De retour en salles au mois d’octobre 2025

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Une journée particulière © 1977 Compagnia Cinematografica Champion / Canafox Films / Les Films Concordia / Tamasa Distribution
Tous droits réservés

En termes de reprises de films anciens en salles, le mois de septembre 2025 était déjà des plus corrects. Celui d’octobre monte encore d’un cran, à la fois en termes de nombre, de qualité et de variété ! Ainsi, vous aurez l’embarras du choix entre une petite vingtaine de films, pour une fois plutôt équitablement répartis sur les cinq mercredis que compte ce mois-ci. Certes, il n’y aura qu’une rétrospective à part entière à dévorer, qui ne représente de surcroît que le premier quart d’un cycle d’envergure dédié jusqu’au printemps prochain à l’un des plus grands photographes / cinéastes du cinéma français. Mais le mélange savant entre cinéma grand public d’un côté et grands classiques du cinéma mondial de l’autre devrait sans doute vous satisfaire, peu importe vous préférences.

La tendance du mois à signaler serait l’accumulation de ressorties de films assez récents, en vue de la sortie événement de leur suite dans les semaines, voire les mois à venir. Pas moins de trois films et deux univers auront le privilège d’une cure de rattrapage plus ou moins complète pour les spectatrices et les spectateurs qui auraient raté ces premiers volets à la fois sur grand écran et par voies d’exploitation secondaires. Tandis que cette pratique commerciale répond avant tout à des intérêts économiques, elle a pour conséquence annexe de remettre les nouveaux films dans un contexte plus compréhensible. Quitte à faire remarquer d’autant mieux la baisse de régime qui va hélas de pair la plupart du temps avec les resucées à répétition d’une formule à succès !

San Clemente © 1981 Palmeraie et Désert / Double D Copyright Films / Les Films du Losange Tous droits réservés

Encore trois petites semaines de patience, s’il vous plaît, jusqu’au 22 octobre pour être précis. Puis, vous aurez droit aux sept premiers longs-métrages et huit courts que Les Films du Losange ressortiront en hommage au réalisateur français Raymond Depardon (* 1942). Sous le titre « Depardon citoyen », il y sera question de son regard passionnant sur tous les travers, petits ou grands, de la société française. Par la suite, les trois volets suivants se pencheront sur son travail de journaliste et de photographe en février 2026, sur les trois documentaires qu’il a consacrés à son milieu d’origine paysanne en mars 2026 et, pour finir, sur sa fascination pour le continent africain et ses autres voyages à travers le monde fin avril 2026.

D’ores et déjà un grand bravo au distributeur d’entreprendre ce travail de redécouverte titanesque et une vive incitation au public cinéphile de lui réserver d’emblée un accueil suffisamment chaleureux pour que les trois cycles prévus l’année prochaine puissent de même sortir dans des conditions convenables !

Que ce soit dans les hôpitaux psychiatriques, au poste de police ou devant le tribunal, Raymond Depardon n’a jamais eu peur d’aller au contact des institutions de la vie française auxquelles on ne se rend jamais de gaieté de cœur. En cela, ainsi que dans sa façon de toujours regarder ses sujets avec empathie et sans jugement, sa démarche s’apparente à celle de son confrère à la filmographie encore plus ample Frederick Wiseman.

Parmi ces premiers films d’octobre, il convient de citer Délits flagrants pour lequel il avait gagné le César du Meilleur documentaire en 1995 et le très poignant 10ème chambre Instants d’audience auquel le documentaire Stups de Alice Odiot et Jean-Robert Viallet qui vient de sortir fait curieusement écho. Côté courts-métrages, il y a un peu de tout – et c’est aussi cela qui fait toute la richesse du cinéma de Raymond Depardon – comme par exemple huit fois une minute de silence entre autres en présence de David Lynch, Takeshi Kitano et Agnès Varda, un portrait posthume d’André Malraux ou encore l’hommage pris sur le vif des New Yorkais dans Central Park après l’assassinat de John Lennon.

