The Queen
France, USA, Grande Bretagne : 2006
Titre original : The Queen
Réalisateur : Stephen Frears
Scénario : Peter Morgan
Acteurs : Helen Mirren, James Cromwell, Michael Sheen
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h39
Genre : Drame, Historique
Date de sortie : 18 octobre 2006
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Stephen Frears nous parle à nouveau de l’Angleterre en s’attachant à traduire la profondeur psychologique du personnage qu’il évoque, The Queen, Élisabeth d’Angleterre.
Synopsis : Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d’un accident de voiture survenu sous le pont de l’Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent. Alors qu’une vague d’émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, élu à une écrasante majorité au mois de mai précédent, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une soeur, une mère ou une fille.
Au château de Balmoral en Ecosse, Elizabeth II reste silencieuse, distante, apparemment indifférente. Désemparée par la réaction des Britanniques, elle ne comprend pas l’onde de choc qui ébranle le pays. Pour Tony Blair, il appartient aux dirigeants de réconforter la nation meurtrie et il lui faut absolument trouver le moyen de rapprocher la reine de ses sujets éplorés.
En prenant les quelques jours qui ont suivi la mort accidentelle à Paris de la princesse Diana et en décortiquant les réactions de la famille royale et plus spécialement la reine elle-même, il nous livre son explication, très vraisemblable, de l’attitude de celle-ci qui ne réagit pas publiquement au décès de Diana et poursuit ses vacances à Balmoral.
Frears nous montre, derrière l’impassibilité, derrière le « never explain, never complain » toujours mis en avant par les Windsor, derrière l’image donnée par les médias, la complexité d’Élisabeth. Reine très jeune, éduquée, formatée, ayant assumé une charge que son père lui-même a assuré par obligation, n’agissant en tout et pour tout que par, et pour, ce qu’elle pense être son devoir, préférant probablement une vie relativement simple en Écosse en bottes de caoutchouc et Barbour au volant d’une vielle tout terrain, elle n’a pas pris la mesure de l’évolution des esprits, de l’évolution des attentes du peuple britannique , de l’évolution de «la société du spectacle » qui vient la heurter brutalement avec l’émotion immense soulevée par la disparition brutale de la « princesse des peuples ».
Elle se résout à une intervention télévisée et à des funérailles royales sous la pression répétée de Tony Blair, tout nouveau 1er ministre à l’époque qui perçoit lui la dualité des sentiments du peuple anglais vis à vis de sa monarchie. Mais comme elle le dit elle-même après les événements elle ne comprendra jamais ce qui s’est passé.
La reine ne nous devient pas pour cela un personnage sympathique mais on sent bien comment il lui est difficile d’exprimer une émotion quand finalement elle essuie une brève larme à la vue d’un cerf pourchassé par les chasseurs, comme si elle s’autorisait d’exprimer pour les animaux une sensibilité, une fragilité qu’il lui est interdit d’exprimer pour les humains.
Les autres membres de la famille royale ne sont pas le sujet de Stephen Frears qui les dépeint plus monolithique et franchement antipathique, particulièrement Philip et la reine mère, figés dans leurs principes. Charles apparaît plus ambivalent cependant, souhaitant à la fois sincèrement rendre hommage à la mère de ses enfants mais aussi militant pour une réaction adaptée de la reine car craignant pour sa vie.
Résumé
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