Les Lyonnais

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Photo du film Les Lyonnais d'Olivier Marchal

L'affiche du film Les Lyonnais d'Olivier MarchalLes Lyonnais

France : 2011
Titre original : Les Lyonnais
Réalisateur : Olivier Marchal
Scénario : Edmond Vidal
Acteurs : Gérard Lanvin, Tchéky Karyo, Daniel Duval
Distribution : Gaumont Distribution
Durée : 1h42
Genre : Policier, Drame
Date de sortie : 30 novembre 2011

Globale : [rating:2.5][five-star-rating]

Olivier Marchal, l’ancien keuf devenu cinéaste, s’est fait un nom dans le milieu du polar réaliste au point d’être identifiable dès les premières images de ses films. Cela suffit-il pour faire des Lyonnais une œuvre réussie ? Rien n’est moins sûr. La stylisation outrancière de ce nouvel opus plombe hélas un scénario plutôt bien ficelé. La présence du monolithique Lanvin n’arrange rien… Le reste de l’interprétation s’en sort avec les honneurs.

Synopsis : L’amitié entre deux gamins qui deviennent les fondateurs du groupe des Lyonnais, organisation armée qui se fit connaître par ses braquages à répétition durant les années 70.

Photo du film Les Lyonnais d'Olivier Marchal

Attention bandit !

Gérard Lanvin a tellement suriné le PAF de son inénarrable mépris pour le cinéma qui, selon ses propres mots, ne lui sert que de gagne-pain, qu’on a toujours un peu de mal, en le voyant de retour devant une caméra, à se demander ce qu’il vient y foutre. Seul comédien à avoir dézingué Claude Lelouch après deux films sous sa direction, celui-là même qui lui a offert une authentique identité cinématographique (Y’a des jours et des lunes) après un nombre incalculable de bouses et de seconds rôles (l’un n’empêchant pas l’autre), le voici à nouveau dans le polar. La soixantaine bien entamée, la barbe plus sel que poivre et le muscle qui commence à se barrer en sucette, l’ancien loubard du Choix des Armes nous joue le vieux caïd à la sagesse quasi socratique, façon Lino Ventura autiste.

On peut ne pas avoir pour Lino Ventura une admiration sans bornes, ce qui est le cas de l’auteur de ces lignes, force est de lui reconnaître au moins une chose : de la présence et de la prestance. Un peu comme chez Delon ou Gabin. Deux qualités que Lanvin n’aura jamais. Il le prouve aisément ici. Monolithique comme dans tous ses rôles ou presque, débitant son texte à la mitraillette sans l’once d’une nuance, il nous fait du Lanvin, ni plus ni moins. Pour un rôle principal, ça craint le pâté !

Photos du film Les Lyonnais d'Olivier Marchal

Etienne Chicot, grandiose en 3 minutes

Car si l’on excepte les tics maniéristes de la mise en scène (ah, ces foutus accélérés que nous ont apportés les John Woo et confrères !) et cette image saturée de couleurs qui ne sert strictement à rien, Les Lyonnais pourrait constituer un assez agréable divertissement. L’artillerie lourde fonctionne plutôt bien (les attaques, les pétarades et les arrestations) et le scénario tient la route malgré une avalanche de flashbacks un peu soûlants et un dialogue semblant sorti d’un dictionnaire de répliques toutes faites. Heureusement, le reste de l’interprétation frôle l’irréprochable (mention spéciale à Etienne Chicot, grandiose en trois minutes, et qui démontre que le théâtre reste la meilleure école pour savoir jouer).

Paroles d’honneur et donneurs de parole, code de déontologie chez les mafieux, règlements de compte sans OK Corral : tout cet attirail sans lequel un film de bandit ne serait qu’une bluette sentimentale à la « Heidi au pays des coquelicots » est ici concentré pour faire revivre ce groupe de potes qui a mal tourné. Malgré des moyens techniques d’aujourd’hui, tout cela sent quand même un peu la naphtaline. Exhumer de telles histoires a-t-il encore un sens ? Rien n’est moins sûr et sans l’ombre d’un doute, on préfère le Marchal de « 36 » à celui qui nous entourloupe quand même un petit peu avec ses références à deux balles -même pas de 357 Magnum- (au Parrain pour ne citer que celle-ci) et cette vie et mort d’une bande de malfrats de province.

Résumé

Lanvin qui tire la gueule pendant une heure et demi et Marchal qui le filme en crachant de la couleur sursaturée pour se donner un style. C’est un peu dommage car le cinéaste nous a habitués à mieux. Le scénar et le reste de l’équipe artistique sont plus convaincants.

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