Quand Harry rencontre Sally © 1989 Nelson Entertainment / Castle Rock Entertainment / Columbia Pictures / Ciné Sorbonne
Tous droits réservé

Sans compter le plat de résistance de la grande rétrospective pré-citée, c’est le cinéma hollywoodien qui est légèrement surreprésenté parmi les films qui fêtent leur retour sur grand écran en ce mois d’octobre 2025. Depuis hier, le deuxième volet de l’épopée futuriste Avatar, Avatar La Voie de l’eau de James Cameron, a droit à une reprise exclusive limitée à seulement une semaine en préparation de la sortie mondiale du chapitre suivant Avatar De feu et de cendres en décembre. Alors que l’on ne peut que saluer cette initiative de renvoyer ce genre de film sur grand écran, le seul et unique endroit où il peut étaler toute sa splendeur spectaculaire, il aurait été encore un peu mieux de nous ressortir de même le premier Avatar de 2009 et de ne pas restreindre cette reprise à un laps de temps aussi court.

Quoiqu’il en soit, les deux mercredis suivants le distributeur SND emboîte le pas à travers les aventures de haut vol de braqueurs autour de Jesse Eisenberg et Woody Harrelson, Insaisissables de Louis Leterrier et Insaisissables 2 de Jon M. Chu, sortis respectivement en 2013 et 2016, en anticipation de la sortie de Insaisissables 3 de Ruben Fleischer le 12 novembre.

Les quatre autres films américains de retour en salles poursuivent des buts mercantiles un peu moins voyants. Malgré l’avancement de la ressortie au 8 octobre de Gatsby le magnifique dans sa version du milieu des années 1970 réalisée par Jack Clayton avec Robert Redford et Mia Farrow par le jeune distributeur Bluma Films, afin de le rapprocher de la vague d’hommages rendus à son acteur principal disparu il y a deux semaines. Sensiblement de la même époque date Lenny de Bob Fosse, à l’affiche à partir du 15 octobre grâce à Splendor Films, dans lequel Dustin Hoffman livre un tour de force fiévreux en incarnant le comique à l’humour sulfureux Lenny Bruce.

La semaine suivante, ce n’est pas la Saint Valentin, mais peu importe le prétexte pour voir – honte à nous ! – ou revoir l’une des comédies romantiques les plus emblématiques de la fin du siècle dernier : Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner avec le couple mythique formé alors par Meg Ryan et Billy Crystal, chez Ciné Sorbonne. Enfin, Splendor Films encore avec peut-être la plus obscure des ressorties du mois, le film d’horreur canadien The Changeling L’Enfant du diable de Peter Medak avec George C. Scott, le 29 octobre, qui aurait apparemment inspiré ou effrayé des cinéastes aussi reconnus que Martin Scorsese et Alejandro Amenabar.

Nuages flottants © 1955 Toho / Carlotta Films Tous droits réservés

Nos amis de chez Malavida Films ne chôment pas en ce mois d’octobre, puisqu’ils ont ressorti depuis hier l’imposante épopée historique La Reine Margot, qui avait remporté le Prix du jury et le Prix d’interprétation féminine pour Virna Lisi en 1994, ainsi que cinq César dont celui de la Meilleure actrice pour Isabelle Adjani l’année suivante. Là aussi, il est en quelque sorte question de mise en bouche par rapport aux films à venir, puisque le distributeur ressortira dans un mois, le 5 novembre, cinq films supplémentaires de Patrice Chéreau, de Judith Therpauve jusqu’à Gabrielle.

Mercredi prochain, ils poursuivront leur travail tout aussi louable de ressorties de film d’animation hors des sentiers battus avec La Ferme des animaux, l’adaptation du célèbre roman de George Orwell au Royaume-Uni en 1954 par John Halas et Joy Batchelor.

Et si l’on vous avait gardé le meilleur pour la fin ? En effet, le 15 octobre ressortira un coup double de chefs-d’œuvre incontestés du Septième art. Carlotta Films reprend alors le flambeau des Acacias qui avaient sorti ces derniers temps pas moins de huit films du maître du cinéma japonais Mikio Naruse avec l’un de ses longs-métrages les plus connus Nuages flottants. Le même jour, chez Tamasa Distribution, le couple mythique du cinéma italien formé par Sophia Loren et Marcello Mastroianni brille en tons sépia dans le mélodrame par excellence de Ettore Scola Une journée particulière, César du Meilleur Film étranger en 1978.

Finalement, le style exubérant du réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu s’affirmait dès son premier film Amours chiennes, Grand Prix de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes en l’an 2000, que l’on pourra revoir dans toute sa nervosité narrative chez Metropolitan Filmexport à partir du 29 octobre.

Amours chiennes © 2000 Altavista Films / Zeta Film / Lionsgate / Metropolitan Filmexport Tous droits réservés

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