France : 2024
Titre original : –
Réalisation : Nathalie Najem
Scénario : Nathalie Najem, Mariette Désert, Olivier Gorce
Acteurs : Zita Hanrot, Bastien Bouillon, Alexia Chardard
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h38
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 23 juillet 2025
Date de sortie DVD : 14 novembre 2025

Nice, de nos jours. Laura, la trentaine, essaie de se reconstruire après une relation tumultueuse avec Joachim. Elle mène une vie en apparence tranquille, en élevant seule sa petite fille. Mais l’accident de Shirine, la nouvelle compagne de Joachim, va faire ressurgir son passé. Les deux femmes, en proie à la violence du même homme, vont peu à peu se soutenir…

Le film

[4.5/5]

Lors de la sortie en salles de Aux jours qui viennent, nous avions écrit :

« Que de qualités pour un premier long métrage ! 

Parmi les nombreux films sur les violences conjugales qu’on a pu voir récemment sur les écrans, Aux jours qui viennent, pour de nombreuses raisons, se distingue des autres sur de nombreux points. Par la personnalité de ses 3 protagonistes principaux, pour commencer. Dans ce film, le personnage le plus fragile, c’est l’homme violent. Mise à part sa force physique qui peut lui permettre d’imposer sa loi à des femmes, c’est un homme qui porte en lui une forme de désespoir, un homme incapable de contrôler sa propre vie et qui, pourtant, ne cesse de dire ce qu’elles doivent faire à son ex, à sa fille, à sa mère, à sa nouvelle compagne. Cette fragilité fait que nous spectateurs, tout comme Laura et Shirine, n’arrivons pas, malgré les comportements qu’il adopte, à le rejeter complètement, ressentant pour lui à la fois exaspération et une forme de compassion, espérant, sans toutefois trop y croire, qu’il puisse un jour se faire soigner. Au contraire, Laura et Shirine sont des femmes fortes et intelligentes. Laura n’est plus sous l’emprise de Joachim depuis pas mal de temps, elle est dorénavant en phase de reconstruction et si, financièrement, sa situation n’est pas facile, elle mène une existence sans accroc avec sa fille. Elle serait même prête à entamer une nouvelle relation avec Lazare, un collègue de travail, un homme dont elle découvre avec amusement qu’il est tout le contraire de Joachim, avec sa paire de chaussons et sa robe de chambre qui trainent chez lui. La relation de Shirine avec Joachim étant beaucoup plus récente, et malgré le comportement erratique de ce dernier, lorsque le film nous amène à la rencontrer pour la première fois, elle est loin d’avoir acquis la même liberté psychologique que Laura vis à vis de cet amant encombrant et c’est toujours de l’amour qu’elle ressent à son sujet. Toutefois, lorsque les choses tournent vraiment mal avec Joachim, ce n’est pas vers sa famille que se tourne Shirine, c’est vers Laura, quand bien même elles se connaissent à peine. Vers sa famille, elle aurait trop honte à le faire alors que Laura a connu avec Joachim des mésaventures similaires aux siennes et elle saura la comprendre sans la juger.

Sur les rapports entre les deux femmes, Aux jours qui viennent se démarque aussi d’un certain cinéma, un cinéma qui, heureusement, semble appartenir au passé, un cinéma qui voulait qu’une ex compagne et une nouvelle compagne ne pouvaient que se tirer dans les pattes, qui affirmait qu’il y avait beaucoup moins de solidarité chez les femmes que chez les hommes, etc. Au contraire, aujourd’hui, le cinéma parle beaucoup de sororité et c’est sans doute beaucoup plus en rapport avec ce qui se passe dans la vraie vie. »

Ce qui précède n’est qu’une partie de la critique parue sur le film. Pour avoir accès à la critique complète, c’est ICI qu’il faut cliquer.

Le DVD

[4/5]

On aura vite fait le tour des propositions de ce DVD en matière d’image et de son : image de très bonne qualité, même dans les scènes nocturnes ; son disponible en stéréo et en 5.1, avec possibilité d’ajouter ou pas un sous-titrage pour sourds et malentendants.

Deux suppléments accompagnent le film. Tout d’abord un entretien de 27 minutes avec la réalisatrice. Ce qui frappe avant tout dans son message, c’est qu’on y trouve très souvent le mot « improvisation ». Après nous avoir appris que ce que raconte Aux jours qui viennent trouve sa source dans un mélange de souvenir personnel, d’histoires de gamins qui racontent leur vie et de contenus d’articles lus dans la presse, elle passe à l’étape obligée de ce type d’entretien : le choix des comédiens et comédiennes, y compris la fillette qui interprète le rôle de Lou, ce qu’elle en attendait et sa façon de les faire travailler. On retient qu’elle ne procède pas à des répétitions et que, selon elle, c’est au moment du choix des costumes que les interprètes « trouvent » leur personnage.

Le deuxième supplément est un moyen métrage de 48 minutes réalisé en 2016 par Nathalie Najem et intitulé Baby love. Ce film est quasiment un préquel de Aux jours qui viennent. On y retrouve Bastien Bouillon dans le rôle d’un jeune toxicomane en couple avec une jeune femme, tout à fait l’image du couple toxique qui avait dû exister entre Laura et Joachim. L’intérêt majeur de Baby love, c’est de nous montrer les progrès énormes réalisés par Nathalie Najem entre ce moyen métrage sans grand relief et cet excellent long métrage qui a suivi 9 ans plus tard. L’autre intérêt, plus anecdotique, réside dans le choix des musiques qui accompagnent Baby love, des musiques qu’on a rarement l’habitude d’entendre au cinéma, allant de la voix si spéciale de la chanteuse folk américaine Karen Dalton à la musique malienne de Salif Keita, en passant par l’éthio-jazz de Mahmoud Ahmed et le Gamelan Degung indonésien de Enip Sukanda.

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