Dounia – Le grand pays blanc
Canada : 2025
Titre original : –
Réalisation : André Kadi, Maya Zarif
Scénario : Maya Zarif
Voix : Rahaf Ataya, Manuel Tadros, Elsa Mardirossian
Éditeur : Blaq Out
Durée : 48 minutes
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 12 mars 2025
Date de sortie DVD : 16 juillet 2025
Les aventures de Dounia, petite fille aux éclats d’étoiles dans les cheveux, se poursuivent dans son pays d’adoption : le Canada. Entourée de ses grands-parents et de son amie Rosalie, elle affronte de nouveaux défis : le froid mordant de l’hiver et une nouvelle culture jusqu’alors inconnue. Plus que jamais, Dounia est convaincue que les battements de son cœur guideront le retour de son père jusqu’à elle…
Le film
[3/5]
À l’origine, Dounia est une web-série d’animation québécoise créée par Marya Zarif, et réalisée par André Kadi et Marya Zarif. En France, la première saison de la série avait été déclinée sous la forme d’un long-métrage d’animation en 2020, sous le titre Dounia et la princesse d’Alep. Une deuxième saison, démarrant pile-là où s’arrêtait la première, a été produite et diffusée à partir du 23 février 2023 au Québec : ce sont les sept épisodes de 7 minutes de cette saison qui, mis bout à bout, ont débarqué dans les salles françaises au printemps, sous le titre Dounia – Le grand pays blanc. Il s’agira donc cette fois d’un « petit » film d’un peu moins d’une heure qui nous narrera la suite des aventures de Dounia, la petite syrienne aux éclats d’étoiles dans les cheveux.
Dounia – Le grand pays blanc commence donc là où s’arrêtait le film précédent : avec ses grands-parents, Dounia habite désormais au Canada, où elle va devoir s’adapter à une nouvelle culture, ainsi qu’à un climat beaucoup plus rude que dans son pays d’origine. Mais Dounia est une enfant brillante et ouverte d’esprit, qui apprend beaucoup à l’école, et se lie d’amitié avec Rosalie et Miguizou. Elle n’est pas confrontée au racisme, et s’intègre sans difficulté majeure. Et pourtant, quelque chose la pèse : son père, toujours en Syrie, lui manque, et elle espère le revoir bientôt… Le thème de la migration forcée est profondément chargé d’émotion, mais dans l’ensemble, le film se distingue par son attitude positive, et son refus du pathos trop facile.
En dépit des difficultés, la joie de vivre prévaut au cœur de Dounia – Le grand pays blanc. Cette joie de vivre est d’ailleurs parfaitement retransmise au public : c’est en effet un véritable plaisir de regarder ces petites filles vaquer à leurs occupations quotidiennes et explorer ensemble leurs découvertes. Mais les sujets sérieux ne sont pas pour autant ignorés : la nostalgie de l’héroïne pour son père et son désir de lui montrer la voie avec cœur en effet jouent un rôle majeur au cœur de l’intrigue de cette saison déclinée sous forme de film. À cela s’ajoutent bien sûr la beauté visuelle de l’ensemble, toujours aussi touchante. Bien que simples et naïfs, les dessins sont empreints d’une atmosphère tout à fait charmante, avec de jolis paysages et des personnages marquants.
En deux mots comme en cent, Dounia – Le grand pays blanc s’avère un film sympathique, bénéficiant toujours d’une légère touche de magie, et qui a le mérite de ne pas simplifier à outrance ses thématiques (exil, déracinement, multiculturalisme, intégration) sous prétexte qu’il s’adresse principalement à un jeune public. Au contraire, ces thèmes sont amenés de façon subtile, par le biais de la curiosité et la richesse des autres cultures, notamment par le biais de personnages avec lesquels on prend plaisir à passer du temps. Un très joli moment, plein de douceur et de poésie.
Le DVD
[4/5]
Proposé par Blaq Out en DVD uniquement, Dounia – Le grand pays blanc s’offre une galette sobre et efficace, allant à l’essentiel, en composant de façon adroite avec les limites d’un encodage en définition standard. L’image est propre et lumineuse, le piqué assez précis et les couleurs sont chatoyantes, rendant un bel hommage au travail de Marya Zarif et ses équipes sur l’animation du film : c’est tout simplement parfait. Côté son, l’éditeur nous propose de découvrir le film dans un mixage Dolby Digital 5.1, relativement immersif et convaincant. Pour les cinéphiles qui visionnent leurs films à domicile sans utiliser de système de spatialisation sonore, Blaq Out nous propose également un mixage Dolby Digital 2.0 sobre et tout aussi efficace.
Dans la section suppléments, on trouvera trois contes racontés par Marya Zarif : « Nanuk le grand ours blanc » (4 minutes), « La première sirène du monde » (4 minutes) et « L’histoire du cœur et du tambour » (2 minutes). Tout à fait charmant !
