Critique : Welcome in Vienna – Partie 1 : Dieu ne croit plus en nous

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Welcome in Vienna - Partie 1 : Dieu ne croit plus en nous photo du film

Welcome in Vienna - Partie 1 : Dieu ne croit plus en nous Welcome in Vienna – Partie 1 : Dieu ne croit plus en nous

Suisse, Autriche, Allemagne : 1982
Titre original : Wohin und zurück – An uns glaubt Gott nicht mehr
Réalisateur : Axel Corti
Scénario : Axel Corti
Acteurs : Johannes Silberschneider, Barbara Petritsch, Armin Mueller-Stahl
Distribution : Le Pacte
Durée : 1h55
Genre : Drame
Date de sortie : 30 novembre 2011

5/5

Premier film de ce qui sera la trilogie Welcome in Vienna, Dieu ne croit plus en nous revient sur un des moments souvent ignorés par le cinéma : la fuite et la traque des juifs autrichiens et des allemands refusant le nazisme de 1938 au début de la guerre.

Synopsis : Vienne 1938 : après la Nuit de Cristal et le meurtre de son père par les nazis, Ferry Tobler, un adolescent juif, fuit l’Autriche. Avec un laissez-passer difficilement acquis, il échoue à Prague. Là, Il y fait la connaissance de Gandhi, soldat allemand anti-nazi échappé de Dachau, et d’Alena, une tchèque chargée d’assister les réfugiés. Ensemble et avec d’autres immigrants juifs, ils parviennent jusqu’à Paris. Mais, sans papiers, ils sont arrêtés et internés par les autorités françaises dans le camp de rétention de Saint-Just-en-Chaussée. Profitant du chaos qui suit l’invasion allemande, ils s’échappent et tentent de rejoindre Marseille dans l’espoir de s’embarquer pour les États-Unis.

Welcome in Vienna - Partie 1 : Dieu ne croit plus en nous photo du film

Un chef d’œuvre d’humanité

Axel Corti a privilégié une image sans fioriture, presque documentaire, dans un noir et blanc raccord avec les quelques images d’archives qui émaillent le film.
Il concentre sa réalisation sur l’indicible peur qui va s’emparer de toute une population persécutée, traquée, sans identité de Vienne à Prague, de Prague à Paris, de Paris au camp de St Just, de St Just à Marseille. Hitler étend son pouvoir, les acculant à une fuite sans fin, à des queues devant des ambassades, des consulats pour un visa toujours refusé, un laisser passé difficilement obtenu, quelques jours de répits octroyés.

Ce film dénonce la violation la plus cruelle de l’identité. Étrangers partout, pourchassés, refoulés, ignorés dans le meilleur des cas, ils ne sont rien aux yeux des gouvernements qui n’ont jamais cherché à favoriser leur départ dans un endroit sûr mais au contraire ont contribué à leur traque, à leur emprisonnement, à leur mort. Voir les français les confiner dans un camp, les rafler dans leur refuge, voire des enfants faire prisonnier un allemands non nazi blessé pour le remettre aux autorités est une véritable douleur pour nous aujourd’hui.

Welcome in Vienna - Partie 1 : Dieu ne croit plus en nous photo du film

La vie malgré tout

Si l’image est presque documentaire, Axel Corti n’a pas fait un film froid. La fuite, la traque sont personnifiés par Ferry, Alena, Gandhi, Melhig, Fein, Kron….à travers leur histoire, leurs espoirs, leur vie qui se poursuit, leur solidarité, leur dignité, leurs combines pour survivre.

Tout la force du réalisateur est concentrée dans ses personnages et c’est d’eux que le film tire sa force. Plutôt qu’une condamnation des lâchetés des gouvernements et des hommes, c’est à chaque instant la dignité de ces êtres qui éclate et donne sa puissance aux images.

Résumé

Un film puissant, effrayant pour ce que le mal a fait aux hommes, une œuvre à découvrir absolument et à partager sans attendre tant les relents du nazisme renaissent sans cesse.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=_ZFRMgkdgbU[/youtube]

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