Albert Serra, Prix Jean Vigo 2016‏

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Le réalisateur de Honor de Cavalleria, Le Chant des oiseaux et Histoire de ma mort (Léopard d’or à Locarno en 2013) est le premier espagnol à remporter le Prix Jean Vigo qui, depuis 1951, «distingue l’indépendance d’esprit, la qualité et l’originalité des cinéastes de court et long métrages» et «plutôt que saluer l’excellence d’un film, le Prix Jean Vigo tient à remarquer un auteur d’avenir, à découvrir à travers lui une passion et un don».

LA MORT DE LOUIS XIV affiche

Le dernier long-métrage du catalan, La Mort de Louis XIV succède à La Peur de Damien Odoul et suit l’agonie du Roi Soleil. Le film a été présenté en séance spéciale lors du dernier Festival dans le cadre d’un hommage à l’acteur qui interprète le rôle-titre, le grand Jean-Pierre Léaud qui a reçu une Palme d’or d’honneur lors de la soirée de clôture. La Mort de Louis XIV n’est pas le premier long-métrage avec Jean-Pierre Leaud à recevoir ce prix. Paris s’éveille d’Olivier Assayas, dont il était l’un des acteurs principaux, a en effet été primé en 1992.

Synopsis officiel : Août 1715. À son retour de promenade, Louis XIV ressent une vive douleur à la jambe. Les jours suivants, le Roi poursuit ses obligations mais ses nuits sont agitées, la fièvre le gagne. Il se nourrit peu et s’affaiblit de plus en plus. C’est le début de la lente agonie du plus grand roi de France, entouré de ses fidèles et de ses médecins.

Le jury l’a salué pour «sa façon singulière de filmer l’Histoire, ses films à la fois somptueux et désinvoltes qui font de lui un cinéaste unique». Ce même jury a tenu à exprimer son intérêt pour Diamond Island de Davy Chou, également présenté à Cannes dans le cadre de la Semaine de la Critique.

Ce palmarès distingue un autre cinéaste présent à Cannes cette année en remettant un Prix Jean Vigo d’honneur à Paul Vecchiali qui venait pour la première fois sur la Croisette avec son dernier film, Le Cancre, là encore révélé en séance spéciale dans le cadre de la sélection officielle. «Cinéaste et producteur, il a poursuivi sans relâche une oeuvre indépendante et singulière qui a marqué et influencé plus d’un demi-siècle de cinéma français». Depuis la réédition de huit de ses longs-métrages l’an dernier, dont Femmes Femmes (critique) et la sortie de ses nouveaux opus, Nuits blanches sur la jetée et C’est l’amour, il est revenu sur le devant de la scène ce dont on peut se réjouir. Avant lui, Jacques Doillon, Otar Iosseliani, Jean-Marie Straub, Agnès Varda et Léos Carax avaient été honorés de la même manière.

Le Prix Jean Vigo du court-métrage a été attribué à Vincent Le Port pour Le Gouffre, «pour sa capacité à nous entraîner dans les entrelacs du mystère et de la réalité, pour son originalité et son ambition formelle et narrative». Ce moyen-métrage, présenté aux Rencontres européennes du moyen-métrage de Brive est un bel objet cinématographique, à la lisière du fantastique avec une jeune femme qui, alors qu’elle s’apprête à quitter le camping de son oncle alors que l’été s’achève, cherche une enfant qui a disparu. Le réalisateur propose une belle ambiance nocturne et de superbes clairs obscurs (le film se déroule beaucoup de nuit et dans une crypte à peine éclairée). Le noir et blanc, magnifique, accompagne une tension constante et une ambiance quasi magique. Un court-métrage produit par Roy Arida, Vincent Le Port, Louis Tardivier et Pierre-Emmanuel Urcun, ce dernier ayant réalisé Le Dernier des Cefrancs, le lauréat de l’an dernier.

LE GOUFFRE Vincent le port

Les deux films primés seront présentés en séance exceptionnelle lors du prochain Festival International du Film de Morelia au Mexique, partenaire de la Semaine de la Critique, qui aura lieu du 21 au 30 octobre prochain.

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