Trance
Angleterre : 2013
Titre original : –
Réalisateur : Danny Boyle
Scénario : Joe Ahearne, John Hodge
Acteurs : James McAvoy, Vincent Cassel, Rosario Dawson
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h35
Genre : Thriller
Date de sortie : 08 mai 2013
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Après son passage par la mise en scène des Jeux Olympiques de Londres et en attendant son éventuelle suite à Trainspotting, Danny Boyle revient à la réalisation avec un film qui saura émoustiller vos sens malgré ses airs de petit thriller classique. Rassurez-vous, les apparences sont trompeuses.
Synopsis : Commissaire-priseur expert dans les œuvres d’art, Simon se fait le complice du gang de Franck pour voler un tableau d’une valeur de plusieurs millions de dollars. Dans le feu de l’action, Simon reçoit un violent coup sur la tête. À son réveil, il n’a plus aucun souvenir de l’endroit où il a caché le tableau. Ni les menaces ni la torture ne lui feront retrouver la mémoire. Franck engage alors une spécialiste de l’hypnose pour tenter de découvrir la réponse dans les méandres de l’esprit de Simon…
Classique et fascinant
Classique justement car on assiste ni plus ni moins qu’à une chasse au voleur. Et soyons tout de suite clair : oui le film possède l’une des scènes de full frontal les plus sensuelles de l’histoire du cinéma (bénie soit Rosario Dawson et son corps de rêve), mais ce n’est pas seulement pour ça qu’il est réussi (vous doutiez de notre objectivité devant une belle paire de fesses ?). Le film, tournant autour du vol d’une oeuvre d’art, est un thriller à tendance paranoïaque ou le réalisateur vous mènera en bateau tout du long. Souvent cru – scènes de violences, de sexe, de manipulation mentale – car après tout, quels thèmes intéressent plus le chaland que « sexe, drogue et rock’n’roll » ? Danny Boyle se joue des codes du genre du film noir à suspense, le spectateur se retrouvant sans cesse sollicité, devenant même le complice d’un cinéaste chafouin en quête de constants bouleversements dans ses personnages et dans son histoire. Il y a cette nostalgie du thriller des années 1970 chez le réalisateur anglais. Parfois le tout est tellement poussé à son paroxysme qu’on peine à y croire, mais Boyle ne franchit jamais complètement la ligne de l’absurde même si vos nerfs risquent d’être mis à rude épreuve. Et puis Trance parle surtout d’amour. D’amour vache, d’amour compliqué, tour à tour torride et passionné, toutes les facettes de ce sentiment si complexe et puissant. Rosario Dawson, au centre de cette histoire en vrai muse, le réalisateur sublime son égérie tantôt fragile puis manipulatrice. Autour d’elle gravitent deux électrons libres : Vincent Cassel qui interprète un personnage un tantinet caricatural, et James McAvoy son penchant… fragile disons.
Un vrai sens de la narration
Un fait qu’il est important de préciser : Danny Boyle ne change pas sa manière d’être. Ses fans aimeront, ses détracteurs détesteront. Le montage est hyper énergique – on peut même dire psychédélique – il joue avec l’image, les sons, les couleurs. Alors oui parfois son cinéma peut être apparenté à du clip vidéo ou à un cache misère, après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde. Cela dit son sens de la mise en scène est suffisamment pêchu et énergique pour attirer l’attention et chaque plan est travaillé avec un soin tout particulier. De fait de la nature onirique de certaines scènes, parfois les séquences sont très outrancières dans leurs couleurs, dans le flou de la caméra. Danny Boyle maximise le côté sensoriel de son histoire, perdant le spectateur entre phases d’hypnoses et moments éveillés. Si au départ le distinguo entre les deux est clairement défini, le réalisateur brouille les cartes par la suite et on ne sait plus très bien dans quelle phase on se situe, ce qui profite énormément à la narration et à l’enchaînement des twists, parfois attendus ou totalement surprenants. La fin de Trance est à l’image du reste : intelligente et confondante, laissant au spectateur le choix de l’interprétation. Une seule envie après avoir vu le film : y retourner pour tenter de comprendre ce qui a pu nous échapper et en reprendre plein les yeux et les oreilles. Une belle découverte !
Résumé
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