Test Blu-ray : Pop Team Epic – Intégrale Saison 1

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Pop Team Epic – Intégrale Saison 1

 
 
Japon : 2018
Titre original : Poputepipikku / Poptepipic
Créateur : Jun Aoki
Éditeur : @Anime
Durée : 5h30 environ
Genre : Série TV, Animation, Comédie
Date de sortie Blu-ray : 31 octobre 2018

 

 

Popuko et Pipimi sont deux jeunes filles à l’air adorable. Mais la réalité est tout autre. Elles passent leur temps à embêter le monde entier et à faire des choses to-ta-le-ment insensées. Quand il s’agit de se moquer des autres, Popuko est difficilement contrôlable, et il ne faut pas compter sur Pipimi, sa grande sœur, pour l’arrêter…

 

 

La saison

[5/5]

La série Pop Team Epic est adaptée d’un manga au format quatre cases, auto-proclamé « de merde » et publié en ligne depuis 2014, que l’on doit à l’imagination de Bukubu « Bkub » Okawa. Ouvertement loufoque, voire même volontiers bizarre, ce dessin animé d’un nouveau genre ne suit aucune trame narrative, chaque épisode s’imposant comme un enchaînement de sketches et parodies, mené tambour-battant et s’avérant souvent aussi débile qu’efficace.

On y suivra deux personnages récurrents, Pipimi et Popuko, deux écolières en mode « kawai » aux sourires de petits chatons tout mignons et aux mains étonnamment réalistes, surtout quand leur prend la lubie d’adresser de bons gros doigts d’honneur au spectateur (ce qui arrive assez souvent). Souvent représentée avec une batte de baseball garnie de clous à la main, Popuko s’impose d’entrée de jeu comme un personnage aux lubies absurdes, doté d’une personnalité brutale et colérique, tandis que Pipimi, à qui elle voue une admiration sans bornes, est un peu plus tempérée, même si elle peut également se laisser aller à de subits éclats de violence. La relation entre les deux jeunes filles est floue, et semble parfois teintée d’une attirance romantique. Au fil des séquences et des épisodes, le spectateur suivra donc les deux collégiennes dans une série de sketches et de parodies remplies de références à la pop culture actuelle : on y croisera donc des références aux jeux vidéo, à divers phénomènes estampillés « Internet » (Youtube, Instagram, followers, haters, trolls, foodporn…) ainsi qu’à toute une ribambelle de films, séries, clips et émissions de télé, le tout mélangeant les époques et les influences sans jamais se poser la moindre question ni jamais se prendre au sérieux.

 

 

Les références sont donc littéralement innombrables, et prendraient probablement des jours entiers à être disséquées une par une ; si certaines d’entre elles s’avèrent trop étroitement liées à la culture japonaise pour être réellement comprises par le public occidental, d’autres en revanche s’attaquent sans vergogne à des éléments très connus chez nous : Totoro, Your name, Evangelion, Les fous du volant, Skyrim, Shining, Rasta rockett, The grudge, Pokémon, Berserk, Akira, 2001 : Odyssée de l’espace, Gundam, Mickey Mouse… Mais alors que l’on se disait qu’à un tel niveau de métaréférences en pagaille, on touchait soit au génie absolu soit à la folie pure, les auteurs de Pop Team Epic ont encore franchi un cap supplémentaire dans la dinguerie en divisant les épisodes en deux parties, d’apparence totalement identiques, le premier étant doublé par des femmes, et le deuxième par des hommes ! L’occasion pour le spectateur de revoir tout ce qu’il a déjà vu quelques minutes avant, à la nuance près que les deux petites écolières ont maintenant des voix masculines : l’effet est assurément très étrange (d’autant que les voix, qu’il s’agisse des hommes ou des femmes, sont toujours différentes d’un épisode à un autre). A l’occasion, de petites modifications de dialogues sont opérées, au grès des improvisations des acteurs ; on pourra également remarquer de légers changements formels, de plus en plus fréquents au fur et à mesure que la saison avance.

Fonctionnant très souvent sur un mode « défensif », Pop Team Epic pratique également volontiers un humour auto-dénigrant, soulignant la pauvreté des gags « de merde » du show, et s’attaquant régulièrement à l’éditeur du manga d’origine, Takeshobo, ainsi qu’à King Records, qui produit la série au Japon, et qui est décrit comme un comité œuvrant dans l’ombre dans le but de contrôler les deux héroïnes par-delà le quatrième mur dans le but de produire une série à succès.

 

 

Très sérieusement annoncée par son producteur Kotaro Sudo comme ayant bénéficié de cinq mille billions de Yen de budget (soit environ 39.000 milliards d’euros) dans une interview donnée à The Anime Times, Pop Team Epic s’avère également une belle claque visuelle, affichant en effet de multiples techniques et styles d’animation, allant de la 2D classique à la stop-motion, en passant par la 3D ou, plus surprenant, quelques passages dessinés avec du sable ou une séquence énormissime durant laquelle deux personnes proposent une séquence entièrement animée avec des grands calepins et beaucoup d’imagination. Si une deuxième saison n’a pour le moment pas encore été officiellement annoncée, une deuxième saison de la série imaginaire Hoshiiro Girldrop a quant à elle été confirmée dans le dernier épisode de la saison…

 

 

Le coffret Blu-ray

[5/5]

Qui dit gros événement animé dit forcément @Anime, et c’est bien entendu l’éditeur préféré des amateurs d’animation japonaise qui se charge aujourd’hui d’éditer Pop Team Epic – Intégrale saison 1 sur support Blu-ray, dans un joli boitier 2 Disques contenant les douze épisodes de la série. On notera par ailleurs que la série est proposée dans un boîtier Amaray contenant bien sûr les deux Blu-ray mais également un bloc-notes adhésif aux couleurs de Popuko : un goodie exclusif plutôt sympathique, d’autant que le merchandising autour de cette série récente n’est pas encore extrêmement développé en France.

Techniquement, et comme à son habitude, l’éditeur @Anime a pris grand soin de nous proposer un master de toute beauté sur cette saison : visuellement, les épisodes affichent une pêche tout simplement épatante. Les couleurs sont extraordinaires, la définition est sans accroc, le piqué ultra-précis nous permet de découvrir mille petits détails par ci par là, bref tout est fait pour rendre justice à l’imagination sans borne et aux délires les plus barrés des équipes créatives aux commandes de Pop Team Epic. Côté son, la VO japonaise est proposée dans un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 sobre, efficace et parfaitement équilibré, avec des sous-titres français ne posant pas le moindre souci.

 

 

Côté suppléments, l’éditeur nous propose une bande-annonce ainsi que les traditionnelles versions « clean » (sans les mentions écrites) des différents génériques de début et de fin que l’on peut découvrir au fil de la saison, ces derniers étant proposés, au choix, dans leurs versions féminines ou masculines. Du beau travail éditorial pour une série in-dis-pen-sable.

 

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