Le grand cahier

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Le grand cahier afficheLe Grand Cahier

Hongrie : 2013
Titre original : A nagy Füzet
Réalisateur : Janos Szasz
Scénario : Janos Szasz, Tom Abrams, Andras Szeker
Acteurs : Andras Gyémant, Laslo Gyémant, Piroska Molnar, Ulrich Thomsen
Distribution : Pretty Pictures
Durée : 1h49
Genre : Drame
Date de sortie : 19 mars 2014

Globale : [rating:2][five-star-rating]

Janos Szasz est un réalisateur hongrois dont la filmographie n’avait jamais franchi nos frontières. C’est sans doute le succès rencontré par Le Grand Cahier dans divers festivals qui a permis à ce film d’arriver sur nos écrans.

Synopsis: Pendant la Seconde Guerre mondiale, des jumeaux sont envoyés à la campagne, chez leur grand-mère sadique. Dans un pays dévasté, confrontés au froid, à la faim et à la cruauté humaine, ils ont pour seul refuge un grand cahier, dans lequel ils décrivent leur quotidien.

 

Le grand cahier 1

Devenir de plus en plus dur

Le Grand Cahier est l’adaptation cinématographique du roman homonyme, premier volet de la « trilogie des jumeaux ». L’auteur de cette trilogie est l’écrivain suisse d’origine hongroise Agota Kristof. Le film, comme le roman, est la description très noire de l’évolution de deux jumeaux de 13 ans emmenés par leur mère dans un village en pleine campagne, chez sa propre mère qu’elle n’a pas vue depuis 20 ans, une vieille femme méchante, avare et sale surnommée la sorcière par son entourage. L’action se déroule à la fin de la seconde guerre mondiale, et la mère est persuadée que ses fils auront plus de chance de survivre dans ce village perdu que dans la ville. Très vite, il s’avère toutefois que, même dans cette campagne, les conditions de vie sont épouvantables, le froid et la faim s’étant abattus sur tout un peuple. Les jumeaux doivent travailler dur pour gagner leur pitance, une pitance faite de soupes aux pommes de terre et au pain. Très vite, les deux jumeaux en arrivent à considérer qu’ils ne pourront survivre qu’en abonnant toute parcelle d’humanité, en devenant les plus durs possibles, en s’entraînant méthodiquement à devenir durs : ils se cognent l’un l’autre, sacrifient des animaux, …

 

Le grand cahier 2Plus « soft » que le roman

Le roman d’Agota Kristof comporte des scènes qu’on peut qualifier de scabreuses : rapport sexuel entre une jeune fille, Bec-de-lièvre, et un chien, fellation exercée par une jeune femme sur les jumeaux, scène d’ondinisme pratiquée sur un officier allemand. Aucune de ces scènes n’apparaît dans le film. Certes, la jeune fille au bec de lièvre est bien présente mais elle se contente de voler sur le marché et elle devient l’amie des jumeaux ; la jeune femme est bien en manque d’homme mais elle se contente de prendre son pied avec le … pied d’un des gamins lorsqu’elle se lave avec lui ; quant à l’officier allemand, il est bien là, lui aussi, il loge dans une dépendance, chez la grand-mère, avec un jeune soldat qui est manifestement son amant et qui est jaloux de l’attirance exercée par les jumeaux sur l’officier. Rien de plus !

 

Le grand cahier 3

Peut on « aimer » un tel film ?

 

Ce film, profondément pessimiste, nous ramène à une question récurrente en matière de cinéma : quels termes utiliser lorsqu’on veut porter un jugement sur un film (et, plus généralement, sur une œuvre artistique) ? Concernant Le Grand Cahier, difficile d’affirmer qu’on a « aimé » un tel film : les personnages sont tous déplaisants, on ne ressent d’empathie pour aucun d’entre eux, comment faire pour « aimer » ? Pour celles et ceux qui sont entrés dans le film, une expression comme « film d’une grande puissance » apparaît plus adaptée. On pourra aussi reconnaître que la photo est très réussie. Il faut dire qu’on la doit à Christian Berger, directeur de la photographie sur de nombreux films de Michael Haneke, dont Le Ruban Blanc. Il est toutefois également possible de prétendre que l’on n’est pas entré dans ce film et qu’on s’y est ennuyé.

 

Résumé :

Le Grand Cahier est tout sauf un mauvais film. Beaucoup de spectateurs le trouveront même excellent. Par contre, celles et ceux qui ont besoin de ressentir un minimum d’empathie avec ne serait-ce que quelques personnages d’un film pour réussir à l’apprécier auront l’impression de se heurter à une porte close leur interdisant d’entrer dans le film.

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