Tu seras mon fils

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Tu seras mon fils

Tu seras mon filsTu seras mon fils

France : 2010
Titre original : Tu seras mon fils
Réalisateur : Gilles Legrand
Scénario : Gilles Legrand
Acteurs : Niels Arestrup, Lorànt Deutsch, Patrick Chesnais
Distribution : Universal Pictures International France
Durée : 1h42
Genre : Drame
Date de sortie : 24 août 2011

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Tu seras mon fils un est drame français de Gilles Legrand se déroulant dans le Saint-Emilionnais. L’intrigue tourne autour des relations conflictuelles entre un père et son fils. Le film a reçu le label des spectateurs UGC.

Synopsis : On ne choisit ni ses parents, ni ses enfants ! Paul de Marseul, propriétaire d’un prestigieux vignoble à Saint Emilion a un fils, Martin, qui travaille avec lui sur le domaine familial. Mais Paul, vigneron exigeant et passionné, ne supporte pas l’idée que son fils puisse un jour lui succéder. Il rêve d’un fils plus talentueux, plus charismatique… plus conforme à ses fantasmes de père ! L’arrivée de Philippe, le fils de son régisseur va bouleverser la vie de la propriété. Paul tombe en fascination devant ce fils idéal. Commence alors une partie d’échec qui se jouera à quatre : deux pères, deux fils, sous le regard impuissant des femmes qui les entourent. Et au moins l’un d’entre eux n’a plus rien à perdre …

Tu seras mon fils

Du Saint Emilion sinon rien !

Gilles Legrand est plus connu pour son travail de producteur (No et moi, Micmas à tire-larigot, Je règle mon pas sur le pas de mon père) que pour celui de réalisateur (La jeune fille et les loups, Malabar Princess). Ici, il choisit de centrer son histoire autour des relations père-fils dans l’univers du vin. Le réalisateur donne une place plus importante au milieu professionnel qu’au milieu personnel afin d’appuyer le disfonctionnement de cette relation. La vigne comme territoire, comme terroir, comme héritage, aurait pu devenir un véritable personnage là où elle est une simple présence. Le lien du vin vient se substituer au lien du sang. Le remplacement du fils biologique par le fils prodigue se met en place de manière efficace, subtile et brutale. Le récit, bien écrit mais manquant parfois de rythme, permet d’instaurer une ambiance de nervosité entremêlée de haine et d’amour.

Un petit bémol non négligeable, la production viticole est bien un Saint Emilion (Libournais) et non un Côte de Beaune, comme il est affiché partout sur les murs dans le film !

Tu seras mon fils

Le sang de la vigne

Le réalisateur s’entoure d’acteurs ayant collaborés par le passé sur ses précédents films. Sa palette de personnages se définit par des caractères et des comportements permettant au film de traiter de la complexité de la nature humaine et de ses sentiments contradictoires. On retrouve Niels Arestrup dans le rôle du père (Un prophète, De battre mon cœur s’est arrêté). Sa présence physique lui permet d’incarner un paternel puissant et impressionnant. Lorant Deutsch (Jean de la Fontaine, le défi et beaucoup de doublage d’animation) incarne le fils déchu. L’acteur chétif donne à son personnage une vraie faille sensible et humaine, créant un contraste fort et physique avec son père. Patrick Chesnais (La jeune fille et les loups, Je ne suis pas là pour être aimé) joue le rôle du régisseur dans l’ombre qui finalement, passera de simple spectateur à celui d’élément déclencheur. Les duos père/fils (Paul/Martin, François/ Philippe) sont complémentaires et semblables à la fois. Cette dualité permet d’ouvrir le propos et ainsi de ne pas proposer une interprétation à sens unique. Le réalisateur questionne les relations entre individus de manière forte : doit-on aimer son fils seulement à cause des liens de sang ? Dans quelle mesure peut-on renier son héritage ? Malgré ces questionnements, le film peine à émouvoir et les sentiments s’arrêtent à la barrière de l’écran.

Anne Marivin (Les petits mouchoirs) est la femme de Martin ; l’actrice a tendance soit à toujours incarner le même genre de personnage, frustré et perpétuellement en colère, soit à les appréhender toujours de la même manière. Son rôle est mineur et n’apporte pas grand-chose au récit. Son petit « plus » final aurait pu être une sorte de promesse de futur heureux mais dont le réalisateur n’a pas choisi de suivre la piste.

Résumé :

Tu seras mon fils est un film fort de tensions et ressentiments humains, qui n’arrive pourtant pas à susciter l’émotion immanente au récit.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=S6kNepmqY4E[/youtube]

 

1 COMMENTAIRE

  1. Bonne critique, j’adhère ! J’ai bien aimé ce film, Lorant Deutsch est un sacré bonhomme. J’ai aimé l’échange Martin – Philippe qui s’installe tout doucement, & le dénouement franchement surprenant.

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