Test DVD : Code Lisa – Saison 2

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Code Lisa – Saison 2


 
États-Unis : 1994
Titre original : Weird science
Créateur : Robert K. Weiss
Acteurs : Michael Manasseri, John Asher, Vanessa Angel
Éditeur : Elephant Films
Durée : 5h environ
Genre : Série TV, Comédie, Science-fiction
Date de sortie DVD : 25 mai 2016

 

 

Gary Wallace et Wyatt Donnelly sont deux adolescents complexés, rejetés par leurs camarades de classe, et qui n’arrivent pas à séduire les filles. Par une nuit d’orage, Wyatt, génie en informatique, décide de créer Lisa sur son ordinateur : une femme virtuelle parfaite, qui exaucera tous leurs désirs. Leurs espoirs sont plus que comblés lorsque la sublime créature leur apparaît en chair et en os…

 

 

La saison

[5/5]

Dans le livret de 12 pages -par ailleurs très joliment illustré- qui accompagne cette deuxième saison de Code Lisa en DVD, le très intéressant Jérémy Coifman, rédacteur en chef du site Eastasia.fr mais également rédacteur pour Screemania et sur le blog séries Time of the season, s’échine à essayer de démontrer que la série se veut un prolongement de l’esprit du film de John Hughes Une créature de rêve. Morceaux choisis de son raisonnement argumenté :

« [John Hughes] savait surtout parler des enfants, de l’adolescence, des espoirs, des émois, de la folie de cette période avec des long-métrages cultes tels que Breakfast Club ou Seize bougies pour Sam. La télévision a bien entendu essayé de s’emparer du phénomène.

Durant la saison 90-91, ce ne sont pas moins de deux adaptations de films de John Hughes qui envahissent les écrans américains : Ferris Bueller day’s off, adaptation du film éponyme, narrant les aventures d’un adolescent populaire et débrouillard, qui entraine ses amis dans de drôles de situations, et Uncle Buck, portrait d’un squatteur de première, insupportable envahisseur qui dérange le quotidien d’une petite famille banlieusarde tranquille. Les deux séries sont hélas des échecs, surtout parce qu’elles ne parviennent pas à capturer l’essence du cinéma de John Hughes. La même saison, c’est une adaptation non officielle qui tire son épingle du jeu : Parker Lewis ne perd jamais. Dans un style cartoon irrésistible, elle fait honneur à la folie de Hughes, à sa profondeur, piochant autant dans les personnages de Ferris Bueller que ceux de Breakfast Club.

Tout cela, pour arriver à la saison 94-95. Usa Network sort du placard une série tirée du film de John Hughes réalisé dix ans auparavant : Weird science, Une créature de rêve en France. (…) Reprenant le mythe de Frankenstein à la sauce geek associal 90’s, la série parvient à trouver le ton juste entre son lien de parenté avec le film original et une voie qui lui est propre. »

Loin de nous l’idée de mettre en doute la parole du rédacteur, qui argumente son point de vue de façon remarquable. Cela dit, chaque idée se doit d’être débattue, et comme on a tenté de l’expliquer l’année dernière à l’occasion de la sortie de la première saison du show en DVD (lire notre article), on peut très largement remettre en cause la réelle emprise de John Hughes sur la production de la série créée par Robert K. Weiss. Il est d’ailleurs le « grand absent » du générique de la série Code Lisa, que cela soit au niveau de l’écriture ou même de la production, et cette dernière s’est très vite démarquée de son modèle cinématographique en poussant le concept beaucoup –mais alors beaucoup– plus loin que le film dont il s’inspire. De même, si John Hughes a toujours mis un point d’honneur dans sa large évocation des mœurs adolescentes à tenter de placer une volonté de réalisme dans ses personnages, Code Lisa a dès les premiers épisodes fait de Gary et Wyatt de pures caricatures d’adolescents, dont les caractéristiques et traits de caractère étaient volontairement poussés au-delà de toute limite réaliste. Idem pour le personnage de Chett, le grand frère de Wyatt, qui s’avère le souffre-douleur extrême des deux gamins, et s’offre certains épisodes encore bien gratinés dans cette deuxième saison (impossible de résister à l’épisode Une machine de rêve).

On l’a dit et on le répète, l’immense réussite de Code Lisa (probablement la série comique la plus énorme des années 90) est à mettre au crédit non pas de John Hughes et de son (mauvais) film de 1985, mais bel et bien à celui de Robert K. Weiss, qui a su avec cette série trouver le concept rêvé pour permettre à son équipe d’auteurs de coucher sur papier leurs idées de scénarios les plus folles et les plus délirantes. Collaborateur régulier de John Landis, des Zucker-Abrahams-Zucker (entre 1977 et 1994) mais également du comique US trop méconnu Weird Al Yankovic, Weiss a su insuffler à Code Lisa le sens du gag, le rythme fou et surtout l’esprit absurde et non-sensique des comédies les plus « hénaurmes » et les plus drôles dont ait jamais accouché le cinéma américain. Une réussite absolue et incontestée, à laquelle Elephant Films contribue à offrir une réelle pérennité avec ses coffrets DVD. On espère vraiment que les trois saisons suivantes suivront…

 

 

Le coffret DVD

[4,5/5]

Après nous avoir surpris l’été dernier en sortant dans le même mouvement les premières saisons des séries Punky Brewster, Sauvés par le gong et Code Lisa, Elephant Films nous propose cette année de retrouver les deuxièmes saisons de chacune de ces trois séries, et ajoute la première saison de la série Charles s’en charge, qui plaira sûrement aux amateurs et autres nostalgiques.

Elephant s’y connait en DVD – l’éditeur est parfaitement rôdé à l’encodage sur support DVD, et évite tous les écueils liés à un encodage en définition standard avec talent. C’est d’autant plus flagrant que la SD semble être la meilleure option pour ces séries « vintage » que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Techniquement, il y aura donc bien peu à dire sur ces superbes coffrets que les amateurs achèteront la larme à l’œil et le sourire aux lèvres : l’image est tout à fait satisfaisante, composant parfaitement avec les limites du support, à un détail près dans le cas de Code Lisa : originellement tournée et diffusée au format 4/3 (le standard télévisuel de l’époque), la série est ici malheureusement à nouveau encodée en 16/9, ce qui tend à légèrement écraser l’image. Il vous faudra donc jouer avec votre télécommande afin de revenir à un ratio 4/3 plus fidèle à la diffusion d’origine. Côté son, on aura droit à la fois à la VOST et à la VF d’origine, qui comblera à coup sûr de bonheur tous ceux qui l’ont découverte enfant ou ado.

Du côté des suppléments, et outre les bandes-annonces et karaokés des génériques des séries pour ados éditées par Elephant, l’éditeur recycle sa (décevante) présentation de la série par Nico Prat, déjà présente au sein du coffret de la première saison. On attend maintenant la troisième saison de Code Lisa, en espérant que le léger problème de format soit enfin réglé.

 

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