Critique : Jeux de Pouvoir

Jeux de Pouvoir

France, États-Unis, Grande Bretagne : 2009
Titre original : State of Play
Réalisateur : Kevin Macdonald
Scénario : Matthew Michael Carnahan
Acteurs : Russell Crowe, Ben Affleck, Jason Bateman
Distribution : StudioCanal
Durée : 2h07
Genre : Thriller, Drame
Date de sortie : 24 juin 2009

Deux ans après l’excellent Le dernier roi d’Écosse, le réalisateur britannique Kevin Macdonald choisi d’adapter sur grand écran Jeux du Pouvoir. Le film est tiré de la mini-série State of Play créée par Paul Abbott et qui a connu un immense succès sur la BBC en 2003. Kevin Macdonald est resté fidèle aux intrigues initiales, tout en déplaçant l’action dans l’univers politique américain.

Stephen Collins est membre du Congrès américain et préside le comité qui supervise les dépenses de la Défense. Ambitieux, il incarne l’avenir de son parti et pourrait bien devenir un des leaders du pays. Lorsque sa jeune assistante est tuée dans des circonstances mystérieuses, certains secrets font surface. Cal McAffrey, journaliste chevronné et ami de longue date de Collins, est chargé par sa rédactrice en chef, d’enquêter sur l’affaire. Avec une jeune journaliste, Della Frye, McAffrey tente de découvrir l’identité du meurtrier. Il ignore qu’il s’attaque à un complot qui menace les structures mêmes du pouvoir. Lorsque des milliards sont en jeu, tout le monde devient suspect…

Un thriller bien écrit et efficace

Si l’histoire débute avec deux meurtres et un suicide non apparentés, c’est pour mieux se déployer au fil de la narration et proposer des pistes toujours inattendues. La complexité du récit est très bien gérée par le réalisateur, malgré la multiplicité des personnages et des connexions. Chaque ramification proposée semble plus vraie que la précédente alors que cette théorie de conspiration à grande échelle ne fait que s’amplifier, prenant des proportions insoupçonnées au fil de l’intrigue. Le complot est exposé de manière claire, mais sans jamais se trahir, maintenant un suspense permanent, jusqu’a la scène finale.

Si le postulat de base est attractif, relations entre journalisme et politique, le film n’en oublie pas moins les individus et les choix qu’ils peuvent faire, abordant les thèmes de la loyauté, du conflit d’intérêts, soif de pouvoir, ambition, corruption, etc.. Côté technique, rien à redire : une image impeccable nous dévoilant l’atmosphère d’une ville en ébullition, les locaux d’un quotidien ou encore l’intimité d’un journaliste; un rythme bien maitrisé procurant une tension continue ; une bande-son discrète, mais efficace.

Un trio de choc

La force de ce film tient également dans le trio d’acteurs principaux : Russell Crowe incarne Cal Mc Affrey, un journaliste passionné, mais un poil grincheux, qui prend sous son aile une jeune recrue blogueuse Della Frye, interprétée par Rachel McAdams (N’oublie jamais, Julie et Julia). L’actrice donne à son personnage une fraicheur naïve, tout en conservant sa niaque de journaliste. Plus de dix ans après Gladiator, l’acteur américain a toujours autant de charisme et un simple regard en dit long sur ses pensées. Le réalisateur propose au travers de cette équipe de choc un survol du métier de journaliste et de son évolution liée aux nouvelles technologies. D’un côté, il y a le vieux de la vieille qui passe sa vie sur le terrain, et de l’autre, la nouvelle génération qui n’a besoin que d’un ordinateur (et même pas de stylo). Cependant, ils sont tous les deux dans une quête de vérité qui permet à cette association improbable de fonctionner.

Ben Affleck tient le rôle de Stephen Collins, élégant et assez mystérieux pour qu’on ne puisse pas voir clair dans son jeu. La relation d’amitié entre le journaliste et le politique biaise l’objectivité de l’enquête et par conséquent, l’opinion faite par le spectateur, créant ainsi plus de retournements de situations.

Extraits du dossier de presse

Dans la partie d’échecs qui se joue dans l’univers de la politique, deux équipes puissantes manœuvrent et s’affrontent en permanence : les politiciens, qui tentent de conserver leur position influente, et les journalistes, qui cherchent à révéler la corruption qui accompagne les dérives du pouvoir. Les deux adversaires sont liés par le besoin qu’ils ont l’un de l’autre. Le meurtre permet parfois de prendre l’avantage…

Résumé