Le rendez-vous de l’été
France : 2025
Titre original : –
Réalisation : Valentine Cadic
Scénario : Valentine Cadic, Mariette Désert
Interprètes : Blandine Madec, India Hair, Arcadi Radeff
Distribution : New Story
Durée : 1h17
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 11 juin 2025
3.5/5
Synopsis : Au cœur des Jeux olympiques de Paris 2024. Blandine, 30 ans, est venue de Normandie pour assister aux compétitions de natation et retrouver une demi- sœur perdue de vue depuis 10 ans. Habituée au calme et à la solitude, Blandine découvre une ville bouillonnante dont elle n’a pas les codes. Au fil des jours, la jeune femme fait des rencontres, se perd, hésite, tente de (re)tisser des liens et de naviguer au cœur d’un Paris enfiévré par cet événement hors normes…
Blandine dans la fosse des JO
Un peu moins d’un an après le début des Jeux Olympiques de Paris, nous n’avons pas encore été envahis par des films faisant référence à cet évènement. N’en doutons pas, cela viendra. En tout cas, c’est un film de fiction se déroulant dans le contexte de ces jeux que Valentine Cadic, qui souhaitait vouloir comprendre puis montrer comment un tel évènement sportif pouvait influencer la vie de personnes n’étant pas directement concernées, a choisi de réaliser pour son premier long métrage. Elle a choisi de nous intéresser à un personnage atypique auquel on va s’attacher de plus en plus au cours de ce film. Blandine est professeur de piano, elle habite en Normandie, près de Bayeux, et elle a choisi de profiter d’une semaine de vacances pour venir s’immerger dans le Paris des jeux, avec 2 objectifs majeurs : fan de la nageuse Béryl Gastaldello, dont elle apprécie particulièrement la résilience et le courage dans ses prises de parole, elle a un billet pour assister à une épreuve de natation à la piscine de la Défense Arena ; profiter de son séjour pour rencontrer sa demi-sœur Julie qu’elle n’a pas vue depuis 10 ans et faire connaissance avec sa nièce Alma qui va fêter ses 8 ans. Le début de son séjour est loin de se dérouler comme espéré : l’épreuve de natation, elle ne la verra pas, le sac à dos trop volumineux qu’elle ne peut pas abandonner lui interdisant l’entrée dans la piscine olympique ; quant à l’auberge de jeunesse où elle a réservé un lit pour la semaine, elle apprend vite, mais trop tard, que, pendant les Jeux Olympiques, elle est réservée aux jeunes de 18 ans à 30 ans et qu’elle a dépassé la limite d’âge depuis le jour de son arrivée. Qu’à cela ne tienne, Julie va lui proposer le canapé de son salon, ce qui permettra à Blandine d’être au plus près de sa demi-sœur pendant cette semaine olympique ; et de Alma, sa nièce ; et de Paul, le père d’Alma, séparé de Julie sans être vraiment séparé, et qui fait partie d’un groupe d’activistes qui se sont engagés contre les Jeux Olympiques avec le slogan suivant qui évoque le « nettoyage » opéré avant et pendant les Jeux dans la population des SDF : « Ici, pour pouvoir accueillir les caméras, il a fallu faire partir tous ceux que personne ne regarde ». Durant cette semaine à Paris, Blandine ne verra aucune épreuve olympique mais elle va faire un certain nombre de rencontres qui nous permettront de parfaire progressivement la connaissance de ce personnage attachant. Blandine, qu’on ne va pratiquement jamais quitter durant tout le film, n’est peut-être pas totalement « hors-sol » mais on la sent inadaptée à la vie dans une grande ville comme Paris et partagée entre, d’un côté, une certaine timidité, une grande spontanéité, une grande douceur, un côté candide, une énorme gentillesse et, de l’autre côté, une certaine expérience de la vie et la volonté affichée de choisir sa voie, de refuser de faire forcément comme tout le monde.
A la vision de Le rendez-vous de l’été, il est facile de suivre la trace des réalisateurs et des réalisatrices qui ont influencé le cinéma de Valentine Cadic. Rassurez vous, ce sont d’excellentes influences, depuis Jacques Rozier, la plus ancienne, jusqu’à Justine Triet, celle de La bataille de Solférino, et, surtout, Guillaume Brac, celui d’à peu près tous ses films. Le cinéma de Valentine Cadic est donc un cinéma décalé plein de tendresse et d’humanité, ce qui ne l’empêche en rien de présenter de très belles images du Paris nocturne. Arriver à insérer le tournage dans le processus des Jeux Olympiques a demandé un travail sérieux en amont et l’utilisation d’une équipe réduite qui pouvait laisser penser à une équipe de télévision. Il y a 2 ans, la réalisatrice avait déjà travaillé sur un court-métrage avec la comédienne Blandine Madec et cette dernière est arrivée dans le film dès le début de la phase d’écriture. Sa prestation est à la hauteur des espérances de Valentine Cadic. Aux côtés de Blandine Madec, India Hair est, comme d’habitude, parfaite dans le rôle de Julie, une demi-sœur au bord du burn-out, très différente de Blandine.