The Newsroom, saison 1, épisode 3

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Attention, série lunatique. Après un épisode désastreux, The Newsroom remonte la pente sans crever le plafond. Les obstacles s’épaississent quand les histoires de coeur promettent de faiblir. Et si Sorkin était sur la bonne voie ? Rien n’est moins sûr.

Imprévisible Sorkin. Capable du meilleur comme du pire comme d’un entre-deux. D’écrire un premier épisode enthousiasmant, un second décevant, un troisième surprenant.

Imprévisible Sorkin qui a le don de décontenancer son public. Ici, en lui imposant, sur 60 minutes, une time-lapse de plus de 6 mois, avec vue imprenable sur les élections législatives américaines. Deux semaines seulement après la diffusion du pilote.

Un pari aussi fou qu’osé, l’aveu d’un échec aux conclusions prometteuses.

Bon débarras

Si Sorkin ne savait pas gérer l’anti-héros, l’erreur est réparée. Il la retrouve, l’ambiance familiale qu’il chérit tant, laissant – sur le bas côté du saut dans le temps – l’antipathie de son journaliste vedette. Will McAvoy, toujours aussi maladroit et gourmand envers la gente féminine, gagne en sympathie à écouter les conseils de ses collègues et même apprécier d’aller prendre un verre avec eux, entre amis. Le changement est radical.

Aussi radical que la longueur des échanges dans le ping-pong des amours de Maggie, triangle amoureux d’un classique à en regretter Degrassi. Une rapidité qui ne permet pas de s’en émouvoir un instant mais, mieux, s’en débarrasse(rait) en un épisode. Une leçon qui méritait bien d’être donnée vitesse grand-V : l’assistante fébrile restera avec l’insupportable traite, qu’ils rompent encore ou non. Que le nouveau mignon la couve ou non.

Un score de « 2 sur 3 » pour ce troisième épisode particulier, qui s’amuse à démonter la dynamique que les précédents ont imposée. Puisque, des inepties dramatiques qu’Aaron Sorkin n’avait pas l’inspiration de magnifier, seul le couple Mackenzie/MacAvoy survit. Non sans décevoir encore une fois ; c’est Sports Night qui se répète.

Heureusement, la surprise continue : on ne l’attendait plus mais c’est enfin le cas, le journalisme sauve la mise.

The Newsroom 2.0

Oh, l’ironie. Elle, qu’on attendait comme le messie, ouvre les hostilités en racontant la fable d’un golf entre Jésus et Moïse. Pas de doute, l’annonce casting la plus prometteuse de la série s’en sort avec les honneurs : Jane Fonda fait ses premiers pas dans La Rédaction avec force et élégance, parfaitement mise en valeur par la patience des auteurs. La tension est montée. Parce qu’on l’a vue patienter tout l’épisode, dans l’ombre de la réunion, cette Leona Lansing au regard teinté, propriétaire du réseau dont la chaîne d’information ACN fait partie.

Il est enfin là, l’obstacle, le vrai. A raison, les scénaristes abandonnent leur obsession des audiences pour enfin toucher du doigt un problème qui devrait tenir News Night en haleine : le conflit entre les journalistes et les élites auxquels ils appartiennent. Un problème bien réel.

La rétrospective a un goût amer. Les deux premiers épisodes apparaissent presque obsolètes, inutiles. C’est The Newsroom 2.0 qui se lance, débarrassée de plusieurs de ses points noirs, qui pointe enfin dans la bonne direction. Allons-y.

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