The We and the I – La critique contre

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afficheThe We and the I

Etats Unis : 2012
Titre original : –
Réalisateur : Michel Gondry
Scénario : Michel Gondry, Paul Proch, Jeffrey Grimshaw
Acteurs : Michael Brodie, Teresa Lynn, Lady Chen Carrasco
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h43
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 12 septembre 2012

Globale : [rating:1][five-star-rating]

Réalisateur français, Michel Gondry a fait la plus grande partie de sa carrière aux Etats-Unis. Réalisateur de clips, réalisateur pour la pub, réalisateur de nombreux longs métrages de cinéma, musicien, l’homme est doué, c’est incontestable. Le problème, c’est sans doute qu’on le lui dit trop souvent et c’est probablement qu’il le pense lui-même un peu trop.

Synopsis : C‘est la fin de l’année. Les élèves d’un lycée du Bronx grimpent dans le même bus pour un dernier trajet ensemble avant l’été. Le groupe d’adolescents bruyants et exubérants, avec ses bizuteurs, ses victimes, ses amoureux… évolue et se transforme au fur et à mesure que le bus se vide.
Les relations deviennent alors plus intimes et nous révèlent les facettes cachées de leur personnalité…

blonde

Une construction intéressante

Film d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs du dernier Festival de Cannes, présenté récemment à Deauville, The We and The I va faire dans notre pays, à l’échelon mondial, ses premiers pas dans des salles « normales ». Quel honneur ! Pas sûr pour autant que ce soit dans l’enthousiasme général ! Le réalisateur, le français Michel Gondry, a commencé à imaginer ce film il y a 25 ans : il avait alors observé un groupe de lycéen qui venait de monter dans un bus, groupe qui diminuait en nombre d’individus presque à chaque arrêt et il avait constaté comment le comportement de chacun de ces individus, leurs attitudes, leurs conversations pouvaient évoluer en fonction de la dimension du groupe. Lui qui prétend n’avoir jamais senti faire partie d’un groupe a petit à petit bâti un scénario sur ce thème. Attrayant, n’est-ce pas ! C’est finalement dans le Bronx qu’il a réalisé ce projet, en collaboration avec The Point, un centre pour adolescents du sud de ce quartier. 3 ans de travail à base d’interviews de nombreux adolescents susceptibles de devenir des personnages du film : petit à petit, le scénario se nourrissait de leurs histoires, leurs histoires se nourrissaient du scénario. De plus en plus alléchant !

casting

Un huis-clos mobile

Nous voici dons partis pour un « huis-clos mobile » à l’intérieur d’un bus. Entre le moment où ce bus charge un groupe d’élèves sortant de leur établissement le dernier jour de l’année scolaire et la fin du film, 103 minutes vont s’écouler. 103 minutes très fatigantes pour le spectateur, avec moult   bousculades et blagues de potaches, sans oublier un gag récurrent qui finira par se transformer en drame. Une fois de plus, on ne peut s’empêcher de se poser la question qui tue, la fameuse question de l’œuf et de la poule : ce genre de cinéma reflète-t-il assez fidèlement le comportement désagréable, voire odieux des jeunes lycéens ou bien ces jeunes se croient-ils obligés de copier ce qu’ils voient régulièrement au cinéma ? Toujours est-il qu’on ne peut que plaindre les pauvres adultes qui se retrouvent à partager le trajet de ce troupeau de sauvageons irrespectueux ! Il n’est pas interdit de plaindre également celles et ceux qui, parmi les jeunes, se retrouvent moqués, voire ostracisés par leurs congénères du fait de leur différence.

chauffeur

L’évolution des personnages

Son film, Michel Gondry a choisi de le découper en 3 parties intitulées « les boulets », « le chaos » et « le je ». Ce découpage n’apporte pas grand chose de plus que ce que nous dit le titre du film : « The We », « le nous », reflète le comportement des lycéens lorsqu’ils sont en bande et qu’ils s’efforcent de jouer le personnage qu’ils se sont  fabriqué, par bravade ou par timidité. Cela dit, on est d’accord : ces personnages sont des boulets et le chaos règne dans le bus. « The I », « le je », explore leur comportement lorsque, la bande s’étant disloquée, ils peuvent se permettre d’être vraiment eux-mêmes.  Petit à petit, départ après départ, Michel Gondry s’efforce de respecter son cahier des charges : nous montrer cette métamorphose. Nous montrer que même le plus odieux de la bande peut faire preuve d’une certaine sensibilité lorsqu’il ne se sent plus obligé de jouer son rôle de teigneux vis-à-vis de son environnement.

Au bout des 103 minutes, on ne peut qu’en vouloir à Michel Gondry : il a eu une bonne idée de scénario, il a fait travailler pendant de longs mois une bande de jeunes aux talents indéniables et, in fine, on se retrouve devant un film qui se révèle vite ennuyeux, déplaisant et répétitif. Aucune empathie ne nous lie vraiment à un quelconque des personnages, à l’exception, peut-être, de deux jeunes homosexuels au moment où on assiste à leur rupture. Le film ressemble un peu à un documentaire animalier dans lequel les lions ou les singes seraient remplacés par des humains adolescents. Seule différence, mais de taille : des lions ou des singes sont beaucoup plus intéressants à observer que ces humains là. De plus le montage est extrêmement fatigant et on a du rap en fond sonore pendant les ¾ du film.  Espérons que Michel Gondry, qui réalise actuellement L’écume des jours avec, entre autres, Audrey Tautou, Omar Sy et Romain Duris, ne massacre pas l’œuvre du grand Boris !

Résumé

Ce film qui aura vu Cannes et Deauville avant de rencontrer le public « normal » aurait pu, aurait dû être un des films majeurs de l’année. Par la faute d’un réalisateur qui veut en faire toujours plus, on tombe vite dans l’ennui et la redondance. Il est probable qu’il trouvera grâce auprès d’un certain public et il est non moins probable qu’il sera rejeté par de nombreux spectateurs.

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